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Quel avenir pour le monde musulman ?

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    Conférence au Sommet de l’OCI à Dakar : Quel avenir pour le monde musulman ?
    (24/3/2008) Le Sommet de l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique) a terminé ses travaux à Dakar le 14 Mars 2008. L’OCI a été créée le 25 Septembre 1969 à Rabat, suite à l’incendie criminel de la mosquée Al Aqsa le 21 Août 1969.

    [IMG]http://www.**********/infos//photosNs/USA/NS_assemblee-oci_A.jpg[/IMG]

    Ce fût une idée de génie de feu le Roi Hassan II, qui a saisi cet événement pour rassembler la « Oumma » islamique. Les buts de l’OCI à l’origine étaient la sauvegarde des lieux saints de l’Islam, le soutien à la cause palestinienne, et la solidarité et l’entraide entre les pays islamiques.

    L’OCI a adopté sa première Charte en 1972, et se veut être plus qu’une organisation religieuse, puisqu’elle poursuit également des objectifs politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle a tenu plusieurs conférences au Sommet, dont la 3ème session extraordinaire qui s’est tenue à la Mecque les 7 et 8 Décembre 2005, qui a adopté un plan décennal très ambitieux.

    Le Sommet de l’OCI à Dakar a pleinement réussi, puisqu’il a réuni 37 chefs d’Etat, a adopté une Déclaration solennelle et une nouvelle Charte, ainsi qu’une dizaine de résolutions. Dans la Déclaration de Dakar, l’OCI a réaffirmé que l’Islam est un vecteur irremplaçable de progrès, et un message de salut pour l’homme. Elle a réaffirmé également la nécessité de l’unité de « Omma » islamique, pour faire face aux défis du 21ème siècle. Elle a déclaré que l’Islam est une religion de paix, qui bannit toutes les formes d’exclusivisme et d’extrémisme.

    Face à la montée de l’Islamophobie, l’OCI condamne le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, et déclare qu’il s’agit d’un fléau mondial, qui n’est lié à aucune religion, race, couleur ou pays.

    Elle appuie le dialogue des civilisations, et propose l’organisation d’une Conférence internationale sur le dialogue inter-religieux. Elle accorde beaucoup d’importance aux notions de droits de l’Homme et de bonne gouvernance, ainsi qu’à la promotion de la femme, de la famille et de l’enfance.

    Sur le plan des relations internationales, elle marque son attachement à la préservation de la paix et la sécurité, et au respect de la légalité internationale. Sur le Moyen-Orient, elle apporte son soutien à la création d’un Etat palestinien dans des frontières internationalement reconnues, à la libération de plateau du Golan, et au respect de la souveraineté territoriale du Liban.

    Elle est prête à apporter son aide au combat des catastrophes naturelles et aux défis environnementaux, notamment le réchauffement climatique. Elle s’engage, notamment par des contributions volontaires, à éradiquer la pauvreté, à contribuer à résoudre la fraction numérique, et à trouver des solutions à la question lancinante de l’énergie.

    En ce qui concerne les pays membres, l’OCI s’engage à développer la solidarité inter-islamique, notamment par l’appui au développement et la lutte contre la pauvreté en Afrique.

    Cette aide revêtira deux formes : l’allégement de la dette bilatérale et multilatérale des pays africains à faible niveau, et l’instauration d’un Fonds spécial de solidarité islamique, doté d’un capital de 10 milliards de $. Un effort sera également fait pour l’accélération du développement des ressources humaines de haute qualité, notamment par des Bourses qui seraient accordées aux étudiants par la Banque islamique de développement.

    A noter également tout un ensemble de mesures pour promouvoir la coopération entre Etats membres sur les plans de la justice, de la sécurité, de l’économie, de la culture et des médias.

    La Conférence au Sommet de l’OCI à Dakar a adopté également une nouvelle Charte, qui remplace celle de 1972, qui avait été établie en pleine guerre froide, et dans des circonstances internationales qui ont beaucoup changé actuellement. Cette nouvelle Charte a modifié les critères d’adhésion à l’Organisation, le statut des membres et des observateurs, les pouvoirs du Secrétaire Général qui ont été renforcés.

    Elle a également adopté une nouvelle approche sur le problème palestinien, dans le sens d’une solution politique au conflit. Elle a enfin adopté les droits humains qui n’étaient pas abordés dans l’ancienne version de la Charte sous la forme suivante : « Les Etats membres soutiennent et favorisent au niveau national et international, la bonne gouvernance, la démocratie, les droits humains, les libertés fondamentales et l’Etats de droit ».

    Le thème de cette Conférence au Sommet de l’OCI à Dakar était « La Oumma islamique du 21ème siècle ». On peut se demander, à l’issue des résultats de cette Conférence, quel avenir pour le monde musulman qui regroupe 57 pays et 1,3 milliard d’habitants ?

    On ne peut être que satisfait de la réaffirmation de l’Islam en tant que religion de la modération, de la mesure et de la co-existence pacifique. La condamnation du terrorisme international est très importante, dans la mesure où l’OCI se démarque de tous les actes terroristes, quelque soient leurs auteurs.

    La décision d’alléger la dette des pays africains pauvres, et l’instauration du Fonds de solidarité islamique sont également à souligner positivement. De même les initiatives prises au niveau de la formation de haut niveau, de la coopération tout azimut entre les pays membres, ainsi que l’importance accordée aux médias.

    Force cependant est de constater qu’au niveau du développement humain, à part les pays pétroliers, les membres de l’OCI sont classés par le PNUD dans la catégorie développement humain moyen et faible. En effet, tant au niveau de la santé, de l’éducation que du niveau de vie, les indicateurs sont insatisfaisants. D’autre part sur le plan politique, ce n’est que la nouvelle Charte de l’OCI qui parle de démocratie et de droits humains, d’ailleurs dans des termes très mesurés.

    Aussi, le monde musulman a-t-il besoin d’un véritable « aggiornamento » sur les plans politique, économique, social et culturel. Sinon, dans le cadre de la mondialisation galopante, il sera de plus en plus marginalisé, et son poids deviendra de plus en plus faible sur la scène internationale. Aussi, faut-il faire des efforts soutenus pour instaurer progressivement la démocratie dans ces pays, pour éradiquer l’analphabétisme et relever le niveau d’éducation. Sur le plan social, il y a lieu d’émanciper la condition de la femme, indispensable pour le développement économique.

    Il faut que les pays riches de l’OCI (les pays pétroliers), et les pays relativement développés (Malaisie, Turquie) accordent d’avantage leur aide au pays pauvres, pour les aider dans leur développement. Il faut aussi pour corriger l’image de l’Islam dans le monde, promouvoir une vaste campagne audio-visuelle et par la presse écrite, afin d’expliquer ce qu’est véritablement la religion musulmane.

    Jawad Kerdoudi
    Consultant Economiste et Président de l’IMRI
    « Institut Marocain des Relations Internationales »
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