De moins en moins d'Africains optent pour des établissements d'enseignement supérieur russes. Les jeunes subsahariens se plaignent de surcroît du racisme auquel ils sont souvent confrontés en Russie, ce qui ne contribue pas à améliorer l’attractivité des facultés moscovites.
Elle semble loin l’époque où une partie des élites africaines, civiles comme militaires, allait se former dans les établissements d’enseignement supérieur soviétiques, qui les accueillaient à bras ouverts au nom de « l’amitié entre les peuples » et de la solidarité face aux puissances « impérialistes » – c’est-à-dire occidentales.
L’OBJECTIF OFFICIEL DE L’UNIVERSITÉ ÉTAIT DE FORMER UNE ÉLITE INTELLECTUELLE QUI, UNE FOIS REVENUE AU PAYS, SE COMPORTERAIT EN AMIE DE LA RUSSIE
L’institution la plus célèbre, l’université Patrice-Lumumba, à Moscou (ainsi baptisée en l’honneur du leader révolutionnaire congolais après son assassinat, en 1962, puis renommée Université russe de l’amitié des peuples, trente ans plus tard, après la chute de l’Union soviétique), aurait vu défiler dans ses amphithéâtres entre 400 000 et 500 000 étudiants du continent, parmi lesquels de futurs chefs d’État comme João Lourenço, Hifikepunye Pohamba, Eduardo dos Santos ou Thabo Mbeki. L’objectif officiel de l’université était alors de former une élite intellectuelle qui, une fois revenue au pays, se comporterait en amie de la Russie et porterait un discours anticolonial sérieux et élaboré.
Racisme
Aujourd’hui, les effectifs ont fondu. Si l’université moscovite s’enorgueillit d’accueillir des étudiants venus de 158 pays, le contingent africain y est maigre : il ne compterait plus qu’environ 5 000 étudiants (quand la France en forme 115 000, et l’Arabie saoudite 33 000).
Les jeunes subsahariens se plaignent de surcroît du racisme auquel ils sont souvent confrontés en Russie (le problème a resurgi de manière spectaculaire pendant la Coupe du monde de football 2018), ce qui ne contribue pas à améliorer l’attractivité des facultés moscovites.
Par Olivier Marbot : 20 août 2019
Jeune Afrique
Elle semble loin l’époque où une partie des élites africaines, civiles comme militaires, allait se former dans les établissements d’enseignement supérieur soviétiques, qui les accueillaient à bras ouverts au nom de « l’amitié entre les peuples » et de la solidarité face aux puissances « impérialistes » – c’est-à-dire occidentales.
L’OBJECTIF OFFICIEL DE L’UNIVERSITÉ ÉTAIT DE FORMER UNE ÉLITE INTELLECTUELLE QUI, UNE FOIS REVENUE AU PAYS, SE COMPORTERAIT EN AMIE DE LA RUSSIE
L’institution la plus célèbre, l’université Patrice-Lumumba, à Moscou (ainsi baptisée en l’honneur du leader révolutionnaire congolais après son assassinat, en 1962, puis renommée Université russe de l’amitié des peuples, trente ans plus tard, après la chute de l’Union soviétique), aurait vu défiler dans ses amphithéâtres entre 400 000 et 500 000 étudiants du continent, parmi lesquels de futurs chefs d’État comme João Lourenço, Hifikepunye Pohamba, Eduardo dos Santos ou Thabo Mbeki. L’objectif officiel de l’université était alors de former une élite intellectuelle qui, une fois revenue au pays, se comporterait en amie de la Russie et porterait un discours anticolonial sérieux et élaboré.
Racisme
Aujourd’hui, les effectifs ont fondu. Si l’université moscovite s’enorgueillit d’accueillir des étudiants venus de 158 pays, le contingent africain y est maigre : il ne compterait plus qu’environ 5 000 étudiants (quand la France en forme 115 000, et l’Arabie saoudite 33 000).
Les jeunes subsahariens se plaignent de surcroît du racisme auquel ils sont souvent confrontés en Russie (le problème a resurgi de manière spectaculaire pendant la Coupe du monde de football 2018), ce qui ne contribue pas à améliorer l’attractivité des facultés moscovites.
Par Olivier Marbot : 20 août 2019
Jeune Afrique
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