
L’Espagne veut désamorcer la tension de la crise avec le Maroc, rapporte ce mercredi le quotidien El País qui s’est intéressé à l’attitude de Pedro Sánchez, le président du gouvernement espagnol, lors de la réunion du Conseil européen, en ce début de semaine
Sánchez pouvait chercher à obtenir une déclaration commune du Conseil, une semaine après le pic de la crise qui a vu l’arrivée de 8 000 personnes, en majorité des Marocains, à Ceuta dans l’indifférence des autorités marocaines. Mais il n’a pas voulu aller au-delà du soutien qu’il a reçu de la part de ses partenaires, car « l’Espagne cherche à redresser la situation et éviter une collision entre l’Union européenne et le Maroc », explique le quotidien, citant des sources diplomatiques.
Le chef de l’Exécutif a « refusé la possibilité de réclamer des sanctions ou de conditionner les aides importantes que l’UE offrre au Maroc, à la résolution de la crise », ajoute-t-on. Interrogé mardi par la presse à ce sujet à la sortir de la réunion du Conseil, Sánchez a répondu avec un « non » catégorique. Il a précisé que l’Espagne désire avoir la meilleure des relations avec Rabat. Une volonté démontrée, par l’approbation, en plein pic de tension, par le Conseil des ministres, d’une aide de 30 millions d’euros au Maroc pour lutter contre l’immigration illégale.
Des sources du gouvernement espagnol ont confié à El País, qu’elles « présument » que le conflit s’allongera, car le Maroc ne reculera pas facilement et l’Espagne ne changera pas de position sur le Sahara. En revanche, ce qui pourrait se résoudre plus rapidement est la situation du chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Ce dernier a accepté, mardi, de comparaître devant la justice espagnole, par visioconférence, le 1 juin prochain, an de répondre aux plaintes déposées contre lui, pour « torture » et « lèse-humanité ». Le Maroc a déjà averti d’une aggravation de la crise dans le cas où Ghali venait à quitter le territoire espagnol de la même manière qu’il y était rentré.
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