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Emeutes au Sénégal : cinq minutes pour comprendre pourquoi la France est visée

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  • Emeutes au Sénégal : cinq minutes pour comprendre pourquoi la France est visée

    Après l’arrestation d’Ousmane Sonko, l’un des opposants au président Macky Sall, le pays est en proie à des émeutes ayant causé plusieurs décès. Le mouvement de contestation s’est aussi tourné vers les symboles de la France avec le pillage et la destruction, entre autres, de nombreux magasins Auchan. Pourquoi la France est dans le viseur des manifestants? Explications.


    Depuis l’arrestation, mercredi, d’Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, le Sénégal fait face à l’une des pires crises de ses dernières années. En parallèle de ces manifestations, où quatre personnes ont perdu la vie selon les autorités, des entreprises françaises ont aussi été visées. Les écoles tricolores ont d’ailleurs dû fermer leurs portes vendredi.
    Dans ce pays considéré comme un exemple de stabilité en Afrique de l’Ouest, ancienne colonie française, les manifestants sont principalement les jeunes qui réclament plus de transparence. Ce lundi, ils ont prévu une journée de manifestation massive et pacifique, espèrent-ils. Dans le même temps, Ousmane Sonko, doit être présenté à un juge. La décision du magistrat de le relâcher ou de l’écrouer s’annonce lourde de conséquences. Le ministère des Affaires étrangères en France a tiré l’alarme, vendredi, auprès des expatriés français, recommandant sur son site « de rester très vigilant, d’éviter les déplacements et de se tenir informé de l’évolution de la situation ». Mais pourquoi la France et ses symboles sont-ils dans le viseur des manifestants ?
    Quelle est l‘origine de ces émeutes ?

    Le pays s’est enflammé mercredi. Le député Ousmane Sonko, président du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) est ce jour là convoqué par le tribunal pour répondre d’accusations de viol sur une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser.
    L’élu antisystème considère que cette convocation est un complot mené par le président Macky Sall pour l’écarter de la prochaine présidentielle. Alors qu’il se rend, dans un impressionnant cortège de soutien, vers le tribunal, il est interpellé pour trouble à l’ordre public. Une interpellation filmée qui a alimenté l’envie de révolte de ses partisans et de nombreux jeunes Sénégalais. Il n’est pour le moment pas inculpé pour les présumés viols.

    Les trois jours qui ont suivi ont vu le pays en proie à des manifestations violentes entre opposants au pouvoir et forces de l’ordre. L’ONU, via son secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé à éviter une escalade. « Les manifestations doivent rester pacifiques et les forces de sécurité et de police doivent (...) permettre à ces manifestants d’exprimer leur opinion et volonté ».
    L’observatoire spécialisé Netblocks a confirmé des restrictions sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie, affectant le partage de photos et de vidéos. Jeudi soir, les autorités ont suspendu le signal de deux chaînes de TV coupables selon elles de diffuser « en boucle » des images de violence. De nombreux saccages et pillages ont été recensés, notamment envers des sociétés françaises implantées au Sénégal.

    Quelles entreprises françaises sont concernées ?

    Auchan dénombrait vendredi 14 attaques contre 32 de ses magasins dans tout le pays. « Plusieurs supermarchés de l’enseigne française sont désormais surveillés et protégés par des policiers et des militaires. Certains magasins ont même érigé des murs pour faire face », selon Adama, 24 ans, étudiante en communication à Saint-Louis, deuxième ville du pays et qui travaille pour une société française. Vendredi, à 11 heures, pour sa sécurité, elle a été renvoyée chez elle.


    Par Elie Julien Le 7 mars 2021 à 19h52, modifié le 7 mars 2021 à 20h14
    Depuis l’arrestation, mercredi, d’Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, le Sénégal fait face à l’une des pires crises de ses dernières années. En parallèle de ces manifestations, où quatre personnes ont perdu la vie selon les autorités, des entreprises françaises ont aussi été visées. Les écoles tricolores ont d’ailleurs dû fermer leurs portes vendredi.
    Dans ce pays considéré comme un exemple de stabilité en Afrique de l’Ouest, ancienne colonie française, les manifestants sont principalement les jeunes qui réclament plus de transparence. Ce lundi, ils ont prévu une journée de manifestation massive et pacifique, espèrent-ils. Dans le même temps, Ousmane Sonko, doit être présenté à un juge. La décision du magistrat de le relâcher ou de l’écrouer s’annonce lourde de conséquences. Le ministère des Affaires étrangères en France a tiré l’alarme, vendredi, auprès des expatriés français, recommandant sur son site « de rester très vigilant, d’éviter les déplacements et de se tenir informé de l’évolution de la situation ». Mais pourquoi la France et ses symboles sont-ils dans le viseur des manifestants ?

    Quelle est l‘origine de ces émeutes ?

