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Le crash du Boeing de Téhéran lié à un tir de missile? Ce ne serait pas une première

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  • Le crash du Boeing de Téhéran lié à un tir de missile? Ce ne serait pas une première

    Jean-Dominique Merchet 10 janvier 2020


    L’hypothèse d’un tir malencontreux d’un missile iranien contre l’avion ukrainien doit être prise au sérieux. Ce ne serait malheureusement pas la première fois. En 1988, les Américains avaient abattu un Airbus… iranien.
    Des experts sur les lieux du crash du Boeing 737 en Iran.Des experts sur les lieux du crash du Boeing 737 en Iran. © Sipa Press
    La France est prête à apporter son expertise technique dans l’enquête sur le crash du Boeing ukrainien si les autorités iraniennes en font la demande, a déclaré vendredi sur RTL le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Il s’est toutefois refusé à tirer des conclusions sur les origines du crash.

    Le crash du Boeing 737 d’Ukraine International Airlines, le 8 janvier au matin à Téhéran, serait dû au tir d’un missile sol-air iranien, peu après le décollage de l’avion. Le drame a provoqué la mort de 176 personnes, iraniennes et canadiennes pour la plupart. Aucun Français n’était à bord.

    Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un avion civil est abattu par erreur au cours d’un grand moment de tension internationale. Les Américains sont d’ailleurs bien placés pour le savoir : le 3 juillet 1988, le croiseur USS Vincennes avait ainsi détruit un Airbus A300 d’Iran Air (vol 655) au-dessus du détroit d’Ormuz. 290 personnes avaient été tuées, sans qu’il n’y ait jamais eu aucune sanction.

    Jeudi 9 janvier en fin de journée, les services de renseignement américains ont laissé fuiter des informations pointant la responsabilité de la défense iranienne. Puis les Premiers ministres canadien Justin Trudeau et britannique Boris Johnson ont assuré que l’avion avait bien été abattu par un missile sol-air. Les services de ses deux pays sont très liés à ceux des Etats-Unis. Leur affirmation est fondée sur des images satellitaires de départ de missiles et l’espionnage des communications iraniennes – qui n’ont pas été rendues publiques.


    PMcanadien

    @PMcanadien
    Le premier ministre Justin Trudeau présente aux Canadiens une mise à jour concernant l’écrasement d’avion mortel survenu en Iran.


    « Pas intentionnel ». Comme Justin Trudeau l’a dit, « ce n’était peut-être pas intentionnel », même si l’on comprend mal comment la défense aérienne iranienne a pu confondre un avion venant de décoller de l’aéroport international avec un appareil ennemi. L’affaire a eu lieu alors que l’Iran venait de tirer une salve de missiles balistiques en réponse à la mort du général Soleimani. Anticipant d’éventuelles frappes américaines, la défense iranienne était vraisemblablement en alerte renforcée, d’où une certaine nervosité.

    Pour l’heure, les autorités iraniennes, qui détiennent les boites noires de l’appareil, démentent le tir d’un missile, mais elles ont invité l’agence publique américaine National Transportation Safety Board a participé à l’enquête sur le terrain, avec son homologue canadienne. D’un point de vue diplomatique, l’heure semble être à la désescalade, après l’assassinat du général Soleimani par les Américains, puis la réplique mesurée des Iraniens avec une salve de seize missiles en Irak.

    Sur le déroulé exact des événements du drame de Téhéran, la plus grande prudence est de mise. Toutefois, le New York Times a eu accès à une vidéo montrant ce qui est probablement le tir d’un missile puis une explosion dans le ciel. Les spécialistes de l’image et de la géolocalisation du quotidien américain, ainsi que ceux du site indépendant Bellingcat, confirment que la vidéo correspond bien au vol à l’horaire et au lieu de l’« accident » du vol PS752.

    Le missile suspecté aurait été tiré depuis un engin baptisé TOR-M1. De fabrication russe, il s’agit d’un véhicule à chenilles et doté d’un radar mettant en œuvre huit missiles sol-air pour la défense aérienne à courte portée, de l’ordre d’une dizaine de kilomètres. Le TOR correspond aux missiles Crotale français. Les premiers modèles datent des années 80 et le TOR, dans différentes versions, a connu un certain succès à l’exportation. L’Iran en a acquis une trentaine en 2007, avec des lots de missiles. La base aérienne russe de Hmeimin en Syrie est protégée par un modèle plus récent, le TOR-M2.


