Jonathan Cook – Vingt-cinq ans après, les analystes affirment qu’Oslo n’a pas échoué : il a donné à Israël les moyens d’empêcher l’émergence d’un État palestinien.
Il n’y aura pas de célébrations cette semaine pour commémorer la signature des Accords d’Oslo à Washington il y a 25 ans. C’est un jubilé d’argent mais il n’y aura pas de fêtes dans les rues, pas de tasses commémoratives, pas de pièces frappées pour la circonstance.
Les Palestiniens ont pratiquement ignoré cet anniversaire historique, et Israël ne l’a souligné que par une poignée d’articles de presse déplorant ses failles.
Le plus important événement a été un documentaire, The Oslo Diaries, diffusé à la télévision israélienne et qui doit passer cette semaine aux États-Unis. Il décrit les événements à l’origine des accords de paix signés par le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, à Washington le 13 septembre 1993.
L’euphorie suscitée par le processus de paix initié par la Norvège il y a un quart de siècle paraît aujourd’hui tout à fait inappropriée à la plupart des observateurs. Les retraits progressifs des territoires palestiniens occupés promis par Israël se sont très vite arrêtés.
Et les pouvoirs de l’Autorité palestinienne, un embryon de gouvernement palestinien issu d’Oslo, sont toujours réduits à la gestion des soins de santé et du ramassage des ordures dans les zones palestiniennes densément peuplées, et à la coordination avec Israël pour les questions de sécurité.
La conclusion à laquelle aboutissent généralement ceux qui essaient aujourd’hui de tirer les leçons de ce qui s’est passé est la suivante : Oslo n’a pas permis de faire la paix, les accords d’Oslo n’ont jamais été correctement mis en œuvre et les négociations ont été tuées dans l’œuf par les extrémistes palestiniens et israéliens.
L’Occupation s’est réorganisée
Mais les analystes de Middle East Eye ne sont pas de cet avis.
« Il est faux de penser qu’Oslo a déraillé et vain d’essayer d’identifier le moment où le processus d’Oslo est mort « , déclare Diana Buttu, une avocate palestinienne et ancienne conseillère de l’Autorité palestinienne. « Oslo n’est pas mort. Il sert encore aujourd’hui exactement à ce pour quoi il a été créé. »
Michel Warschawski, un militant israélien pour la paix qui a développé des liens étroits avec les dirigeants palestiniens pendant les années d’Oslo, est du même avis.
« A peu près tous ceux que je connaissais à l’époque, et moi en tête, avons été trompés par le battage médiatique affirmant que l’occupation était sur le point de prendre fin. Mais en réalité, Oslo visait à réorganiser l’occupation et non à y mettre fin. Oslo a mis en place une nouvelle division du travail.
« Rabin ne voyait aucun inconvénient à ce que les Palestiniens obtiennent quelques signes extérieurs de souveraineté comme un drapeau et peut-être même un siège aux Nations Unies.
« Mais Israël voulait absolument continuer à contrôler les frontières, les ressources des Palestiniens, l’économie palestinienne. Oslo a changé la division du travail en sous-traitant la partie la plus difficile de la sécurité d’Israël aux Palestiniens eux-mêmes. »
Ces accords ont été signés immédiatement après plusieurs années de soulèvement palestinien dans les territoires occupés – la première Intifada – qui a coûté cher à Israël en pertes humaines et en espèces sonnantes et trébuchantes.
Depuis Oslo, les forces de sécurité palestiniennes patrouillent les rues des villes palestiniennes, sous la supervision et en étroite coordination avec l’armée israélienne. Et ce sont l’Europe et Washington qui payent l’addition.
Dans une interview accordée au journal Haaretz la semaine dernière, Joel Singer, l’avocat du gouvernement israélien qui a aidé à rédiger les accords, l’a reconnu.
Rabin, a-t-il dit, « a pensé que cela renforcerait la sécurité [israélienne] que ce soit les Palestiniens qui combattent le Hamas ».
Ainsi, comme Rabin l’a expliqué une fois, l’occupation n’aurait plus de comptes à rendre aux « cœurs tendres » de la Cour suprême israélienne et des militants israéliens des droits humains.
Moins qu’un État
L’hypothèse communément admise qu’Oslo conduirait à la création d’un État palestinien était également fausse, selon Diana Buttu.