    Le pays s’est enflammé mercredi. Le député Ousmane Sonko, président du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) est ce jour là convoqué par le tribunal pour répondre d’accusations de viol sur une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser.
    L’élu antisystème considère que cette convocation est un complot mené par le président Macky Sall pour l’écarter de la prochaine présidentielle. Alors qu’il se rend, dans un impressionnant cortège de soutien, vers le tribunal, il est interpellé pour trouble à l’ordre public. Une interpellation filmée qui a alimenté l’envie de révolte de ses partisans et de nombreux jeunes Sénégalais. Il n’est pour le moment pas inculpé pour les présumés viols.

    Les trois jours qui ont suivi ont vu le pays en proie à des manifestations violentes entre opposants au pouvoir et forces de l’ordre. L’ONU, via son secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé à éviter une escalade. « Les manifestations doivent rester pacifiques et les forces de sécurité et de police doivent (...) permettre à ces manifestants d’exprimer leur opinion et volonté ».
    L’observatoire spécialisé Netblocks a confirmé des restrictions sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie, affectant le partage de photos et de vidéos. Jeudi soir, les autorités ont suspendu le signal de deux chaînes de TV coupables selon elles de diffuser « en boucle » des images de violence. De nombreux saccages et pillages ont été recensés, notamment envers des sociétés françaises implantées au Sénégal.


    Quelles entreprises françaises sont concernées ?

    Auchan dénombrait vendredi 14 attaques contre 32 de ses magasins dans tout le pays. « Plusieurs supermarchés de l’enseigne française sont désormais surveillés et protégés par des policiers et des militaires. Certains magasins ont même érigé des murs pour faire face », selon Adama, 24 ans, étudiante en communication à Saint-Louis, deuxième ville du pays et qui travaille pour une société française. Vendredi, à 11 heures, pour sa sécurité, elle a été renvoyée chez elle.


    « Mercredi, des individus malintentionnés ont saccagé et pillé sept de nos magasins, relève dans un communiqué Papa Samba Diouf, le responsable de la communication d’Auchan Sénégal. Un agent de sécurité a « perdu partiellement deux doigts », dévoilait-il sur les réseaux sociaux.


    Auchan n’est pas seule société tricolore à avoir été attaquée : Total ou Eiffage ont, eux aussi, vu leurs locaux dégradés. Les écoles françaises ont, elles, fermé vendredi, tout comme Air France et Orange.

    Que les manifestants reprochent-ils à la France ?

    Les Sénégalais révoltés considèrent que le président Sall « donne trop d’opportunités à la France ». « On a l’impression d’être sous tutelle. Suez vient encore de remporter la production et distribution alors que l’offre locale était meilleure selon des observateurs », déplore Khadim Fall, journaliste suivi par 7 000 abonnés sur Twitter, diplômé du CESTI, première école de journalisme de l’Afrique francophone, que nous avons contacté.
    Désireux de favoriser les entreprises locales et nationales, les manifestants visent aussi la France pour symboliser leur volonté d’autonomie. C’est le fruit de plusieurs années de frustration, qui couvait, qui s’exprimerait ainsi violemment.
    « Les médias français présents ici ne révèlent pas tout ce qui s’y passe. Les sociétés françaises remportent une grande partie des marchés publics… », regrette Adama. « Pour les manifestants, Auchan tue le commerce local », explique par ailleurs la jeune chargée de communication, suivie par 5 000 abonnés sur Twitter. Elle rappelle d’ailleurs que Sonko est contre l’implantation française dans le pays de 15,8 millions d’habitants.
    Pour Thomas Fouquet‚ chargé de recherche CNRS, à l’institut des mondes africains, « il n’y a toutefois pas, à ma connaissance, d’étude sur l’attribution des marchés ou un ressenti contre l’ancien colon, un phénomène observé dans toute l’Afrique ».
    « Ce n’est pas que nous n’aimons pas la France, les ressortissants au Sénégal ne sont d’ailleurs pas en danger », veut rassurer Yaram, conseiller en management, depuis la capitale. Mais « le peuple ne voit pas vraiment l’arrivée des 200 millions annoncés par Emmanuel Macron lors de sa venue en 2018. On ne sait pas où passe cet argent, par manque de transparence ».

    La France est-elle seule visée ?

    Selon plusieurs observateurs sur place, ces pillages sont aussi la conséquence de la crise économique qui touche le pays en raison de l’épidémie de coronavirus. « Les inégalités se sont creusées, l’économie recule et les Sénégalais sont frustrés », observe Adama. Mais pour Yaram, conseiller en management à Dakar, 26 ans, « d’autres magasins, même des enseignes sénégalaises, ont été visés. Il y a aussi, comme dans d’autres manifestations, des gens qui veulent en profiter et se mêlent à la foule ».

    Le Parisien.









  • #2

    La triste réalité dans les colonies francaises d’Afrique !




    Dernière modification par sako, 10 mars 2021, 22h23.

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