    Billes métalliques. Les informations disponibles sur le drame de Téhéran laissent supposer que deux missiles ont été tirés. Les missiles de type 9M330 sont guidés par radar depuis le sol, contrairement aux engins à très courte portée, à guidage infrarouge, qui se dirigent automatiquement vers les sources de chaleur, celle des moteurs de l’avion. Mercredi matin, la séquence de tir (si celle-ci est confirmée) aurait été très brève, de l’ordre de 10 à 11 secondes de vol. Ce type de missile ne vient pas percuter l’avion, mais il explose à proximité. Sa charge d’une quinzaine de kilos est composée de petites billes métalliques qui vont endommager l’appareil. C’est la raison pour laquelle un avion touché peut parfois voler encore un peu avant de s’écraser. C’est vraisemblablement ce qu’il s’est produit à Téhéran.

    L’histoire du transport aérien est émaillée de drames de ce type. On a évoqué le vol 655 d’Iran Air en 1988 et la responsabilité américaine. La marine américaine avait mal évalué la menace, considérant que l’Airbus était en fait un F-14 iranien potentiellement menaçant.

    Plus récemment, le 17 juillet 2014, un Boeing 777 de la Malaysian Airlines (vol MH17) a été abattu par les séparatistes pro-russes, au-dessus de l’Ukraine orientale (Donbass) causant la mort de 298 morts. Le système sol-air russe à moyenne portée (Buk-M1) utilisé alors n’est pas du même type que celui suspecté en Iran.

    Le 1er septembre 1983, un Boeing 747 de la Korean Airlines effectuant le vol 007 (sic) avait été abattu par un chasseur soviétique à proximité de l’île de Sakhaline, au nord du Japon. L’avion de ligne avait pénétré dans l’espace aérien soviétique, au moment où un avion espion américain opérait dans le secteur. 269 personnes sont mortes de cette tragique confusion et de la sur-réaction de la défense aérienne de l’URSS.

    Le 4 octobre 2001, un Tupolev-154 de la Siberian Airlines reliant Tel Aviv à Novossibirsk (Russie) avait été détruit en vol au dessus la mer Noire par la frappe accidentelle d’un missile ukrainien S-200. Celui-ci s’était égaré en vol au cours de manœuvres russo-ukrainiennes dans la région. 78 personnes étaient mortes.

    Tragédie d’Ustica. On ignore toujours les causes exactes de la disparition de la Caravelle d’Air France qui effectuait le vol Ajaccio-Nice le 11 septembre 1968. 95 personnes étaient à bord et il n’y eut aucun survivant. L’hypothèse du tir d’un missile français est régulièrement évoquée. En septembre dernier, le président Macron a promis la déclassification des documents secret-défense qui pourraient permettre de faire la lumière, plus de cinquante ans après les faits.

    Le même mystère demeure sur la tragédie d’Ustica, le 27 juin 1980. Un DC-9 de la compagnie italienne Aerolinee Itavia a disparu au nord de la Sicile avec 81 personnes à bord. De nombreuses hypothèses ont été formulées, sans qu’aucune preuve définitive ne soit établie. L’appareil civil aurait pu être confondu avec celui du colonel Kadhafi et l’implication d’intercepteurs français a même été évoquée. Le dossier n’est toujours pas clos, pas plus que celui de la disparition de l’avion – un DC-6 de Transair Sweden – qui transportait le secrétaire général des Nations Unies Dag Hammarskjöld. En pleine crise du Congo belge, il a disparu le 18 septembre 1961 dans l’actuelle Zambie. La thèse de l’accident est très contestée, notamment par le journaliste Maurin Picard. Il a consacré un récent livre, Ils ont tué Monsieur H (Seuil, 2019), à ce mystère.

    Gageons qu’il faudra sans doute un moment pour comprendre ce qu’il s’est exactement passé mercredi matin à Téhéran. Mais comme le remarque l’universitaire américain Robert Jervis, spécialiste des relations internationales dans un article pour le site WarOnTheRocks « comme pour la crise des missiles de Cuba (1962) qui avait été suivi par un réchauffement des relations américano-soviétiques, les Etats-Unis pourraient apprendre de l’épisode en cours qu’ils courrent des risques inacceptables. Et qu’à défaut d’un rapprochement, un accord informel est nécessaire pour éviter des désastres ». Pour les 176 personnes à bord du Boeing ukrainien et tous leurs proches, c’est déjà trop tard.
    l opinion
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Ca n'a ni queue ni tête. En plus de la guerre économique, les Américains essaient aussi de jouer sur les nerfs des Iraniens.
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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    • #3
      Pourquoi Sa n'a ni queue ni tête? la liste des bavures de ce gendre est longue
      Je ne dis pas que c'est ainsi, j en sais rien, mais vouloir a tout pris dedouaner l'iran c'est pueril
      Les mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient. - Sai Baba -

      La libertè, c'est le droit de pouvoir dire aux autres ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre -George Orwell-

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