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Sahara occidental : le Polisario accuse l'ONU de faire le jeu du Maroc
Après avoir repris les armes en novembre contre le Maroc, les indépendantistes du Front Polisario accusent ce samedi l'ONU d'être responsable de l'impasse politique.
Par Le Figaro avec AFP
Mis à jour il y a 10 heures
Défilé militaire traditionnel à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Défilé militaire traditionnel à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). RYAD KRAMDI / AFP
Les indépendantistes du Front Polisario, qui ont repris les armes mi-novembre, ont accusé ce samedi les Nations unies d'être responsables de l'impasse politique et de faire le jeu du Maroc au Sahara occidental, territoire disputé depuis 30 ans.
«Le Maroc n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait sans le soutien de la communauté internationale, le soutien de l'ONU, du Conseil de sécurité ainsi que du secrétaire général de l'ONU», a affirmé un haut responsable du Polisario, Khatri Addouh, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie, à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les tensions ont ressurgi en novembre quand le Maroc a déployé ses troupes dans la zone tampon de Guerguerat, dans l'extrême sud du territoire, après qu'un groupe de militants sahraouis a bloqué la seule route vers la Mauritanie voisine. Depuis, frustré par l'impasse du processus onusien, le Polisario a repris les hostilités et se dit «en état de guerre de légitime défense». Mais il reste très difficile de savoir de source indépendante ce qui se passe sur le terrain, difficile d'accès.
«Paix juste»
«Le Front Polisario a tenté durant 29 ans d'éviter la guerre en faisant des concessions, mais il s'est confronté à une absence totale de coopération tant de la part de la partie marocaine que de l'ONU», a dénoncé Khatri Addouh, cité par l'agence officielle sahraouie SPS. Les négociations de paix quadripartites (Maroc, Polisario, Algérie et Mauritanie) menées sous l'égide de l'ONU sont au point mort depuis mars 2019.
«Nous demandons aux Nations unies d'exécuter urgemment sa promesse : celle de débarrasser le Sahara occidental de la colonisation, en conformité avec sa Charte et ses résolutions», a plaidé le chef du Polisario, Brahim Ghali, dans un discours anniversaire au camp de réfugiés d'Aousserd. Le secrétaire général du Polisario a critiqué certains membres du Conseil de sécurité, dont la France grande alliée du Maroc, qui ont «encouragé l'occupant marocain à aller vers l'escalade actuelle»
Brahim Ghali, qui est aussi président de la RASD proclamée le 27 février 1976, a néanmoins appelé Rabat «à la raison» et a «tendu la main» pour «une paix juste». «Nous appelons nos frères du royaume du Maroc à emprunter la voie de la sagesse et à mettre fin aux politiques d'agression, d'expansion et de colonialisme(...) afin que nos peuples vivent en paix», a-t-il dit.
Comme à chaque anniversaire, le Polisario a présenté ses forces armées lors d'une parade en présence des dirigeants sahraouis. Des colonnes de soldats, hommes et femmes, portant des masques sanitaires, ont présenté les armes, tandis qu'une femme entièrement enveloppée dans le drapeau sahraoui défilait devant eux. Mais contrairement à certaines années précédentes, aucun armement lourd n'a été exposé ce samedi.
Après la parade militaire, un défilé folklorique, au rythme de musiques sahraouies, a réuni des femmes en habit traditionnel et des enfants, rassemblant les générations. «Nous souhaitons retrouver notre nation, revenir sur nos terres libérées, comme les autres nations», a confié à l'AFP Hadher, une Sahraouie de 40 ans.
Appel à Biden
La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un «territoire non autonome» par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Polisario au Maroc. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, tandis que le Maroc propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Rabat contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique, où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années.
Peu avant son départ de la Maison-Blanche, Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur l'ensemble du Sahara occidental en contrepartie d'une normalisation des relations de Rabat avec Israël. Les Sahraouis placent désormais leurs espoirs dans la nouvelle administration Biden pour qu'elle revienne sur cette décision qui «viole toutes les décisions et résolutions de toutes les instances internationales». «Nous souhaitons que l'administration américaine corrige la grossière erreur de l'administration Trump», a expliqué à l'AFP un haut cadre de la Sécurité sahraouie, Sid Ould Ouka.
À LIRE AUSSI :Le Maroc intègre les eaux du Sahara occidental dans son espace maritime
Depuis, l'ONU, qui compte sur place une mission aux prérogatives limitées, la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), a indiqué que sa position était «inchangée», comme plusieurs pays impliqués dans le dossier.
