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La pire situation depuis l'occupation de 1967" à Gaza, selon des humanitaires

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  • La pire situation depuis l'occupation de 1967" à Gaza, selon des humanitaires

    Sous le titre "Une implosion humanitaire", plusieurs organisations humanitaires britanniques et françaises ont dressé un rapport alarmant, publié jeudi 6 mars, de la situation dans la bande de Gaza. Elles estiment qu'il s'agit de la situation "la pire depuis le début de l'occupation israélienne en 1967". "Si le blocus ne cesse pas immédiatement, il sera impossible d'éviter qu'une catastrophe ne survienne dans la bande de Gaza et les espoirs de paix dans la région seront anéantis", avertit Geoffrey Dennis, responsable de Care International britannique.

    Ce minuscule territoire de 360 km2 peuplé de 1,5 million d'habitants a été déclaré "entité hostile" par Israël le 19 septembre 2007. Le blocus a été renforcé à partir du 17 janvier et 1,1 million de personnes sont désormais dépendantes de l'aide alimentaire.

    Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), entre juin et septembre 2007, le nombre de familles gagnant moins de 1,2 dollar par jour est passé de 55 % à 70 %. Le 15 juin 2007, le Hamas a pris le pouvoir par la force, ce qui a entraîné la fermeture de tous les points de passage et une restriction drastique des approvisionnements en provenance d'Israël, qui est l'unique fournisseur. Le nombre de camions de livraison s'est réduit de 250 à 45 par jour. D'après un rapport de la Banque mondiale, 95 % de l'activité industrielle ont été stoppés.

    TAUX DE CHÔMAGE DE 40 %

    Des secteurs entiers de l'économie sont paralysés. Sur les 3 900 fabriques de toute nature recensées en juin 2005, il n'en reste plus que 195 employant seulement 1 750 personnes au lieu de 35 000. Le taux de chômage est d'environ 40 % et pourrait atteindre prochainement 50 % selon l'Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). "La bande de Gaza est sur le point de devenir le premier territoire à être réduit intentionnellement à un état d'abjecte destitution, avec l'acquiescement, la complicité - et certains diront les encouragements de la communauté internationale", s'insurge Karen Koning Abou Zayd, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

    La vie quotidienne est aussi de plus en plus difficile et la situation sanitaire très critique. Selon Oxfam, 40 à 50 millions de litres d'eaux usées sont déversés chaque jour dans la Méditerranée en raison de la dégradation du système d'égouts qui ne peut être entretenu faute de pièces détachées et du manque de ciment.

    Toutes les infrastructures pâtissent de l'absence de pièces de rechange et en raison des restrictions imposées par Israël, les coupures d'électricité dans les hôpitaux oscillent entre huit à douze heures par jour. Le carburant pour les générateurs ne permet de tenir que quelques jours.

    Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de permis donnés aux malades pour sortir de Gaza afin de se faire soigner est passé de 83,9 % en janvier 2007 à 64,3 % en décembre de la même année.

    Le rapport réfute l'argument des autorités israéliennes, qui rejettent la faute sur le Hamas, en insistant sur le fait que l'Etat juif s'est retiré de la bande de Gaza au cours de l'été 2005. "En réalité, Israël a gardé le contrôle effectif en exerçant un contrôle total sur les frontières territoriales, aériennes et maritimes et sur la circulation des personnes et des biens", souligne le texte, qui s'interroge sur le bien-fondé du blocus, estimant qu'il s'agit d'une "punition collective, inacceptable et illégale et qui n'apporte la sécurité ni aux Israéliens ni aux Palestiniens". "La politique internationale d'isolement du Hamas n'a débouché sur rien de positif", conclut le rapport.

    - Par le monde
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