Selon elle, nulle part dans les accords il n’est fait mention de l’occupation, d’un État palestinien ou de liberté pour les Palestiniens. Et il n’y est pas non plus spécifié d’action contre les colonies illégales d’Israël – le principal obstacle à la création d’un État palestinien.
L’objectif déclaré du processus d’Oslo était la mise en œuvre de deux importantes résolutions des Nations Unies – les résolutions 242 et 338. La première concernait le retrait de l’armée israélienne des « territoires » occupés lors de la guerre de 1967, tandis que la seconde préconisait des négociations menant à une « paix juste et durable ».
« J’en ai parlé à Arafat et à Mahmoud Abbas [son successeur en tant que président palestinien] », a dit Diana Buttu. « Ils pensaient qu’un langage plus clair sur un État palestinien et l’indépendance n’aurait jamais été accepté par la coalition de Rabin.
« Alors Arafat a traité les résolutions 242 et 338 comme des noms de code. Les dirigeants palestiniens ont qualifié Oslo de « gentlemen’s agreement ». Leur approche a été plus que naïve, elle a été inconséquente. Ils se sont comportés comme des amateurs. »
Selon Asad Ghanem, un professeur de politique de l’Université de Haïfa, expert en nationalisme palestinien, les dirigeants palestiniens étaient conscients depuis le début qu’Israël ne les laisserait pas avoir un véritable État.
« Dans ses mémoires, Ahmed Qurei [l’un des principaux architectes d’Oslo du côté palestinien] a reconnu qu’il avait reçu un choc lorsqu’il a commencé à rencontrer l’équipe israélienne », a noté Ghanem.
« Uri Savir [le négociateur en chef d’Israël] a annoncé carrément qu’Israël n’était pas en faveur d’un État palestinien et qu’on leur offrirait moins que cela. C’était « à prendre ou à laisser ».
Le soutien des colons
Tous les analystes s’accordent pour dire que le manque de sincérité d’Israël était évident dès le départ, en particulier sur la question des colonies.
Il faut noter que loin d’arrêter ou d’inverser l’expansion des colonies de peuplement pendant la soi-disant période de transition de cinq ans, Oslo a permis à la population des colons de s’accroître encore plus vite.
Le quasi-doublement du nombre de colons en Cisjordanie et à Gaza (200 000 à la fin des années 1990), a été expliqué par Alan Baker, conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères israélien après 1996, lui-même un colon, dans une interview en 2003.
La plupart des colonies ont été présentées au public israélien comme des « blocs » israéliens, échappant au contrôle de l’AP nouvellement créée. Grâce à la signature des accords, a expliqué M. Baker : « Nous n’étions plus une puissance occupante, nous étions présents dans les territoires avec leur consentement [celui des Palestiniens] et sous réserve du résultat des négociations ».
De récents entretiens avec des dirigeants des colons publiés par le journal Haaretz font également allusion à la sympathie idéologique qui existait entre le gouvernement de Rabin, soi-disant de gauche, et le mouvement des colons.
Israël Harel, qui dirigeait alors le Conseil de Yesha, l’organe directeur des colons, a qualifié Rabin de « très accessible ». Il a souligné que Zeev Hever, un autre chef des colons, s’est assis avec les planificateurs militaires israéliens pour créer une « carte d’Oslo » et découper la Cisjordanie en différentes zones de contrôle.
A propos des colonies dont la plupart des gens pensaient qu’elles seraient démantelés en vertu des accords, M. Harel a dit : « Quand [Hever] a été accusé [par d’autres colons] de coopérer, il a dit qu’il nous avait sauvés du désastre. Ils [l’armée israélienne] avaient marqué des zones qui auraient pu isoler des colonies et les faire disparaître. »
L’avocat israélien d’Oslo, Joel Singer, a confirmé la réticence des dirigeants israéliens à aborder la question des colonies.
« Nous nous sommes battus avec les Palestiniens, sur les ordres de Rabin et de [Shimon] Peres, pour empêcher un gel [des colonies], a-t-il dit à Haaretz. « Ils ont eu grand tort d’autoriser les colonies à continuer leur course en avant. »
Rabin n’a rien fait
Selon Neve Gordon, professeur de politique à l’Université Ben Gourion, dans le sud d’Israël, Rabin a eu une occasion de s’attaquer aux colonies moins d’un an après le processus d’Oslo. Lorsque Baruch Goldstein, un colon, a tué et blessé plus de 150 Palestiniens dans un lieu de culte de la ville palestinienne d’Hébron.
