Le 3 février dernier, un groupe de Sahraouis opposés à la direction du Polisario voit le jour à Tenerife. Il s’agit du Groupe sahraoui indépendant (GSI). Son porte-parole, Hawari Beray, actuellement en tournée dans les pays scandinaves, explique la stratégie de son groupe.
ALM : Le Groupe sahraoui indépendant entame, à Oslo, une première tournée qui le conduira dans plusieurs pays scandinaves. Quel est, d’abord, le motif de cette tournée ?
Hawari Beray : C’est, en effet, notre première tournée officielle depuis la création de notre groupe, le 3 février dernier à Tenerife, aux Iles Canaries. Pour cette tournée, nous nous sommes fixé un agenda très précis. Nous voulons, d’un côté, expliquer la plate-forme de notre action politique, les objectifs et la stratégie que nous avons définie pour trouver un règlement politique durable au conflit qui continue de déchirer les familles sahraouies. Lors de cette tournée, nous avons pu contacter des responsables politiques et associatifs norvégiens.
Jeudi dernier, nous avons donné avec la participation du parti norvégien des Verts une conférence dans l’université d’Oslo. Et là, je peux vous dire que les participants ont été très réceptifs à notre stratégie dont le but est de mettre fin, une bonne fois pour toutes, à la souffrance des Sahraouis. Nous avons, par ailleurs, établi des contacts avec des associations sahraouies amies du front Polisario, pour leur expliquer notre plate-forme politique. Nous leur avons présenté notre groupe GSI, les activités politiques que nous entreprendrons dans les jours qui viennent et nous avons démontré notre neutralité dans le conflit. Nous avons expliqué les fondements de la légitimité de notre revendication de participer en tant que troisième partie à la recherche d’une issue politique au conflit du Sahara.
Dans un communiqué, publié au lendemain de la création du GSI, vous avez contesté la légitimité de la délégation représentant le front Polisario aux négociations de Manhasset.
Que reprochez-vous, précisément, à cette délégation ?
Réellement, le Polisario ne représente pas les Sahraouis réfugiés dans les camps de Tindouf. Les membres de la direction du front ne sont pas élus démocratiquement car 70% des Sahraouis ne sont pas en faveur de ce front. Et la meilleure preuve que je peux vous donner à ce sujet, c’est ce qui s’est passé lors du 12 congrès du Polisario, organisé en décembre 2007 à Tifariti. En réalité, les dirigeants du Front dépassent les limites et ne respectent pas le choix des Sahraouis. Pire encore, et comme vous le savez, ces dirigeants ne sont pas libres de leurs choix. Et ce qui était arrivé à Bachir Mustapha Sayed en 1993 à New York, quand il était au poste de coordinateur du Polisario avec la Minurso, prouve que les décisions au nom des Sahraouis se prennent à Alger, et non à Tindouf. Bachir Mustapha Sayed avait été démis de ses fonctions pour la simple raison qu’il a émis un avis contraire à celui d’Alger au sujet des négociations sur le Sahara. Il a été remplacé par M’Hammed Khaddad, l’ancien directeur de la sécurité militaire, qui est connu pour son alignement sur la ligne tracée par Alger et Mohamed Abdelaziz. Je peux vous assurer que chaque délégation du Polisario doit passer par Alger pour des consultations sur ce qui doit se faire. Et, très souvent, ces délégations sont accompagnées par un conseiller qui est en même temps un membre de la Direction algérienne de la sécurité territoriale.
En résumé, le front Polisario ne peut, aujourd’hui, s’autoproclamer représentant unique et exclusif des Sahraouis, sachant qu’il est sans réelle autonomie de décision. En ce qui nous concerne, nous revendiquons une place dans les négociations de Manhasset en tant que troisième partenaire dans ce processus de pourparlers. Nous allons saisir les Nations Unies et nos amis européens, notamment espagnols, pour faire valoir notre revendication.
C’est ce qu’on vient de discuter avec les partis politiques de la Norvège, l’association des amis du peuple sahraoui et des représentants de la presse.
Que pensez-vous de l’offre marocaine d’autonomie ?
Toute proposition, de quelque côté qu’elle vienne, doit respecter la volonté des Sahraouis. Pour ce qui concerne la proposition marocaine d’autonomie, elle est dirigée pour le peuple sahraoui, elle doit donc respecter son choix.
Pour le plan du front Polisario, je vous ai déjà dit que le front a un problème de légitimité. Il ne peut, donc, négocier au nom des réfugiés sahraouis.
Comment vos idées sont reçues par vos pairs, à l’intérieur ou à l’extérieur des camps de Tindouf ?
On a des contacts permanents avec des dirigeants au sein du Polisario. Il y a un groupe qui nous demande de continuer sur notre voie et nous encourage et il y en a un autre qui nous demande, par contre, de cesser notre activité et réintégrer les rangs comme auparavant.
Pourriez-vous décrire la situation qui prévaut actuellement dans les camps de Tindouf ?
Aujourd’hui, la situation est très critique dans les camps. L’équation politique a bien changé. Et les réfugiés ne supportent plus la détérioration des conditions de vie dans ces camps. Et moins encore, le comportement absolutiste de la direction du Polisario.
Que comptez-vous faire, concrètement, pour remédier à cette situation ?
