L'Union européenne doit se ressaisir et prendre acte que la dictature marocaine est prête à noyer tous ces habitants pour son expansionnisme impérialiste.
- En orchestrant un subit afflux migratoire dans l’enclave espagnole, Rabat a provoqué une grave crise avec Madrid et, par-delà, Bruxelles. L’épisode a jeté une lumière crue sur la véritable nature du régime marocain.
Une nouvelle crise migratoire au flanc méridional de l’Europe ? La montée de la tension à Ceuta a de quoi alarmer. Sous l’œil passif de la police marocaine, près de 8 000 Marocains, souvent très jeunes, ont réussi à se glisser en début de semaine à l’intérieur de l’enclave espagnole sur la côte septentrionale du royaume chérifien. Si la pression semblait s’être dissipée, jeudi 20 mai, après l’expulsion de 5 600 de ces migrants vers le Maroc, cet épisode va marquer durablement les relations entre Rabat et Madrid et, au-delà, Bruxelles.
Encouragé par le succès diplomatique, scellé le 10 décembre 2020, autour du fameux « deal de Trump », aux termes duquel Washington a reconnu la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le royaume chérifien s’est senti assez sûr de lui pour défier l’Espagne à Ceuta.
C’est un pari risqué. La réputation internationale du Maroc en sort fortement dégradée. Les scènes d’adolescents et même de nourrissons risquant leur vie dans les eaux de Ceuta avec la complicité de la police marocaine trahissent le cynisme d’un pouvoir prêt à sacrifier froidement sa jeunesse sur l’autel de ses intérêts diplomatiques. Elles illustrent également la précarité sociale dans laquelle végètent des catégories entières de la population, à mille lieues du Maroc scintillant que certains thuriféraires se plaisent à vanter à Paris et ailleurs.
Régression autoritaire
Il est temps de sortir d’une certaine naïveté dans le regard porté sur le Maroc. Le royaume dispose incontestablement d’atouts précieux : porte d’entrée vers l’Afrique occidentale, islam éclairé, coopération sécuritaire et (jusque-là) migratoire. Sa diaspora en Europe est dynamique, parfois influente. Mais ce capital diplomatique a trop longtemps occulté dans les chancelleries la réalité d’un pouvoir à l’inquiétante régression autoritaire, comme en témoignent les emprisonnements de journalistes et d’intellectuels critiques. L’un d’entre eux, Soulaiman Raissouni, risque actuellement sa vie, en grève de la faim-
Le Monde.fr
- En orchestrant un subit afflux migratoire dans l’enclave espagnole, Rabat a provoqué une grave crise avec Madrid et, par-delà, Bruxelles. L’épisode a jeté une lumière crue sur la véritable nature du régime marocain.
Une nouvelle crise migratoire au flanc méridional de l’Europe ? La montée de la tension à Ceuta a de quoi alarmer. Sous l’œil passif de la police marocaine, près de 8 000 Marocains, souvent très jeunes, ont réussi à se glisser en début de semaine à l’intérieur de l’enclave espagnole sur la côte septentrionale du royaume chérifien. Si la pression semblait s’être dissipée, jeudi 20 mai, après l’expulsion de 5 600 de ces migrants vers le Maroc, cet épisode va marquer durablement les relations entre Rabat et Madrid et, au-delà, Bruxelles.
Encouragé par le succès diplomatique, scellé le 10 décembre 2020, autour du fameux « deal de Trump », aux termes duquel Washington a reconnu la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le royaume chérifien s’est senti assez sûr de lui pour défier l’Espagne à Ceuta.
C’est un pari risqué. La réputation internationale du Maroc en sort fortement dégradée. Les scènes d’adolescents et même de nourrissons risquant leur vie dans les eaux de Ceuta avec la complicité de la police marocaine trahissent le cynisme d’un pouvoir prêt à sacrifier froidement sa jeunesse sur l’autel de ses intérêts diplomatiques. Elles illustrent également la précarité sociale dans laquelle végètent des catégories entières de la population, à mille lieues du Maroc scintillant que certains thuriféraires se plaisent à vanter à Paris et ailleurs.
Régression autoritaire
Il est temps de sortir d’une certaine naïveté dans le regard porté sur le Maroc. Le royaume dispose incontestablement d’atouts précieux : porte d’entrée vers l’Afrique occidentale, islam éclairé, coopération sécuritaire et (jusque-là) migratoire. Sa diaspora en Europe est dynamique, parfois influente. Mais ce capital diplomatique a trop longtemps occulté dans les chancelleries la réalité d’un pouvoir à l’inquiétante régression autoritaire, comme en témoignent les emprisonnements de journalistes et d’intellectuels critiques. L’un d’entre eux, Soulaiman Raissouni, risque actuellement sa vie, en grève de la faim-
Le Monde.fr
Commentaire