18 ans après, l’UMA bat de l’aile
Le Maghreb est-il encore possible ?
Par Makhlouf Mehenni
«Un bateau sur cale». Voilà une métaphore qui sied parfaitement à l’état dans lequel se trouve l’UMA, cette union des cinq Etats d’Afrique du Nord qui devait être calquée sur le modèle du processus d’intégration européenne. Le qualificatif est d’autant plus crédible qu’il émane de l’un des initiateurs du projet : le défunt roi du Maroc, Hassan II. Pourtant, lorsque, le 17 février 1989, les chefs d’Etat de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, de la Libye et de la Mauritanie signèrent à Marrakech l’acte fondateur de l’Union du Maghreb arabe, rien ne prédestinait ce «bateau» qui devait charrier les rêves fédérateurs longtemps refoulés et maintes fois déférés des peuples de la région, à être mis sur «cale» avec autant de célérité. Or, près de deux décennies après le sommet de Marrakech, et au moment où la vieille Europe transcende chaque jour davantage des clivages historiques, religieux, culturels et géographiques, les Maghrébins, eux, en sont encore à s’imposer mutuellement des visas d’entrée et les oranges de Tanger trouvent plus de facilité à atteindre les étals d’Amsterdam que de s’écouler au vieux souk de Tlemcen. Au-delà des facteurs endogènes et exogènes — aujourd’hui largement identifiés — et qui retardent l’échéance de la concrétisation de ce vieux rêve, il y a surtout lieu de s’interroger sur la faisabilité du projet après tant de tiraillements et de déchirements. Autrement dit, en dépit de la multiplication des initiatives individuelles — et souvent individualistes — des Etats de la région , l’union du Maghreb ne relève-t-elle pas de l’utopie ?
Le Maghreb est-il encore possible ?
Par Makhlouf Mehenni
«Un bateau sur cale». Voilà une métaphore qui sied parfaitement à l’état dans lequel se trouve l’UMA, cette union des cinq Etats d’Afrique du Nord qui devait être calquée sur le modèle du processus d’intégration européenne. Le qualificatif est d’autant plus crédible qu’il émane de l’un des initiateurs du projet : le défunt roi du Maroc, Hassan II. Pourtant, lorsque, le 17 février 1989, les chefs d’Etat de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, de la Libye et de la Mauritanie signèrent à Marrakech l’acte fondateur de l’Union du Maghreb arabe, rien ne prédestinait ce «bateau» qui devait charrier les rêves fédérateurs longtemps refoulés et maintes fois déférés des peuples de la région, à être mis sur «cale» avec autant de célérité. Or, près de deux décennies après le sommet de Marrakech, et au moment où la vieille Europe transcende chaque jour davantage des clivages historiques, religieux, culturels et géographiques, les Maghrébins, eux, en sont encore à s’imposer mutuellement des visas d’entrée et les oranges de Tanger trouvent plus de facilité à atteindre les étals d’Amsterdam que de s’écouler au vieux souk de Tlemcen. Au-delà des facteurs endogènes et exogènes — aujourd’hui largement identifiés — et qui retardent l’échéance de la concrétisation de ce vieux rêve, il y a surtout lieu de s’interroger sur la faisabilité du projet après tant de tiraillements et de déchirements. Autrement dit, en dépit de la multiplication des initiatives individuelles — et souvent individualistes — des Etats de la région , l’union du Maghreb ne relève-t-elle pas de l’utopie ?
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