En ce qui concerne le siège imposé à nos frères dans les camps, on a lancé une stratégie et on travaille jour et nuit pour réaliser notre principal objectif à savoir réussir la réconciliation. Et vous allez voir bientôt les résultats positifs de notre stratégie.
ALM : Le Groupe sahraoui indépendant entame, à Oslo, une première tournée qui le conduira dans plusieurs pays scandinaves. Quel est, d’abord, le motif de cette tournée ?
Hawari Beray : C’est, en effet, notre première tournée officielle depuis la création de notre groupe, le 3 février dernier à Tenerife, aux Iles Canaries. Pour cette tournée, nous nous sommes fixé un agenda très précis. Nous voulons, d’un côté, expliquer la plate-forme de notre action politique, les objectifs et la stratégie que nous avons définie pour trouver un règlement politique durable au conflit qui continue de déchirer les familles sahraouies. Lors de cette tournée, nous avons pu contacter des responsables politiques et associatifs norvégiens.
Jeudi dernier, nous avons donné avec la participation du parti norvégien des Verts une conférence dans l’université d’Oslo. Et là, je peux vous dire que les participants ont été très réceptifs à notre stratégie dont le but est de mettre fin, une bonne fois pour toutes, à la souffrance des Sahraouis. Nous avons, par ailleurs, établi des contacts avec des associations sahraouies amies du front Polisario, pour leur expliquer notre plate-forme politique. Nous leur avons présenté notre groupe GSI, les activités politiques que nous entreprendrons dans les jours qui viennent et nous avons démontré notre neutralité dans le conflit. Nous avons expliqué les fondements de la légitimité de notre revendication de participer en tant que troisième partie à la recherche d’une issue politique au conflit du Sahara.
Dans un communiqué, publié au lendemain de la création du GSI, vous avez contesté la légitimité de la délégation représentant le front Polisario aux négociations de Manhasset.
Que reprochez-vous, précisément, à cette délégation ?
Réellement, le Polisario ne représente pas les Sahraouis réfugiés dans les camps de Tindouf. Les membres de la direction du front ne sont pas élus démocratiquement car 70% des Sahraouis ne sont pas en faveur de ce front. Et la meilleure preuve que je peux vous donner à ce sujet, c’est ce qui s’est passé lors du 12 congrès du Polisario, organisé en décembre 2007 à Tifariti. En réalité, les dirigeants du Front dépassent les limites et ne respectent pas le choix des Sahraouis. Pire encore, et comme vous le savez, ces dirigeants ne sont pas libres de leurs choix. Et ce qui était arrivé à Bachir Mustapha Sayed en 1993 à New York, quand il était au poste de coordinateur du Polisario avec la Minurso, prouve que les décisions au nom des Sahraouis se prennent à Alger, et non à Tindouf. Bachir Mustapha Sayed avait été démis de ses fonctions pour la simple raison qu’il a émis un avis contraire à celui d’Alger au sujet des négociations sur le Sahara. Il a été remplacé par M’Hammed Khaddad, l’ancien directeur de la sécurité militaire, qui est connu pour son alignement sur la ligne tracée par Alger et Mohamed Abdelaziz. Je peux vous assurer que chaque délégation du Polisario doit passer par Alger pour des consultations sur ce qui doit se faire. Et, très souvent, ces délégations sont accompagnées par un conseiller qui est en même temps un membre de la Direction algérienne de la sécurité territoriale.
En résumé, le front Polisario ne peut, aujourd’hui, s’autoproclamer représentant unique et exclusif des Sahraouis, sachant qu’il est sans réelle autonomie de décision. En ce qui nous concerne, nous revendiquons une place dans les négociations de Manhasset en tant que troisième partenaire dans ce processus de pourparlers. Nous allons saisir les Nations Unies et nos amis européens, notamment espagnols, pour faire valoir notre revendication.
C’est ce qu’on vient de discuter avec les partis politiques de la Norvège, l’association des amis du peuple sahraoui et des représentants de la presse.
Que pensez-vous de l’offre marocaine d’autonomie ?
Toute proposition, de quelque côté qu’elle vienne, doit respecter la volonté des Sahraouis. Pour ce qui concerne la proposition marocaine d’autonomie, elle est dirigée pour le peuple sahraoui, elle doit donc respecter son choix.
Pour le plan du front Polisario, je vous ai déjà dit que le front a un problème de légitimité. Il ne peut, donc, négocier au nom des réfugiés sahraouis.
Comment vos idées sont reçues par vos pairs, à l’intérieur ou à l’extérieur des camps de Tindouf ?
On a des contacts permanents avec des dirigeants au sein du Polisario. Il y a un groupe qui nous demande de continuer sur notre voie et nous encourage et il y en a un autre qui nous demande, par contre, de cesser notre activité et réintégrer les rangs comme auparavant.
Pourriez-vous décrire la situation qui prévaut actuellement dans les camps de Tindouf ?
Aujourd’hui, la situation est très critique dans les camps. L’équation politique a bien changé. Et les réfugiés ne supportent plus la détérioration des conditions de vie dans ces camps. Et moins encore, le comportement absolutiste de la direction du Polisario.
Que comptez-vous faire, concrètement, pour remédier à cette situation ?
En ce qui concerne le siège imposé à nos frères dans les camps, on a lancé une stratégie et on travaille jour et nuit pour réaliser notre principal objectif à savoir réussir la réconciliation. Et vous allez voir bientôt les résultats positifs de notre stratégie.
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