Challenge
Par Thuy-Diep Nguyen et Isabelle de Foucaud le 22.05.2021
Le débat sur l’accès à un vaccin anti-Covid met le groupe sous pression en France… et le doigt sur les faiblesses de l’Europe
Pour le futur vaccin, le groupe a promis de doubler la capacité de production en Europe, à 1 milliard de doses.
Opération déminage. Le 13 mai, en laissant entendre dans un entretien à Bloomberg que Sanofi réserverait aux Etats-Unis, son allié sur un vaccin anti-Covid-19, des commandes prioritaires – sous prétexte qu’ils avaient investi dans le projet –, Paul Hudson, son directeur général, a suscité un tollé. Inacceptable aux yeux des politiques et de l’opinion. Et ravageur pour l’image du sixième acteur mondial. Dès le lendemain, Hudson se fendait d’un mea culpa en interne : "Ce qui s’est passé est de ma responsabilité. J’aimerais présenter mes excuses…" Le 19 mai, avec Serge Weinberg, président du conseil du laboratoire pharmaceutique, il était convoqué à l’Elysée.
"Aux Etats-Unis, les contrats de recherche public-privé prévoient souvent des contreparties pour celui qui finance. S’ils ont versé des centaines de millions, il ne serait pas étonnant que le contrat prévoie une livraison prioritaire, confie François Pochart, avocat associé au cabinet August Debouzy. La crise montre surtout à quel point l’industrie pharmaceutique européenne a perdu en compétitivité."
Doubler capacité de production en Europe
La polémique servira-t-elle in fine la future souveraineté sanitaire européenne ? Peut-être. Elle risque surtout de compliquer les affaires de Sanofi en France. Pour le futur vaccin, le groupe a promis de doubler la capacité de production en Europe (1 milliard de doses d’ici
Par Thuy-Diep Nguyen et Isabelle de Foucaud le 22.05.2021
Le débat sur l’accès à un vaccin anti-Covid met le groupe sous pression en France… et le doigt sur les faiblesses de l’Europe
Pour le futur vaccin, le groupe a promis de doubler la capacité de production en Europe, à 1 milliard de doses.
Opération déminage. Le 13 mai, en laissant entendre dans un entretien à Bloomberg que Sanofi réserverait aux Etats-Unis, son allié sur un vaccin anti-Covid-19, des commandes prioritaires – sous prétexte qu’ils avaient investi dans le projet –, Paul Hudson, son directeur général, a suscité un tollé. Inacceptable aux yeux des politiques et de l’opinion. Et ravageur pour l’image du sixième acteur mondial. Dès le lendemain, Hudson se fendait d’un mea culpa en interne : "Ce qui s’est passé est de ma responsabilité. J’aimerais présenter mes excuses…" Le 19 mai, avec Serge Weinberg, président du conseil du laboratoire pharmaceutique, il était convoqué à l’Elysée.
"Aux Etats-Unis, les contrats de recherche public-privé prévoient souvent des contreparties pour celui qui finance. S’ils ont versé des centaines de millions, il ne serait pas étonnant que le contrat prévoie une livraison prioritaire, confie François Pochart, avocat associé au cabinet August Debouzy. La crise montre surtout à quel point l’industrie pharmaceutique européenne a perdu en compétitivité."
Doubler capacité de production en Europe
La polémique servira-t-elle in fine la future souveraineté sanitaire européenne ? Peut-être. Elle risque surtout de compliquer les affaires de Sanofi en France. Pour le futur vaccin, le groupe a promis de doubler la capacité de production en Europe (1 milliard de doses d’ici