Après avoir poireauté cinq jours durant, l’émissaire du polisario aurait, enfin, serions-nous tenté de dire, été reçu par le président mauritanien Mohamed ould Cheikh El Ghazouani hier mercredi 24 mars 2021. Le séparatiste Mustapha Sayed, qui depuis qu’il s’était égaré entre deux dunes, a retrouvé son poste de ‘’conseiller’’ de son maître Brahim Ghali s’en ait fait la voix en portant un message au président mauritanien.
Dans le respect du protocole du Conseil des ministres tenu hier mercredi, à l’issue duquel le président reçoit ses hôtes, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani a daigné le recevoir. Inutile de rappeler ici la pression de l’Algérie via son ambassadeur en Mauritanie pour permettre ces quelques petites minutes d’entrevues dont on vous laisse deviner le contenu (rappel de la reconnaissance, CPS itou itou…).
Qu’à cela ne tienne ! Force est de constater que le président mauritanien, délicatement gère l’héritage et l’historique d’une situation toute de paradoxes sur la position de la Mauritanie quant à la question du Sahara que lui ont laissé ses prédécesseurs.
Cela étant, l’axe Rabat- Nouakchott n’a jamais été aussi prépondérant entre les deux capitales que depuis l’élection, fin juin 2019, de Mohamed Ould Ghazouani à la présidence de la Mauritanie. Des élections au demeurant où le polisario avait mené campagne contre El Ghazouani, jugé pro-Marocain. Pour en revenir aux relations mauritano-marocaines elles n’ont jamais été aussi bonnes et lors de l’échange téléphonique cordial en novembre dernier avec le Roi Mohammed VI, le Président avait du reste exprimé sa “grande satisfaction du développement rapide que connaît la coopération bilatérale”.
Le journal mauritanien “Al-Wiam”, dans son édition électronique, hier mercredi, a commis un article édifiant. Intitulé « Pour ces raisons, le polisario hisse le drapeau blanc », son auteur le journaliste mauritanien Ismail Rabbani les énumère en écrivant, « Les grands succès diplomatiques successifs et diversifiés du Maroc, réalisés d’abord sur le continent africain, puis sur d’autres continents, ont persuadé de nombreux pays de par le monde, à leur tête les Etats-Unis, de concrétiser leur reconnaissance de la marocanité du Sahara, en ouvrant leurs représentations diplomatiques dans les villes de Laâyoune et de Dakhla ». Rabbani affirme, en poursuivant, « le polisario, soutenu par les généraux algériens, n’a pas préparé une solution réaliste pour mettre fin au conflit avec le Maroc bien au contraire ».
Il écrit sur les forces en présence, « l’acquisition, le développement et la modernisation des capacités des Forces Armées Royales, qui se sont déroulées de manière accélérée et qualitative au cours des dernières décennies, sont devenues une source décisive pour tout prochain cycle de conflit ».
En référence à l’institution des Nations Unis, « les déclarations répétées de l’ONU, soutenues par des décisions du Conseil de sécurité, qui considèrent l’initiative d’autonomie au Sahara marocain en tant que solution convaincante, réaliste et pratique », en plus des rapports de la Minurso qui affirme que le Maroc a fait preuve de la plus grande retenue pendant la crise du passage d’El Guergarat, tout en rendant « le polisario responsable de l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 ».
La publication a également mis en avant « le rejet par la communauté internationale, en particulier des pays d’Europe du pourtour méditerranéen, de toute escalade militaire dans la région, qui peut constituer un environnement propice au terrorisme, à la migration irrégulière et à la drogue », soulignant que la crise d’« El Guergarat a donné une leçon claire aux dirigeants des séparatistes ».
Puis pour ce qui est des Sahraouis séquestrés le journal affirme, « la hausse du mécontentement dans les camps de Tindouf face aux violations continues des droits de l’Homme, au détournement de l’aide internationale et aux divisions entre les dirigeants du front séparatiste », soulignant que « l’Algérie, qui vit une révolution populaire inachevée et une lutte de pouvoir qui est en train d’atteindre son paroxysme, en plus d’une crise économique étouffante en raison de la corruption et de la pandémie du Covid-19, enregistre une hausse des courants appelant à la suppression du soutien au polisario de la liste des priorités ».
Et de conclure, « la mise en place d’une nouvelle autorité en Mauritanie qui s’est emparée de ses frontières nord, qui restaient un théâtre de contrebande de l’aide internationale fournie aux Sahraouis détenus dans les camps de Tindouf, un passage de tension et d’obstruction aux échanges commerciaux avec le Maroc, et un théâtre de contrebande des personnes et des matériaux internationalement interdits, car il a récemment organisé des manœuvres militaires dans cette région pour attirer l’attention des personnes concernées sur le fait que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Face à ces faits régionaux, et internationaux, il ne reste plus aux vautours du «polisario» que de lever le drapeau blanc ».
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