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L’angle d’attaque des médias internationaux, et donc des nôtres est à présent le Xinjiang avec ses Ouïghours.
Nous aurons donc l’occasion d’en reparler.
Ici, nous reproduisons un article que nous avions publié le 27 mars 2019.
C’est drôle comme LGS peut redonner à lire des articles qui ont plus d’un an.
LGS.
Reprise en boucle par les médias occidentaux, l’accusation portée contre la Chine s’est répandue comme une traînée de poudre : dans sa province stratégique du Xinjiang, Pékin aurait « emprisonné un million de Ouïghours dans des camps d’internement et contraint deux millions d’entre eux à suivre des cours de rééducation ». Les Ouïghours sont l’une des 54 nationalités minoritaires reconnues par la Constitution de la République populaire de Chine. Située à l’extrémité occidentale de la Chine, la Région autonome ouïghoure du Xinjiang a une population composite de 24 millions d’habitants, dont 46% de Ouïghours et 39% de Han.
Si les allégations de la presse occidentale sont exactes, la population ouïghoure, qui est estimée à 10 millions de personnes, aurait donc subi un monstrueux coup de filet ! Pour interner un million de personnes, en effet, il faudrait capturer pratiquement la moitié de la population adulte masculine de cette malheureuse ethnie. Curieusement, aucun témoignage ne mentionne cette disparition massive dans les rues d’Urumqi, de Kashgar et des autres cités de la province autonome.
Outre cette invraisemblance factuelle, le procès fait à Pékin souffre aussi de la partialité et de l’unilatéralité des sources d’information mentionnées. Croire sur parole le discours officiel est complètement naïf, mais tomber dans l’excès inverse en épousant aveuglément le discours oppositionnel ne vaut guère mieux. Or la narration médiatique relative à cette incarcération massive s’appuie sur un rapport rédigé par une organisation composée d’opposants au gouvernement chinois et financée par le gouvernement des Etats-Unis. (1)
Cette organisation qui a pignon sur rue à Washington, le « réseau des défenseurs chinois des droits de l’homme » (CHRD en anglais), est présidée par une fervente admiratrice du dissident chinois nobélisé Liu Xiaobo. Condamné à 11 ans de prison en 2009, puis décédé d’un cancer en 2017 peu après sa libération, ce dernier approuvait avec enthousiasme les interventions militaires US et appelait à la colonisation de son pays par les puissances occidentales afin de le « civiliser ». C’est ce réseau d’opposants en exil aux USA qui orchestre la campagne médiatique contre Pékin en présentant sa politique au Xinjiang comme une entreprise d’asservissement totalitaire.
Comme par hasard, l’une des principales sources citées dans le « rapport accablant » du CHRD n’est autre que « Radio Free Asia », une station de radio gérée par le « Broadcasting Board of Governors », agence fédérale supervisée par le Département d’État et destinée à promouvoir les objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis. Une autre source importante est le Congrès mondial des Ouïghours. Organisation séparatiste créée en 2004, elle est considérée comme terroriste par les autorités chinoises qui l’accusent d’être à l’origine des sanglantes émeutes d’Urumqi qui, en 2009, donnèrent le signal d’une déstabilisation de toute la région. Installée aux USA, sa présidente avait obtenu le soutien officiel de George W. Bush en 2007.
Naturellement, cette organisation est financée par le « National Endowment of democracy », une émanation du Congrès des Etats-Unis qui constitue la cheville ouvrière des politiques de « changement de régime » et sur laquelle plane le soupçon d’une proximité douteuse avec la CIA. Comme le notent Ben Norton et Ajit Singh dans une étude récente, « la dépendance quasi totale à l’égard de sources liées à Washington est caractéristique des reportages occidentaux sur les musulmans ouïghours en Chine, comme sur ce pays en général, et ils présentent régulièrement des allégations sensationnelles ». (2)
En publiant un « Livre Blanc sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et la protection des droits humains au Xinjiang », le 18 mars 2019, le gouvernement chinois a répondu à ces allégations. (3) Peu commenté en Occident – et pour cause - , le terrorisme djihadiste qui a frappé durement la Chine dans les années 2009-2014 a créé dans ce pays un véritable traumatisme. Depuis le carnage qui fit 197 morts à Urumqi en mai 2009, les attentats commis par les séparatistes se sont multipliés : Kashgar en mai 2011 (15 morts), Hotan en juillet 2011 (4 morts), Pékin (sur la place Tiananmen) en octobre 2013 (5 morts), Kunming en mars 2014 (31 morts), puis à nouveau Urumqi en avril (3 morts) et en mai 2014 (39 morts). Encore cette énumération ne mentionne-t-elle que les attentats les plus sanglants sur le sol chinois.