Sahara occidental : le Polisario accuse l'ONU de faire le jeu du Maroc
Après avoir repris les armes en novembre contre le Maroc, les indépendantistes du Front Polisario accusent ce samedi l'ONU d'être responsable de l'impasse politique.
Par Le Figaro avec AFP
Mis à jour il y a 10 heures
Défilé militaire traditionnel à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Défilé militaire traditionnel à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). RYAD KRAMDI / AFP
Les indépendantistes du Front Polisario, qui ont repris les armes mi-novembre, ont accusé ce samedi les Nations unies d'être responsables de l'impasse politique et de faire le jeu du Maroc au Sahara occidental, territoire disputé depuis 30 ans.
«Le Maroc n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait sans le soutien de la communauté internationale, le soutien de l'ONU, du Conseil de sécurité ainsi que du secrétaire général de l'ONU», a affirmé un haut responsable du Polisario, Khatri Addouh, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie, à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les tensions ont ressurgi en novembre quand le Maroc a déployé ses troupes dans la zone tampon de Guerguerat, dans l'extrême sud du territoire, après qu'un groupe de militants sahraouis a bloqué la seule route vers la Mauritanie voisine. Depuis, frustré par l'impasse du processus onusien, le Polisario a repris les hostilités et se dit «en état de guerre de légitime défense». Mais il reste très difficile de savoir de source indépendante ce qui se passe sur le terrain, difficile d'accès.
«Paix juste»
«Le Front Polisario a tenté durant 29 ans d'éviter la guerre en faisant des concessions, mais il s'est confronté à une absence totale de coopération tant de la part de la partie marocaine que de l'ONU», a dénoncé Khatri Addouh, cité par l'agence officielle sahraouie SPS. Les négociations de paix quadripartites (Maroc, Polisario, Algérie et Mauritanie) menées sous l'égide de l'ONU sont au point mort depuis mars 2019.
«Nous demandons aux Nations unies d'exécuter urgemment sa promesse : celle de débarrasser le Sahara occidental de la colonisation, en conformité avec sa Charte et ses résolutions», a plaidé le chef du Polisario, Brahim Ghali, dans un discours anniversaire au camp de réfugiés d'Aousserd. Le secrétaire général du Polisario a critiqué certains membres du Conseil de sécurité, dont la France grande alliée du Maroc, qui ont «encouragé l'occupant marocain à aller vers l'escalade actuelle»
Brahim Ghali, qui est aussi président de la RASD proclamée le 27 février 1976, a néanmoins appelé Rabat «à la raison» et a «tendu la main» pour «une paix juste». «Nous appelons nos frères du royaume du Maroc à emprunter la voie de la sagesse et à mettre fin aux politiques d'agression, d'expansion et de colonialisme(...) afin que nos peuples vivent en paix», a-t-il dit.
Comme à chaque anniversaire, le Polisario a présenté ses forces armées lors d'une parade en présence des dirigeants sahraouis. Des colonnes de soldats, hommes et femmes, portant des masques sanitaires, ont présenté les armes, tandis qu'une femme entièrement enveloppée dans le drapeau sahraoui défilait devant eux. Mais contrairement à certaines années précédentes, aucun armement lourd n'a été exposé ce samedi.
Après la parade militaire, un défilé folklorique, au rythme de musiques sahraouies, a réuni des femmes en habit traditionnel et des enfants, rassemblant les générations. «Nous souhaitons retrouver notre nation, revenir sur nos terres libérées, comme les autres nations», a confié à l'AFP Hadher, une Sahraouie de 40 ans.
Appel à Biden
La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un «territoire non autonome» par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Polisario au Maroc. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, tandis que le Maroc propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Rabat contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique, où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années.
Peu avant son départ de la Maison-Blanche, Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur l'ensemble du Sahara occidental en contrepartie d'une normalisation des relations de Rabat avec Israël. Les Sahraouis placent désormais leurs espoirs dans la nouvelle administration Biden pour qu'elle revienne sur cette décision qui «viole toutes les décisions et résolutions de toutes les instances internationales». «Nous souhaitons que l'administration américaine corrige la grossière erreur de l'administration Trump», a expliqué à l'AFP un haut cadre de la Sécurité sahraouie, Sid Ould Ouka.
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Depuis, l'ONU, qui compte sur place une mission aux prérogatives limitées, la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), a indiqué que sa position était «inchangée», comme plusieurs pays impliqués dans le dossier.
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