« Rabin aurait pu en profiter pour expulser les 400 colons extrémistes qui s’étaient installés dans le centre d’Hébron « , a dit Gordon. « Mais il n’a rien fait. Il les a laissés rester. »
L’absence de réaction d’Israël a provoqué une campagne d’attentats-suicide du Hamas qui a, alors, été utilisée par Israël pour justifier son refus de se retirer d’une plus grande partie des territoires occupés.
Warschawski a déclaré que Rabin aurait pu démanteler les colonies s’il avait agi tout de suite. « Les colons étaient désorientés au début d’Oslo, mais il n’a rien fait contre eux. »
Après l’assassinat de Rabin à la fin de 1995, son successeur Shimon Peres, également largement identifié comme un architecte du processus d’Oslo, a changé de tactique, selon Warschawski. « Peres a préféré mettre l’accent sur la réconciliation interne [entre Israéliens] plutôt que sur la réconciliation avec les Palestiniens. Du coup, le récit religieux des colons extrémistes est devenu dominant. »
Ce qui a conduit, quelques mois plus tard, au triomphe de la droite avec l’élection de Benjamin Netanyahu.
« Rabin aurait pu en profiter pour expulser les 400 colons extrémistes qui s’étaient installés dans le centre d’Hébron « , a dit Gordon. « Mais il n’a rien fait. Il les a laissés rester. »
L’absence de réaction d’Israël a provoqué une campagne d’attentats-suicide du Hamas qui a, alors, été utilisée par Israël pour justifier son refus de se retirer d’une plus grande partie des territoires occupés.
Warschawski a déclaré que Rabin aurait pu démanteler les colonies s’il avait agi tout de suite. « Les colons étaient désorientés au début d’Oslo, mais il n’a rien fait contre eux. »
Après l’assassinat de Rabin à la fin de 1995, son successeur Shimon Peres, également largement identifié comme un architecte du processus d’Oslo, a changé de tactique, selon Warschawski. « Peres a préféré mettre l’accent sur la réconciliation interne [entre Israéliens] plutôt que sur la réconciliation avec les Palestiniens. Du coup, le récit religieux des colons extrémistes est devenu dominant. »
Ce qui a conduit, quelques mois plus tard, au triomphe de la droite avec l’élection de Benjamin Netanyahu.
Il n’y aura pas de célébrations cette semaine pour commémorer la signature des Accords d’Oslo à Washington il y a 25 ans. C’est un jubilé d’argent mais il n’y aura pas de fêtes dans les rues, pas de tasses commémoratives, pas de pièces frappées pour la circonstance.
Les Palestiniens ont pratiquement ignoré cet anniversaire historique, et Israël ne l’a souligné que par une poignée d’articles de presse déplorant ses failles.
Le plus important événement a été un documentaire, The Oslo Diaries, diffusé à la télévision israélienne et qui doit passer cette semaine aux États-Unis. Il décrit les événements à l’origine des accords de paix signés par le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, à Washington le 13 septembre 1993.
L’euphorie suscitée par le processus de paix initié par la Norvège il y a un quart de siècle paraît aujourd’hui tout à fait inappropriée à la plupart des observateurs. Les retraits progressifs des territoires palestiniens occupés promis par Israël se sont très vite arrêtés.
Et les pouvoirs de l’Autorité palestinienne, un embryon de gouvernement palestinien issu d’Oslo, sont toujours réduits à la gestion des soins de santé et du ramassage des ordures dans les zones palestiniennes densément peuplées, et à la coordination avec Israël pour les questions de sécurité.
La conclusion à laquelle aboutissent généralement ceux qui essaient aujourd’hui de tirer les leçons de ce qui s’est passé est la suivante : Oslo n’a pas permis de faire la paix, les accords d’Oslo n’ont jamais été correctement mis en œuvre et les négociations ont été tuées dans l’œuf par les extrémistes palestiniens et israéliens.
L’Occupation s’est réorganisée
Mais les analystes de Middle East Eye ne sont pas de cet avis.
« Il est faux de penser qu’Oslo a déraillé et vain d’essayer d’identifier le moment où le processus d’Oslo est mort « , déclare Diana Buttu, une avocate palestinienne et ancienne conseillère de l’Autorité palestinienne. « Oslo n’est pas mort. Il sert encore aujourd’hui exactement à ce pour quoi il a été créé. »
Michel Warschawski, un militant israélien pour la paix qui a développé des liens étroits avec les dirigeants palestiniens pendant les années d’Oslo, est du même avis.