Confrontées à un phénomène semblable à la terreur importée en Syrie, les autorités chinoises ont réagi sans mollir. Dans le « Livre blanc » précité, Pékin affirme que, depuis 2014, 2 955 terroristes ont été arrêtés, 2 052 explosifs saisis et 30 645 personnes sanctionnées pour 4 858 activités religieuses illégales. Le document indique aussi que 345 229 copies de textes religieux illégaux ont été confisquées. Contrairement à ce qu’affirme la presse occidentale, il ne s’agit pas du Coran, mais d’une littérature wahabite takfiriste qui transpire la haine à l’égard des musulmans n’appartenant pas à cette obédience sectaire. Dans un pays où le pouvoir politique est jugé sur sa capacité à garantir la stabilité, il va de soi que toute tentative de déstabilisation – a fortiori par le terrorisme aveugle – est combattue sans pitié.
On peut juger cette politique particulièrement répressive. Elle l’est, et les autorités chinoises ne s’en cachent pas. Un cap a sans doute été franchi lorsque la terreur s’est répandue hors de la province du Xinjiang. La perspective d’un embrasement général du pays a fait planer le spectre d’un scénario à la syrienne. Cette crainte était d’autant plus justifiée que la principale organisation séparatiste ouïghoure, le parti islamique du Turkestan, sévit en Chine comme en Syrie, où les Ouïghours (qui seraient encore au nombre de 15 000, familles incluses) sont particulièrement appréciés au sein de la mouvance djihadiste. (4) Mais les défenseurs de cette noble cause oublient généralement de mentionner que cette organisation – qu’ils considèrent sans doute comme une association philanthropique - est la branche locale d’Al-Qaida
L’angle d’attaque des médias internationaux, et donc des nôtres est à présent le Xinjiang avec ses Ouïghours.
Nous aurons donc l’occasion d’en reparler.
Ici, nous reproduisons un article que nous avions publié le 27 mars 2019.
C’est drôle comme LGS peut redonner à lire des articles qui ont plus d’un an.
LGS.
Reprise en boucle par les médias occidentaux, l’accusation portée contre la Chine s’est répandue comme une traînée de poudre : dans sa province stratégique du Xinjiang, Pékin aurait « emprisonné un million de Ouïghours dans des camps d’internement et contraint deux millions d’entre eux à suivre des cours de rééducation ». Les Ouïghours sont l’une des 54 nationalités minoritaires reconnues par la Constitution de la République populaire de Chine. Située à l’extrémité occidentale de la Chine, la Région autonome ouïghoure du Xinjiang a une population composite de 24 millions d’habitants, dont 46% de Ouïghours et 39% de Han.
Si les allégations de la presse occidentale sont exactes, la population ouïghoure, qui est estimée à 10 millions de personnes, aurait donc subi un monstrueux coup de filet ! Pour interner un million de personnes, en effet, il faudrait capturer pratiquement la moitié de la population adulte masculine de cette malheureuse ethnie. Curieusement, aucun témoignage ne mentionne cette disparition massive dans les rues d’Urumqi, de Kashgar et des autres cités de la province autonome.
Outre cette invraisemblance factuelle, le procès fait à Pékin souffre aussi de la partialité et de l’unilatéralité des sources d’information mentionnées. Croire sur parole le discours officiel est complètement naïf, mais tomber dans l’excès inverse en épousant aveuglément le discours oppositionnel ne vaut guère mieux. Or la narration médiatique relative à cette incarcération massive s’appuie sur un rapport rédigé par une organisation composée d’opposants au gouvernement chinois et financée par le gouvernement des Etats-Unis. (1)
Cette organisation qui a pignon sur rue à Washington, le « réseau des défenseurs chinois des droits de l’homme » (CHRD en anglais), est présidée par une fervente admiratrice du dissident chinois nobélisé Liu Xiaobo. Condamné à 11 ans de prison en 2009, puis décédé d’un cancer en 2017 peu après sa libération, ce dernier approuvait avec enthousiasme les interventions militaires US et appelait à la colonisation de son pays par les puissances occidentales afin de le « civiliser ». C’est ce réseau d’opposants en exil aux USA qui orchestre la campagne médiatique contre Pékin en présentant sa politique au Xinjiang comme une entreprise d’asservissement totalitaire.
