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La Grande-Bretagne égare les données fiscales de ses citoyens

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  • La Grande-Bretagne égare les données fiscales de ses citoyens

    Scandale à Londres ! Des données collectées auprès de la moitié de la population britannique ont été égarées par les autorités fiscales. Noms, adresses, dates de naissance, numéros de sécurité sociale et coordonnées bancaires : ces précieuses informations, inscrites sur les formulaires de demande d'allocation familiale, se sont volatilisées.

    Une enquête est en cours et rien n'indique pour le moment qu'une quelconque infraction ait été commise. Mais 25 millions de sujets de Sa Majesté pourraient devenir la proie de fraudeurs ou d’usurpateurs d’identité, si ces données tombaient entre les mains de malveillants. Retour en quelques questions sur cette affaire qui secoue la sphère politique outre-Manche.

    Comment ces informations ont-elles été égarées ?
    Ces données se trouvaient sur deux disques informatiques. Ils ont été expédiés le 18 octobre des bureaux de l’administration fiscale (Her Majesty's Revenue and Customs, HMRC) à Newcastle, mais ne sont jamais parvenus à leur destinataire, l’office des statistiques de Londres. A Newcastle, c’est un jeune employé qui les a remis entre les mains d’une société néerlandaise de messagerie, TNT NV, à laquelle l’administration fiscale fait souvent appel. Mais le colis n’est pas parti en "envoi privé". Problème supplémentaire : d’après le Telegraph, ces données étaient protégées par un mot de passe simple, mais sans aucun cryptage.

    Que risquent les familles concernées ?
    Ces informations fournissent une sorte de kit du parfait fraudeur ou du parfait usurpateur d’identité. Des achats sur internet ou des crédits pourraient être réalisés avec une fausse identité, fournie clé en main. Les Britanniques sont donc appelés à être vigilants et à changer, par sécurité, les codes de leur carte bancaire, qui consituent une mine d'or, pour qui voudrait les utiliser ou les revendre au plus offrant... L'administration fiscale a d'ailleurs envoyé une lettre aux familles ayant rempli les formulaires de demande d'allocation familiale, afin de s'excuser et de leur fournir quelques conseils pratiques. Risque périphérique, d’après les associations de protection de l’enfance, ces informations confidentielles pourraient tomber entre les mains de pédophiles qui se feraient passer pour des parents.

    Pourquoi n’en a-t-on pas parlé plus tôt?
    L’envoi des disques date du 18 octobre. L’administration fiscale n’a été informée que le 8 novembre et le ministre des Finances deux jours plus tard. Enfin, la police n’a eu vent de l’affaire que le 15 novembre… La presse britannique, à l’instar de The Independent, s'interroge ce mercredi sur les dix longs jours pris par le gouvernement pour rendre l'affaire publique. Alistair Darling, qui dit avoir prévenu Gordon Brown, le Premier ministre, une demi-heure après avoir été mis au courant, le 10 novembre, explique dans The Guardian que les vérifications auprès des banques, destinées à s'assurer qu'aucune activité suspecte n'avait été enregistrée, justifiaient ce délai.

    Quelles implications pour l’administration fiscale ?
    Alistair Darling a jugé qu'il s'agissait d'une "erreur grave" de la part de l'administration fiscale, dont le président, Paul Gray, a dû démissionner. Ses services avaient déjà été mis en cause dans deux autres affaires du même type, dont le dernier remontait au mois d'octobre. Un disque contenant les données personnelles d'environ 15 000 clients de l'assureur Standard Life, envoyé par courrier par le HMRC, avait déjà été perdu.

    Et pour le gouvernement ?
    Le ministre des Finances est une nouvelle fois secoué, lui qui avait déjà été mis en cause après les déboires de la banque Northern Rock, victime en septembre de la crise américaine des "subprimes". Gordon Brown, le Premier ministre, fait face aux critiques des syndicats, qui profitent du scandale pour dénoncer la réduction du nombre de fonctionnaires dans le pays, après la fusion des services des impôts et des douanes. Les conservateurs, eux, accusent le chef du Gouvernement d'avoir exposé 25 millions de citoyens à un risque de fraude important. Cette affaire montre, selon eux, que l’on "ne peut pas confier les informations personnelles des citoyens" aux autorités: un "coup d’arrêt" au projet controversé des travaillistes de mettre en place des cartes d’identité nationale. Alistair Darling, lui, assure dans The Guardian que les Britanniques n'ont rien à craindre à cet égard, rappelant qu'avec "les données biométriques, on est sûr que la personne qui utilise la carte est bien celle qu'elle prétend être".

    source : l'Express
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