« A peu près tous ceux que je connaissais à l’époque, et moi en tête, avons été trompés par le battage médiatique affirmant que l’occupation était sur le point de prendre fin. Mais en réalité, Oslo visait à réorganiser l’occupation et non à y mettre fin. Oslo a mis en place une nouvelle division du travail.
« Rabin ne voyait aucun inconvénient à ce que les Palestiniens obtiennent quelques signes extérieurs de souveraineté comme un drapeau et peut-être même un siège aux Nations Unies.
« Mais Israël voulait absolument continuer à contrôler les frontières, les ressources des Palestiniens, l’économie palestinienne. Oslo a changé la division du travail en sous-traitant la partie la plus difficile de la sécurité d’Israël aux Palestiniens eux-mêmes. »
Ces accords ont été signés immédiatement après plusieurs années de soulèvement palestinien dans les territoires occupés – la première Intifada – qui a coûté cher à Israël en pertes humaines et en espèces sonnantes et trébuchantes.
Depuis Oslo, les forces de sécurité palestiniennes patrouillent les rues des villes palestiniennes, sous la supervision et en étroite coordination avec l’armée israélienne. Et ce sont l’Europe et Washington qui payent l’addition.
Dans une interview accordée au journal Haaretz la semaine dernière, Joel Singer, l’avocat du gouvernement israélien qui a aidé à rédiger les accords, l’a reconnu.
Rabin, a-t-il dit, « a pensé que cela renforcerait la sécurité [israélienne] que ce soit les Palestiniens qui combattent le Hamas ».
Ainsi, comme Rabin l’a expliqué une fois, l’occupation n’aurait plus de comptes à rendre aux « cœurs tendres » de la Cour suprême israélienne et des militants israéliens des droits humains.
Moins qu’un État
L’hypothèse communément admise qu’Oslo conduirait à la création d’un État palestinien était également fausse, selon Diana Buttu.
Selon elle, nulle part dans les accords il n’est fait mention de l’occupation, d’un État palestinien ou de liberté pour les Palestiniens. Et il n’y est pas non plus spécifié d’action contre les colonies illégales d’Israël – le principal obstacle à la création d’un État palestinien.
L’objectif déclaré du processus d’Oslo était la mise en œuvre de deux importantes résolutions des Nations Unies – les résolutions 242 et 338. La première concernait le retrait de l’armée israélienne des « territoires » occupés lors de la guerre de 1967, tandis que la seconde préconisait des négociations menant à une « paix juste et durable ».
« J’en ai parlé à Arafat et à Mahmoud Abbas [son successeur en tant que président palestinien] », a dit Diana Buttu. « Ils pensaient qu’un langage plus clair sur un État palestinien et l’indépendance n’aurait jamais été accepté par la coalition de Rabin.
« Alors Arafat a traité les résolutions 242 et 338 comme des noms de code. Les dirigeants palestiniens ont qualifié Oslo de « gentlemen’s agreement ». Leur approche a été plus que naïve, elle a été inconséquente. Ils se sont comportés comme des amateurs. »
Selon Asad Ghanem, un professeur de politique de l’Université de Haïfa, expert en nationalisme palestinien, les dirigeants palestiniens étaient conscients depuis le début qu’Israël ne les laisserait pas avoir un véritable État.
« Dans ses mémoires, Ahmed Qurei [l’un des principaux architectes d’Oslo du côté palestinien] a reconnu qu’il avait reçu un choc lorsqu’il a commencé à rencontrer l’équipe israélienne », a noté Ghanem.
« Uri Savir [le négociateur en chef d’Israël] a annoncé carrément qu’Israël n’était pas en faveur d’un État palestinien et qu’on leur offrirait moins que cela. C’était « à prendre ou à laisser ».
Le soutien des colons
Tous les analystes s’accordent pour dire que le manque de sincérité d’Israël était évident dès le départ, en particulier sur la question des colonies.
Il faut noter que loin d’arrêter ou d’inverser l’expansion des colonies de peuplement pendant la soi-disant période de transition de cinq ans, Oslo a permis à la population des colons de s’accroître encore plus vite.
Le quasi-doublement du nombre de colons en Cisjordanie et à Gaza (200 000 à la fin des années 1990), a été expliqué par Alan Baker, conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères israélien après 1996, lui-même un colon, dans une interview en 2003.