Comme par hasard, l’une des principales sources citées dans le « rapport accablant » du CHRD n’est autre que « Radio Free Asia », une station de radio gérée par le « Broadcasting Board of Governors », agence fédérale supervisée par le Département d’État et destinée à promouvoir les objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis. Une autre source importante est le Congrès mondial des Ouïghours. Organisation séparatiste créée en 2004, elle est considérée comme terroriste par les autorités chinoises qui l’accusent d’être à l’origine des sanglantes émeutes d’Urumqi qui, en 2009, donnèrent le signal d’une déstabilisation de toute la région. Installée aux USA, sa présidente avait obtenu le soutien officiel de George W. Bush en 2007.
Naturellement, cette organisation est financée par le « National Endowment of democracy », une émanation du Congrès des Etats-Unis qui constitue la cheville ouvrière des politiques de « changement de régime » et sur laquelle plane le soupçon d’une proximité douteuse avec la CIA. Comme le notent Ben Norton et Ajit Singh dans une étude récente, « la dépendance quasi totale à l’égard de sources liées à Washington est caractéristique des reportages occidentaux sur les musulmans ouïghours en Chine, comme sur ce pays en général, et ils présentent régulièrement des allégations sensationnelles ». (2)
En publiant un « Livre Blanc sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et la protection des droits humains au Xinjiang », le 18 mars 2019, le gouvernement chinois a répondu à ces allégations. (3) Peu commenté en Occident – et pour cause - , le terrorisme djihadiste qui a frappé durement la Chine dans les années 2009-2014 a créé dans ce pays un véritable traumatisme. Depuis le carnage qui fit 197 morts à Urumqi en mai 2009, les attentats commis par les séparatistes se sont multipliés : Kashgar en mai 2011 (15 morts), Hotan en juillet 2011 (4 morts), Pékin (sur la place Tiananmen) en octobre 2013 (5 morts), Kunming en mars 2014 (31 morts), puis à nouveau Urumqi en avril (3 morts) et en mai 2014 (39 morts). Encore cette énumération ne mentionne-t-elle que les attentats les plus sanglants sur le sol chinois.
Confrontées à un phénomène semblable à la terreur importée en Syrie, les autorités chinoises ont réagi sans mollir. Dans le « Livre blanc » précité, Pékin affirme que, depuis 2014, 2 955 terroristes ont été arrêtés, 2 052 explosifs saisis et 30 645 personnes sanctionnées pour 4 858 activités religieuses illégales. Le document indique aussi que 345 229 copies de textes religieux illégaux ont été confisquées. Contrairement à ce qu’affirme la presse occidentale, il ne s’agit pas du Coran, mais d’une littérature wahabite takfiriste qui transpire la haine à l’égard des musulmans n’appartenant pas à cette obédience sectaire. Dans un pays où le pouvoir politique est jugé sur sa capacité à garantir la stabilité, il va de soi que toute tentative de déstabilisation – a fortiori par le terrorisme aveugle – est combattue sans pitié.
On peut juger cette politique particulièrement répressive. Elle l’est, et les autorités chinoises ne s’en cachent pas. Un cap a sans doute été franchi lorsque la terreur s’est répandue hors de la province du Xinjiang. La perspective d’un embrasement général du pays a fait planer le spectre d’un scénario à la syrienne. Cette crainte était d’autant plus justifiée que la principale organisation séparatiste ouïghoure, le parti islamique du Turkestan, sévit en Chine comme en Syrie, où les Ouïghours (qui seraient encore au nombre de 15 000, familles incluses) sont particulièrement appréciés au sein de la mouvance djihadiste. (4) Mais les défenseurs de cette noble cause oublient généralement de mentionner que cette organisation – qu’ils considèrent sans doute comme une association philanthropique - est la branche locale d’Al-Qaida
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