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Un attentat au Liban vise les Américains
Thomas Abgrall
La Presse
Collaboration spéciale
Beyrouth
Un mois après après l'attentat contre le général El Hajj, le commandant en chef de l'armée libanaise, c'est un véhicule diplomatique américain qui a été visé par une nouvelle bombe hier soir, faisant plusieurs morts et une vingtaine de blessés.
L'explosion n'a pas retenti jusque dans le centre de Beyrouth, mais le nuage de fumée noire qui s'est élevé dans le soleil couchant de la capitale, le long de la Méditerrannée, est un signe que les Libanais connaissent trop bien: un nouvel attentat a frappé le pays du Cèdre, dans un rituel macabre qui ne voit pas passer plus de trois mois sans bombe.
La déflagration a été entendue dans la banlieue nord de Beyrouth. L'attentat s'est produit dans une petite rue adjacente à la grande autoroute côtière qui permet de quitter la capitale libanaise. Sur les lieux de l'explosion, un véhicule diplomatique de l'ambassade américaine, totalement soufflé par l'explosion. Juste à coté, une voiture à moitié défoncée conserve encore ses clignotants allumés, comme si le temps s'était figé.
Tout autour, une forte odeur de brûlé, des débris de verre, des façades d'immeubles éventrées, et un arbre qui tient on ne sait comment, dépouillé de toutes ses branches. L'armée libanaise, arrivée 15 minutes après l'explosion, a nettoyé toutes les traces de sang et canalisé le flot de journalistes. Des dizaines de véhicules sont stationnés avec leur moisson d'antennes paraboliques. La lumière des caméras balaie la scène de l'attentat, alors que la nuit vient à peine de tomber.
L'attentat a tué trois personnes et en a blessé 26 autres. Ceux qui ont été tués se trouvaient dans un véhicule civil qui suivait la voiture diplomatique. Parmi les blessés, figure un seul ressortissant américain: un pasteur légèrement atteint. L'attentat n'intervient pas par hasard: il est commis au moment où George Bush effectue sa première visite au Moyen-Orient depuis le début de sa présidence.
En Arabie Saoudite, hier, le president américain a réaffirmé qu'il considérait le mouvement libanais du Hezbollah comme «terroriste», ce qui a rendu «fier» Hassan Nasrallah, son leader.
Ce dernier a fermement condamné la tournée américaine et a mis en garde le président de venir au Liban. L'attentat intervient aussi le jour où l'ambassadeur américain Jeffrey Feldman s'apprêtait à célébrer la fin de sa mission au Liban dans l'hôtel de luxe Phoenicia, où vivent rassemblés depuis plusieurs mois des députés de la majorité antisyrienne, de crainte d'attentats.
Il faut enfin signaler que l'explosion coïncide avec l'enregistrement audio, la semaine dernière, d'un message du chef du groupe islamiste Fatah el Islam, Chaker el Absi, qui avait accusé les Américains d'avoir aidé l'armée libanaise dans le siège du camp de Nahr el Bared en août dernier. Toutes les pistes restent donc ouvertes, comme toujours au Liban.
Thomas Abgrall
La Presse
Collaboration spéciale
Beyrouth
Un mois après après l'attentat contre le général El Hajj, le commandant en chef de l'armée libanaise, c'est un véhicule diplomatique américain qui a été visé par une nouvelle bombe hier soir, faisant plusieurs morts et une vingtaine de blessés.
L'explosion n'a pas retenti jusque dans le centre de Beyrouth, mais le nuage de fumée noire qui s'est élevé dans le soleil couchant de la capitale, le long de la Méditerrannée, est un signe que les Libanais connaissent trop bien: un nouvel attentat a frappé le pays du Cèdre, dans un rituel macabre qui ne voit pas passer plus de trois mois sans bombe.
La déflagration a été entendue dans la banlieue nord de Beyrouth. L'attentat s'est produit dans une petite rue adjacente à la grande autoroute côtière qui permet de quitter la capitale libanaise. Sur les lieux de l'explosion, un véhicule diplomatique de l'ambassade américaine, totalement soufflé par l'explosion. Juste à coté, une voiture à moitié défoncée conserve encore ses clignotants allumés, comme si le temps s'était figé.
Tout autour, une forte odeur de brûlé, des débris de verre, des façades d'immeubles éventrées, et un arbre qui tient on ne sait comment, dépouillé de toutes ses branches. L'armée libanaise, arrivée 15 minutes après l'explosion, a nettoyé toutes les traces de sang et canalisé le flot de journalistes. Des dizaines de véhicules sont stationnés avec leur moisson d'antennes paraboliques. La lumière des caméras balaie la scène de l'attentat, alors que la nuit vient à peine de tomber.
L'attentat a tué trois personnes et en a blessé 26 autres. Ceux qui ont été tués se trouvaient dans un véhicule civil qui suivait la voiture diplomatique. Parmi les blessés, figure un seul ressortissant américain: un pasteur légèrement atteint. L'attentat n'intervient pas par hasard: il est commis au moment où George Bush effectue sa première visite au Moyen-Orient depuis le début de sa présidence.
En Arabie Saoudite, hier, le president américain a réaffirmé qu'il considérait le mouvement libanais du Hezbollah comme «terroriste», ce qui a rendu «fier» Hassan Nasrallah, son leader.
Ce dernier a fermement condamné la tournée américaine et a mis en garde le président de venir au Liban. L'attentat intervient aussi le jour où l'ambassadeur américain Jeffrey Feldman s'apprêtait à célébrer la fin de sa mission au Liban dans l'hôtel de luxe Phoenicia, où vivent rassemblés depuis plusieurs mois des députés de la majorité antisyrienne, de crainte d'attentats.
Il faut enfin signaler que l'explosion coïncide avec l'enregistrement audio, la semaine dernière, d'un message du chef du groupe islamiste Fatah el Islam, Chaker el Absi, qui avait accusé les Américains d'avoir aidé l'armée libanaise dans le siège du camp de Nahr el Bared en août dernier. Toutes les pistes restent donc ouvertes, comme toujours au Liban.
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