- A l’expiration de l’ultimatum posé par l’Algérie aux propriétaires marocains pour quitter El Arja, une marche empêchée par les autorités marocaines s’est transformée en un grand sit-in à Figuig. Annoncée en clôture du rassemblement, la création d’une coordination nationale et internationale, composée d’acteurs associatifs issus de de la ville, appuyera la dimension juridique du dossier. Interview de Boubker Largo, président de l’OMDH.
" Nous sommes en train de recueillir de nouveaux éléments pour enrichir un mémorandum fourni en éléments exhaustifs sur cette question, dans sa dimension juridique relative aux droits humains et liée à la question de propriété privée des agriculteurs et des habitants. Il y a douze ans, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH) a participé à l’élaboration d’un plaidoyer auprès du Parlement marocain et des différents partis politiques. A cet effet, nous avons rassemblé tous les documents pouvant attester de la propriété des populations de Figuig dans les régions dépossédées depuis la Convention relative au tracé de la frontière entre le Maroc et l’Algérie en 1972. Certains partis ont compris la situation, mais la simple compréhension ne suffit pas car cette problématique nécessite une solution.
De ce fait, la même situation s’est reproduite maintenant que les héritiers marocains d’El Arja ont été déplacés et dépossédés de leurs terrains, faisant revivre une nouvelle fois le problème à l’identique. Il y a d’anciennes exploitations de palmiers dattiers dans cette zone et des plus récentes, de 1992 à maintenant. Pourquoi donc avoir laissé ces populations investir dans des territoires, s’ils ne sont pas considérés sous souveraineté du Maroc, alors que les autorités de notre pays considèrent elles-mêmes qu’elles ne lui reviennent pas ? En termes de propriété, ces terres appartiennent aux familles de Figuig, mais se trouvent sur le sol algérien, selon la convention.
(...).
Dans son discours, l’Algérie se targue de respecter le droit international en se tenant aux frontières définies au temps de l’occupation française. Mais avec cette logique, la population de Figuig a son plein droit à la libre circulation sans cette zone, comme le précise l’accord de 1901 (!), ce qui n’est pas le cas en pratique.
- Vous soulignez la nécessité d’avoir de l’écoute du côté algérien. Pensez-vous que les habitants de Figuig ont été entendus d’abord par les autorités marocaines ?
C’est ce pour quoi nous plaidons également. Les autorités locales sont appelées à appuyer la société civile de Figuig ainsi que les coordinations qui porteront ce dossier au niveau de la région, au niveau national et à l’étranger à travers la diaspora en France, au Canada, aux Etats-Unis et dans les grandes villes marocaines. Ces coordinations vont renforcer le plaidoyer car cette question concerne tout le Maroc. La population de Figuig est constituée des enfants de cette nation, ils ont participé à la résistance contre l’occupation, pour la libération de l’Algérie (!) .
Boumediene se rendait d’ailleurs dans cette zone et nos voisins bénéficiaient du soutien armé, financier et moral, mais ces efforts ont été niés.
Ya..bi
..
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" Nous sommes en train de recueillir de nouveaux éléments pour enrichir un mémorandum fourni en éléments exhaustifs sur cette question, dans sa dimension juridique relative aux droits humains et liée à la question de propriété privée des agriculteurs et des habitants. Il y a douze ans, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH) a participé à l’élaboration d’un plaidoyer auprès du Parlement marocain et des différents partis politiques. A cet effet, nous avons rassemblé tous les documents pouvant attester de la propriété des populations de Figuig dans les régions dépossédées depuis la Convention relative au tracé de la frontière entre le Maroc et l’Algérie en 1972. Certains partis ont compris la situation, mais la simple compréhension ne suffit pas car cette problématique nécessite une solution.
De ce fait, la même situation s’est reproduite maintenant que les héritiers marocains d’El Arja ont été déplacés et dépossédés de leurs terrains, faisant revivre une nouvelle fois le problème à l’identique. Il y a d’anciennes exploitations de palmiers dattiers dans cette zone et des plus récentes, de 1992 à maintenant. Pourquoi donc avoir laissé ces populations investir dans des territoires, s’ils ne sont pas considérés sous souveraineté du Maroc, alors que les autorités de notre pays considèrent elles-mêmes qu’elles ne lui reviennent pas ? En termes de propriété, ces terres appartiennent aux familles de Figuig, mais se trouvent sur le sol algérien, selon la convention.
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Dans son discours, l’Algérie se targue de respecter le droit international en se tenant aux frontières définies au temps de l’occupation française. Mais avec cette logique, la population de Figuig a son plein droit à la libre circulation sans cette zone, comme le précise l’accord de 1901 (!), ce qui n’est pas le cas en pratique.
- Vous soulignez la nécessité d’avoir de l’écoute du côté algérien. Pensez-vous que les habitants de Figuig ont été entendus d’abord par les autorités marocaines ?
C’est ce pour quoi nous plaidons également. Les autorités locales sont appelées à appuyer la société civile de Figuig ainsi que les coordinations qui porteront ce dossier au niveau de la région, au niveau national et à l’étranger à travers la diaspora en France, au Canada, aux Etats-Unis et dans les grandes villes marocaines. Ces coordinations vont renforcer le plaidoyer car cette question concerne tout le Maroc. La population de Figuig est constituée des enfants de cette nation, ils ont participé à la résistance contre l’occupation, pour la libération de l’Algérie (!) .
Boumediene se rendait d’ailleurs dans cette zone et nos voisins bénéficiaient du soutien armé, financier et moral, mais ces efforts ont été niés.
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