Le président français Nicolas Sarkozy entame aujourd’hui une visite d’Etat de 48 heures en Tunisie, la troisième dans un pays du Maghreb depuis son élection en mai 2007. Trois dossiers seront au cœur de ce déplacement : l’immigration, l’Union pour la Méditerranée et la coopération économique.
Nicolas Sarkozy arrive dans un pays durement touché par la hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux. La Tunisie, dont les revenus proviennent essentiellement du tourisme, se trouve face à une situation qui constitue une menace sérieuse pour la stabilité du régime en place, et une aide française serait la bienvenue. En échange, Tunis va signer avec Paris un accord sur l’immigration, limitant très fortement la circulation des personnes entre la Tunisie et la France, et plus globalement avec l’Europe. Nicolas Sarkozy va également arracher sans grande difficulté une participation du président Ben Ali au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la future Union pour la Méditerranée qui aura lieu à Paris le 13 juillet.
L’autre voisin de l’Algérie, le Maroc devrait lui aussi signer un accord similaire sur l’immigration et accepter sans conditions de prendre part au projet de l’Union pour la Méditerranée, cher au président français.
La stratégie de Nicolas Sarkozy semble claire : face aux réticences algériennes, le président français cherche à diviser les pays du Maghreb pour mieux faire aboutir ses projets. Or, comment peut-on envisager sérieusement une Union pour la Méditerranée sans une union maghrébine ? Comment est-il possible de construire l’Union de la Méditerranée sans convaincre l’Algérie, principal producteur de gaz et de pétrole de cette région ? Comment la France, et plus globalement l’Europe, peuvent-elles envisager de construire une union avec des peuples auxquels elles demandent de «rester chez eux». A toutes ces questions, Nicolas Sarkozy n’a sans doute pas de réponses sérieuses.
Les manœuvres de Paris dans le Maghreb vont diviser davantage les pays de la région au risque d’accroître l’instabilité de la rive sud de la Méditerranée. Le plus «sage» aurait été d’abord d’aider ces pays à se réconcilier entre eux dans le cadre d’une alliance régionale solide de type Union du Maghreb rénovée. Mais pour le président français, l’essentiel est de faire aboutir son propre «projet». Peu importe le prix que devront payer les autres.
TSA
Par lounes guemache le 28/04/2008 à 13:28
Nicolas Sarkozy arrive dans un pays durement touché par la hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux. La Tunisie, dont les revenus proviennent essentiellement du tourisme, se trouve face à une situation qui constitue une menace sérieuse pour la stabilité du régime en place, et une aide française serait la bienvenue. En échange, Tunis va signer avec Paris un accord sur l’immigration, limitant très fortement la circulation des personnes entre la Tunisie et la France, et plus globalement avec l’Europe. Nicolas Sarkozy va également arracher sans grande difficulté une participation du président Ben Ali au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la future Union pour la Méditerranée qui aura lieu à Paris le 13 juillet.
L’autre voisin de l’Algérie, le Maroc devrait lui aussi signer un accord similaire sur l’immigration et accepter sans conditions de prendre part au projet de l’Union pour la Méditerranée, cher au président français.
La stratégie de Nicolas Sarkozy semble claire : face aux réticences algériennes, le président français cherche à diviser les pays du Maghreb pour mieux faire aboutir ses projets. Or, comment peut-on envisager sérieusement une Union pour la Méditerranée sans une union maghrébine ? Comment est-il possible de construire l’Union de la Méditerranée sans convaincre l’Algérie, principal producteur de gaz et de pétrole de cette région ? Comment la France, et plus globalement l’Europe, peuvent-elles envisager de construire une union avec des peuples auxquels elles demandent de «rester chez eux». A toutes ces questions, Nicolas Sarkozy n’a sans doute pas de réponses sérieuses.
Les manœuvres de Paris dans le Maghreb vont diviser davantage les pays de la région au risque d’accroître l’instabilité de la rive sud de la Méditerranée. Le plus «sage» aurait été d’abord d’aider ces pays à se réconcilier entre eux dans le cadre d’une alliance régionale solide de type Union du Maghreb rénovée. Mais pour le président français, l’essentiel est de faire aboutir son propre «projet». Peu importe le prix que devront payer les autres.
TSA
Par lounes guemache le 28/04/2008 à 13:28
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