Maroc : Rose-Mort, Rosamor
Rose
ON a longtemps dit et répété que le Maroc est un pays de solidarité. De tels propos ne relèvent pas de la masturbation intellectuelle, mais de l’éjaculation précoce. Les tenants de ce faux discours atteignent la félicité, avant même de commencer leur travail intime. Pour qu’à la fin, les citoyens se rendent compte que ce qu’ils entendent n’a aucun lien avec ce qu’ils voient. Une soixantaine d’ouvrières et ouvriers ont péri ainsi. Et quelques jours plus tard, d’autres ouvriers sont morts dans des conditions horribles parce que leur patron les enferme au cadenas. Pour une question de solidarité, c’en est vraiment une. Et dire que les syndicats se battent pour l’augmentation du SMIG. Mais de quel SMIG parle-t-on ? Il aurait mieux valu défendre le droit à des conditions de travail humaines. Quoi qu’il en soit, s’il faut vraiment corriger cette horrible négligence, il ne serait pas utile, d’envoyer des contrôleurs dans toutes les usines et ateliers du Maroc. Les hôtels aussi, paraît-il. Certains font travailler leurs salariés comme des bêtes. Si les syndicats étaient sincères, ils auraient commencé par là. En attendant, des patrons, pas tous heureusement, font ce qu’ils veulent. Et je ne pense pas que la CGEM admet leur comportement, car il mine a crédibilité de la CGEM elle-même.
Mort
La mort de ces ouvrières et ces ouvriers me cause un immense malaise. D’une part, je sais que le beau discours me dit que l’industrie marocaine est en train de réussir sa mise à niveau. Et je prends en mon âme et conscience la décision de la soutenir. D’autre part, je vois qu’une grande partie de la population vit en dessous du seuil de l’humanité (le seuil de pauvreté n’ayant plus aucun sens pour moi). Et là aussi, en mon âme et conscience je prends la décision d’aider ces Marocains sans citoyenneté économique. Je n’ai jamais senti que j’étais en contradiction, puisque le soutien à l’entreprise conduit à la création de richesses et donc à faire dépasser à plus de Marocains, ce seuil honteux. N’empêche, Une soixantaine d’ouvrières et ouvriers sont morts.
Rosamor
Alors j’ai compris que notre mal n’est pas dans l’entreprise. Il est plus profond et plus pernicieux. Le complot du silence dont parlait Hassan II déjà. C’est exactement de cela qu’il s’agit aujourd’hui. Nous avons toutes les lois et tous les règlements qui pourraient nous assurer une vie sans danger. Nous avons les moyens de les divulguer et on peut facilement, si on veut trouver l’argent pour le faire. Qu’est ce qui nous manquait alors ? Il nous manquait, il nous manque et nous manquera des hommes. Auditons-nous donc à partir de ces questions : A quoi sert un caïd ? A quoi sert un ministre, un Wali, un gouverneur, un député ? A quoi servent les communes ? Bref, à quoi servons-nous dans ce monde ? Quelle est notre valeur ajoutée ? Zéro. Rosamor, comme le Maroc dépensait beaucoup pour ravaler sa façade alors que les structures porteuses poursuivaient leur pourrissement. Solidarité donc. Un patron d’usine gère sa principauté, menant ses sujets à la faim. Le yacht et les marchandises d’abord, les femmes et les enfants ensuite !
Hakim Arif
Mis en ligne le 12 mai 2008
=== MODERATION ===
Indiquez des titres explicites pour vos sujets de discussions, SVP : http://www.algerie-dz.com/forums/faq...edaction_topic
Rose
ON a longtemps dit et répété que le Maroc est un pays de solidarité. De tels propos ne relèvent pas de la masturbation intellectuelle, mais de l’éjaculation précoce. Les tenants de ce faux discours atteignent la félicité, avant même de commencer leur travail intime. Pour qu’à la fin, les citoyens se rendent compte que ce qu’ils entendent n’a aucun lien avec ce qu’ils voient. Une soixantaine d’ouvrières et ouvriers ont péri ainsi. Et quelques jours plus tard, d’autres ouvriers sont morts dans des conditions horribles parce que leur patron les enferme au cadenas. Pour une question de solidarité, c’en est vraiment une. Et dire que les syndicats se battent pour l’augmentation du SMIG. Mais de quel SMIG parle-t-on ? Il aurait mieux valu défendre le droit à des conditions de travail humaines. Quoi qu’il en soit, s’il faut vraiment corriger cette horrible négligence, il ne serait pas utile, d’envoyer des contrôleurs dans toutes les usines et ateliers du Maroc. Les hôtels aussi, paraît-il. Certains font travailler leurs salariés comme des bêtes. Si les syndicats étaient sincères, ils auraient commencé par là. En attendant, des patrons, pas tous heureusement, font ce qu’ils veulent. Et je ne pense pas que la CGEM admet leur comportement, car il mine a crédibilité de la CGEM elle-même.
Mort
La mort de ces ouvrières et ces ouvriers me cause un immense malaise. D’une part, je sais que le beau discours me dit que l’industrie marocaine est en train de réussir sa mise à niveau. Et je prends en mon âme et conscience la décision de la soutenir. D’autre part, je vois qu’une grande partie de la population vit en dessous du seuil de l’humanité (le seuil de pauvreté n’ayant plus aucun sens pour moi). Et là aussi, en mon âme et conscience je prends la décision d’aider ces Marocains sans citoyenneté économique. Je n’ai jamais senti que j’étais en contradiction, puisque le soutien à l’entreprise conduit à la création de richesses et donc à faire dépasser à plus de Marocains, ce seuil honteux. N’empêche, Une soixantaine d’ouvrières et ouvriers sont morts.
Rosamor
Alors j’ai compris que notre mal n’est pas dans l’entreprise. Il est plus profond et plus pernicieux. Le complot du silence dont parlait Hassan II déjà. C’est exactement de cela qu’il s’agit aujourd’hui. Nous avons toutes les lois et tous les règlements qui pourraient nous assurer une vie sans danger. Nous avons les moyens de les divulguer et on peut facilement, si on veut trouver l’argent pour le faire. Qu’est ce qui nous manquait alors ? Il nous manquait, il nous manque et nous manquera des hommes. Auditons-nous donc à partir de ces questions : A quoi sert un caïd ? A quoi sert un ministre, un Wali, un gouverneur, un député ? A quoi servent les communes ? Bref, à quoi servons-nous dans ce monde ? Quelle est notre valeur ajoutée ? Zéro. Rosamor, comme le Maroc dépensait beaucoup pour ravaler sa façade alors que les structures porteuses poursuivaient leur pourrissement. Solidarité donc. Un patron d’usine gère sa principauté, menant ses sujets à la faim. Le yacht et les marchandises d’abord, les femmes et les enfants ensuite !
Hakim Arif
Mis en ligne le 12 mai 2008
=== MODERATION ===
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