Afflux de migrants vers Ceuta-Le Parlement européen vote jeudi une résolution sur l'utilisation de mineurs par le Maroc
L
e Parlement européen votera jeudi pro
chain une résolution sur la violation de
la convention des Nations unies relative aux
droits de l'enfant et l'utilisation de mineurs
par les autorités marocaines pour les faire
entrer délibérément dans l'enclave espagno-
le de Ceuta. Les récents évènements dérou-
lés à Ceuta, après le passage de la frontière
de milliers de personnes, dont des centaines
d'enfants, en provenance du Maroc, feront
l'objet d'un débat jeudi en session plénière
du Parlement européen, où les eurodéputés
devront voter une résolution à ce sujet.
Le Maroc est accusé par de nombreuses
ONG, personnalités internationales, mais
aussi par les Espagnols d'utiliser la question
migratoire pour faire pression sur l'Espagne
pour qu'elle prenne son parti dans le conflit
au Sahara occidental. Les autorités de Ceu-
ta accusent Rabat d'avoir manipulé les mi-
neurs pour les encourager à franchir la fron-
tière afin d'exercer une pression sur Madrid
dans le contexte de la crise diplomatique en-
tre les deux pays en raison de la présence
sur le territoire espagnol du président sa-
hraoui, Brahim Ghali, pour des soins.
Selon le bilan fourni vendredi dernier
par le gouvernement espagnol, quelque
3 000 personnes errent encore dans les
rues de Ceuta, rapporte l'agence de pres-
se espagnole EFE et quelque 1 160 mi-
neurs enregistrés.
Depuis le début de la crise migratoire à la
mi-mars, la Commission européenne a réi-
téré à plusieurs reprises son soutien à l'Espa-
gne dans la crise avec le Maroc après le pas-
sage de milliers de personnes à Ceuta.
"La frontière de Ceuta est une frontière
européenne et l'UE est solidaire de l'Espa-
gne", avaient réaffirmé plusieurs dirigeants
européens, laissant la gestion de cette cri-
se avec Rabat entre les mains des autorités
madrilènes. Bruxelles a réaffirmé que l'UE
a une "position très ferme sur le Sahara oc-
cidental" et qu'elle "reste inchangée". L'UE
appelle les deux parties (Maroc et Front Po-
lisario) à une reprise rapide des négocia-
tions sous l'égide de l'ONU pour "trouver
une solution politique juste, durable et mu-
tuellement acceptable, conformément aux
résolutions pertinentes du Conseil de sé-
curité de l'ONU, -notamment la n 2548-
adoptées le 30 octobre 2020".
Dans des déclarations récentes, le prési-
dent du gouvernement espagnol, Pedro
Sanchez, a assuré qu'il est "absolument
inacceptable" que le Maroc ait pu "attaquer
les frontières" de Ceuta avec l'assaut de
milliers de personnes comme moyen de
protester contre une politique étrangère.
Depuis le 17 mai, des milliers de candi-
dats à l'émigration (12 000), dont de nom-
breux jeunes, ont afflué illégalement dans
l'enclave espagnole les garde-frontières
marocains les ayant laissé passer. La plu-
part ont été refoulés mais plus de 1000
mineurs marocains sont restés à Ceuta,
dont beaucoup errent dans les rues. Les
autorités de Ceuta s'activent pour tenter de
retrouver leurs parents afin d'assurer leur
retour, une tâche ardue.
Selon l'association humanitaire Amnes-
ty International parmi les migrants, 2 000
étaient des mineurs.
Le quotidien d'Oran . PDF
Mardi 08 Juin 2021
L
e Parlement européen votera jeudi pro
chain une résolution sur la violation de
la convention des Nations unies relative aux
droits de l'enfant et l'utilisation de mineurs
par les autorités marocaines pour les faire
entrer délibérément dans l'enclave espagno-
le de Ceuta. Les récents évènements dérou-
lés à Ceuta, après le passage de la frontière
de milliers de personnes, dont des centaines
d'enfants, en provenance du Maroc, feront
l'objet d'un débat jeudi en session plénière
du Parlement européen, où les eurodéputés
devront voter une résolution à ce sujet.
Le Maroc est accusé par de nombreuses
ONG, personnalités internationales, mais
aussi par les Espagnols d'utiliser la question
migratoire pour faire pression sur l'Espagne
pour qu'elle prenne son parti dans le conflit
au Sahara occidental. Les autorités de Ceu-
ta accusent Rabat d'avoir manipulé les mi-
neurs pour les encourager à franchir la fron-
tière afin d'exercer une pression sur Madrid
dans le contexte de la crise diplomatique en-
tre les deux pays en raison de la présence
sur le territoire espagnol du président sa-
hraoui, Brahim Ghali, pour des soins.
Selon le bilan fourni vendredi dernier
par le gouvernement espagnol, quelque
3 000 personnes errent encore dans les
rues de Ceuta, rapporte l'agence de pres-
se espagnole EFE et quelque 1 160 mi-
neurs enregistrés.
Depuis le début de la crise migratoire à la
mi-mars, la Commission européenne a réi-
téré à plusieurs reprises son soutien à l'Espa-
gne dans la crise avec le Maroc après le pas-
sage de milliers de personnes à Ceuta.
"La frontière de Ceuta est une frontière
européenne et l'UE est solidaire de l'Espa-
gne", avaient réaffirmé plusieurs dirigeants
européens, laissant la gestion de cette cri-
se avec Rabat entre les mains des autorités
madrilènes. Bruxelles a réaffirmé que l'UE
a une "position très ferme sur le Sahara oc-
cidental" et qu'elle "reste inchangée". L'UE
appelle les deux parties (Maroc et Front Po-
lisario) à une reprise rapide des négocia-
tions sous l'égide de l'ONU pour "trouver
une solution politique juste, durable et mu-
tuellement acceptable, conformément aux
résolutions pertinentes du Conseil de sé-
curité de l'ONU, -notamment la n 2548-
adoptées le 30 octobre 2020".
Dans des déclarations récentes, le prési-
dent du gouvernement espagnol, Pedro
Sanchez, a assuré qu'il est "absolument
inacceptable" que le Maroc ait pu "attaquer
les frontières" de Ceuta avec l'assaut de
milliers de personnes comme moyen de
protester contre une politique étrangère.
Depuis le 17 mai, des milliers de candi-
dats à l'émigration (12 000), dont de nom-
breux jeunes, ont afflué illégalement dans
l'enclave espagnole les garde-frontières
marocains les ayant laissé passer. La plu-
part ont été refoulés mais plus de 1000
mineurs marocains sont restés à Ceuta,
dont beaucoup errent dans les rues. Les
autorités de Ceuta s'activent pour tenter de
retrouver leurs parents afin d'assurer leur
retour, une tâche ardue.
Selon l'association humanitaire Amnes-
ty International parmi les migrants, 2 000
étaient des mineurs.
Le quotidien d'Oran . PDF
Mardi 08 Juin 2021