J'ai cru en lisant le titre qu'elle parlait d'un supermarché...
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Un nombre record de candidats noirs et d'origine arabe se présente aux élections législatives en France, mais seule une poignée a des chances réelles de franchir les portes d'une Assemblée encore très «blanche».
Un mois après l'élection à la tête de l'État de Nicolas Sarkozy, fils d'un immigré hongrois, les Français sont appelés à élire les 10 et 17 juin leurs 577 députés à l'Assemblée nationale qui reste un bastion mâle et blanc.
Aucun des 555 députés sortants élus en France métropolitaine n'est en effet issu de l'immigration africaine ou maghrébine, et une très forte majorité d'entre eux sont des hommes, quinquagénaires ou sexagénaires.
«C'est simple : la diversité est nulle», explique Christiane Taubira, une élue noire de Guyane, et l'un des 22 députés des territoires et départements d'Outre-mer.
Les principaux partis ont beau présenter un nombre jamais atteint de candidats issus de l'immigration -une centaine-, cette ouverture ne permettra pas d'assurer la représentation d'une «France arc-en-ciel», déplore Mme Taubira.
Cette année, ajoute-t-elle, «il y a plus de candidats de la diversité, mais la question est de savoir s'ils sont dans des circonscriptions qu'ils peuvent gagner; ça ne va pas être mirobolant».
Le Parti de droite UMP soutenant M. Sarkozy présente douze candidats de la «diversité», la plupart dans la région parisienne, et le Parti socialiste en a vingt.
À Trappes, dans la banlieue de la capitale, Djamal Yalaoui espérait porter les couleurs socialistes; il se présente finalement en indépendant, le parti de Ségolène Royal lui ayant préféré une militante d'origine somalienne, Safia Otokoré.
Yalaoui assure que le fait d'être d'origine algérienne n'est pas un avantage à Trappes malgré la forte population d'origine immigrée qui y vit.
«Aujourd'hui, les gens n'en ont rien à faire de la couleur du bonhomme ou de la bonne femme : les gens veulent du concret. Qu'est-ce que vous m'apportez comme aide dans mon quotidien ?», explique cet homme de 38 ans arrivé en France à l'âge de 5 ans.
Trappes, comme les autres banlieues défavorisée du pays, avait été secouée par les émeutes de l'automne 2005, qui avaient conduit les autorités à annoncer vouloir mieux lutter contre les discriminations.
La France, où vivent quelque 5 millions de musulmans -la plus importante communauté en Europe- a comme politique de ne pas établir de statistiques ethniques et les minorités qui veulent se faire entendre sont souvent soupçonnées de verser dans le «communautarisme».
Nicolas Sarkozy, partisan d'une «discrimination positive», a propulsé au rang de ministre de la Justice une magistrate d'origine maghrébine, Rachida Dati, porte-parole de sa campagne présidentielle.
C'est la première fois qu'une personnalité issue de l'immigration maghrébine a obtenu un «grand» ministère.
Pour Jean-Claude Beaujour, 43 ans, un candidat de l'UMP de la région parisienne, les candidatures de la diversité aux législatives ne sont qu'un début. «Il y a cinq ans, dit-il, on n'en discutait même pas».
Pour lui, ces élections sont un point de départ «pour faire en sorte que le paysage politique soit à l'image du pays».
D'autres pays d'Europe ont fait plus de chemin, comme la Grande-Bretagne qui dispose de 15 parlementaires issus des minorités sur 646. En Allemagne, trois deputés du Bundestag sont d'origine turque et un d'origine iranienne.
En France, outre les deux grands partis UMP et PS, le Parti communiste présente 70 candidats issus des minorités et le parti centriste MoDem une trentaine. Mais, note le quotidien de gauche Libération, gagner un siège pour ces candidats sera «Mission impossible».
Carole Landry
07 juin 2007. Agence France-Presse

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Un nombre record de candidats noirs et d'origine arabe se présente aux élections législatives en France, mais seule une poignée a des chances réelles de franchir les portes d'une Assemblée encore très «blanche».
Un mois après l'élection à la tête de l'État de Nicolas Sarkozy, fils d'un immigré hongrois, les Français sont appelés à élire les 10 et 17 juin leurs 577 députés à l'Assemblée nationale qui reste un bastion mâle et blanc.
Aucun des 555 députés sortants élus en France métropolitaine n'est en effet issu de l'immigration africaine ou maghrébine, et une très forte majorité d'entre eux sont des hommes, quinquagénaires ou sexagénaires.
«C'est simple : la diversité est nulle», explique Christiane Taubira, une élue noire de Guyane, et l'un des 22 députés des territoires et départements d'Outre-mer.
Les principaux partis ont beau présenter un nombre jamais atteint de candidats issus de l'immigration -une centaine-, cette ouverture ne permettra pas d'assurer la représentation d'une «France arc-en-ciel», déplore Mme Taubira.
Cette année, ajoute-t-elle, «il y a plus de candidats de la diversité, mais la question est de savoir s'ils sont dans des circonscriptions qu'ils peuvent gagner; ça ne va pas être mirobolant».
Le Parti de droite UMP soutenant M. Sarkozy présente douze candidats de la «diversité», la plupart dans la région parisienne, et le Parti socialiste en a vingt.
À Trappes, dans la banlieue de la capitale, Djamal Yalaoui espérait porter les couleurs socialistes; il se présente finalement en indépendant, le parti de Ségolène Royal lui ayant préféré une militante d'origine somalienne, Safia Otokoré.
Yalaoui assure que le fait d'être d'origine algérienne n'est pas un avantage à Trappes malgré la forte population d'origine immigrée qui y vit.
«Aujourd'hui, les gens n'en ont rien à faire de la couleur du bonhomme ou de la bonne femme : les gens veulent du concret. Qu'est-ce que vous m'apportez comme aide dans mon quotidien ?», explique cet homme de 38 ans arrivé en France à l'âge de 5 ans.
Trappes, comme les autres banlieues défavorisée du pays, avait été secouée par les émeutes de l'automne 2005, qui avaient conduit les autorités à annoncer vouloir mieux lutter contre les discriminations.
La France, où vivent quelque 5 millions de musulmans -la plus importante communauté en Europe- a comme politique de ne pas établir de statistiques ethniques et les minorités qui veulent se faire entendre sont souvent soupçonnées de verser dans le «communautarisme».
Nicolas Sarkozy, partisan d'une «discrimination positive», a propulsé au rang de ministre de la Justice une magistrate d'origine maghrébine, Rachida Dati, porte-parole de sa campagne présidentielle.
C'est la première fois qu'une personnalité issue de l'immigration maghrébine a obtenu un «grand» ministère.
Pour Jean-Claude Beaujour, 43 ans, un candidat de l'UMP de la région parisienne, les candidatures de la diversité aux législatives ne sont qu'un début. «Il y a cinq ans, dit-il, on n'en discutait même pas».
Pour lui, ces élections sont un point de départ «pour faire en sorte que le paysage politique soit à l'image du pays».
D'autres pays d'Europe ont fait plus de chemin, comme la Grande-Bretagne qui dispose de 15 parlementaires issus des minorités sur 646. En Allemagne, trois deputés du Bundestag sont d'origine turque et un d'origine iranienne.
En France, outre les deux grands partis UMP et PS, le Parti communiste présente 70 candidats issus des minorités et le parti centriste MoDem une trentaine. Mais, note le quotidien de gauche Libération, gagner un siège pour ces candidats sera «Mission impossible».
Carole Landry
07 juin 2007. Agence France-Presse