La plupart des colonies ont été présentées au public israélien comme des « blocs » israéliens, échappant au contrôle de l’AP nouvellement créée. Grâce à la signature des accords, a expliqué M. Baker : « Nous n’étions plus une puissance occupante, nous étions présents dans les territoires avec leur consentement [celui des Palestiniens] et sous réserve du résultat des négociations ».
De récents entretiens avec des dirigeants des colons publiés par le journal Haaretz font également allusion à la sympathie idéologique qui existait entre le gouvernement de Rabin, soi-disant de gauche, et le mouvement des colons.
Israël Harel, qui dirigeait alors le Conseil de Yesha, l’organe directeur des colons, a qualifié Rabin de « très accessible ». Il a souligné que Zeev Hever, un autre chef des colons, s’est assis avec les planificateurs militaires israéliens pour créer une « carte d’Oslo » et découper la Cisjordanie en différentes zones de contrôle.
A propos des colonies dont la plupart des gens pensaient qu’elles seraient démantelés en vertu des accords, M. Harel a dit : « Quand [Hever] a été accusé [par d’autres colons] de coopérer, il a dit qu’il nous avait sauvés du désastre. Ils [l’armée israélienne] avaient marqué des zones qui auraient pu isoler des colonies et les faire disparaître. »
L’avocat israélien d’Oslo, Joel Singer, a confirmé la réticence des dirigeants israéliens à aborder la question des colonies.
« Nous nous sommes battus avec les Palestiniens, sur les ordres de Rabin et de [Shimon] Peres, pour empêcher un gel [des colonies], a-t-il dit à Haaretz. « Ils ont eu grand tort d’autoriser les colonies à continuer leur course en avant. »
Rabin n’a rien fait
Selon Neve Gordon, professeur de politique à l’Université Ben Gourion, dans le sud d’Israël, Rabin a eu une occasion de s’attaquer aux colonies moins d’un an après le processus d’Oslo. Lorsque Baruch Goldstein, un colon, a tué et blessé plus de 150 Palestiniens dans un lieu de culte de la ville palestinienne d’Hébron.
« Rabin aurait pu en profiter pour expulser les 400 colons extrémistes qui s’étaient installés dans le centre d’Hébron « , a dit Gordon. « Mais il n’a rien fait. Il les a laissés rester. »
L’absence de réaction d’Israël a provoqué une campagne d’attentats-suicide du Hamas qui a, alors, été utilisée par Israël pour justifier son refus de se retirer d’une plus grande partie des territoires occupés.
Warschawski a déclaré que Rabin aurait pu démanteler les colonies s’il avait agi tout de suite. « Les colons étaient désorientés au début d’Oslo, mais il n’a rien fait contre eux. »
Après l’assassinat de Rabin à la fin de 1995, son successeur Shimon Peres, également largement identifié comme un architecte du processus d’Oslo, a changé de tactique, selon Warschawski. « Peres a préféré mettre l’accent sur la réconciliation interne [entre Israéliens] plutôt que sur la réconciliation avec les Palestiniens. Du coup, le récit religieux des colons extrémistes est devenu dominant. »
Ce qui a conduit, quelques mois plus tard, au triomphe de la droite avec l’élection de Benjamin Netanyahu.
« Rabin aurait pu en profiter pour expulser les 400 colons extrémistes qui s’étaient installés dans le centre d’Hébron « , a dit Gordon. « Mais il n’a rien fait. Il les a laissés rester. »
L’absence de réaction d’Israël a provoqué une campagne d’attentats-suicide du Hamas qui a, alors, été utilisée par Israël pour justifier son refus de se retirer d’une plus grande partie des territoires occupés.
Warschawski a déclaré que Rabin aurait pu démanteler les colonies s’il avait agi tout de suite. « Les colons étaient désorientés au début d’Oslo, mais il n’a rien fait contre eux. »
Après l’assassinat de Rabin à la fin de 1995, son successeur Shimon Peres, également largement identifié comme un architecte du processus d’Oslo, a changé de tactique, selon Warschawski. « Peres a préféré mettre l’accent sur la réconciliation interne [entre Israéliens] plutôt que sur la réconciliation avec les Palestiniens. Du coup, le récit religieux des colons extrémistes est devenu dominant. »
Ce qui a conduit, quelques mois plus tard, au triomphe de la droite avec l’élection de Benjamin Netanyahu.
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