EDITORIAL
Toute honte bue, le Maroc célèbre l’adoption, par le parlement européen, du nouvel accord de pêche qui inclut le Sahara occidental, comme une victoire sur l’Algérie et le Front Polisario. Même si le texte approuvé «ne préjuge pas du résultat du processus politique sur le statut final du Sahara occidental et soutient pleinement les efforts de l’ONU pour aboutir à une solution politique permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», comme l’indique un communiqué de l’instance européenne, une manière, face à cette forfaiture, de sauver la face, de toujours privilégier ses intérêts immédiats.
On sait que plus de 90% des captures de la flotte européenne dans le cadre de cet accord se font dans les eaux du Sahara occidental, raison pour laquelle le parlement européen a préféré violer sa propre justice, le droit international, et saborder les principes de démocratie, de dignité et de liberté, dont il ne cesse de se vanter, et, plus grave encore, de donner des leçons aux autres, alors que lui-même les foule aux pieds. En ne tenant pas compte de l’opposition du Front Polisario, considéré par les Nations unies comme le seul représentant du peuple du Sahara occidental, il est clair que le parlement européen a fait prévaloir l’intérêt étroit de ses pêcheurs sur les valeurs universelles qu’il prétend défendre.
Le palais royal peut se réjouir un moment. Son ministre des Affaires étrangères est euphorique. Mais l’un comme l’autre savent très bien qu’il s’agit d’une forfaiture, et que l’occupation d’un territoire qui n’a jamais été le sien, son exploitation économique et la contrainte quasiment de tout un peuple à l’exil et à l’exode, en réprimant, de manière quotidienne, tous ceux qui y sont restés et qui veulent la libération de leur pays, ne peuvent être un motif de fierté, parce cela constitue un crime. Oui, le royaume sait bien que le Sahara occidental est la dernière colonie du continent africain, et que la nécessité de son autodétermination n’est pas une exigence de l’Algérie, mais de toute la communauté internationale. À l’évidence *— et cela le royaume le sait aussi, même s’il feint d’ignorer que le Sahara occidental, territoire qu’il a colonisé à la suite du retrait de l’armée espagnole en 1975, et qu’il a même consenti à partager avec son voisin du Sud avant que celui-ci ne le quitte en 1979 — le peuple sahraoui est bien décidé à libérer son pays, quel que soit le sacrifice à consentir, même si jusqu’à présent il a fait le choix de la négociation sous les auspices des Nations unies.
À l’évidence aussi, il est dans l’intérêt de toute la région maghrébine que la question sahraouie trouve une solution durable le plus tôt possible, dans le strict respect de la légalité internationale, et que la tension que nos voisins de l’ouest suscitent ne profite à personne.
Bien au contraire, embourbés dans un archaïsme de type colonial, ils gagneraient, et tout le Maghreb avec, à se débarrasser d’un nombrilisme ravageur et même suicidaire, qui, jusqu’à présent, n’a fait que le bonheur des ennemis déclarés ou non (et ce n’est pas un hasard si, bien souvent, ce sont d’anciens colonisateurs) de l’édification d’un ensemble maghrébin stable, solidaire, fraternel, fort et prospère.
EL MOUDJAHID
Toute honte bue, le Maroc célèbre l’adoption, par le parlement européen, du nouvel accord de pêche qui inclut le Sahara occidental, comme une victoire sur l’Algérie et le Front Polisario. Même si le texte approuvé «ne préjuge pas du résultat du processus politique sur le statut final du Sahara occidental et soutient pleinement les efforts de l’ONU pour aboutir à une solution politique permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», comme l’indique un communiqué de l’instance européenne, une manière, face à cette forfaiture, de sauver la face, de toujours privilégier ses intérêts immédiats.
On sait que plus de 90% des captures de la flotte européenne dans le cadre de cet accord se font dans les eaux du Sahara occidental, raison pour laquelle le parlement européen a préféré violer sa propre justice, le droit international, et saborder les principes de démocratie, de dignité et de liberté, dont il ne cesse de se vanter, et, plus grave encore, de donner des leçons aux autres, alors que lui-même les foule aux pieds. En ne tenant pas compte de l’opposition du Front Polisario, considéré par les Nations unies comme le seul représentant du peuple du Sahara occidental, il est clair que le parlement européen a fait prévaloir l’intérêt étroit de ses pêcheurs sur les valeurs universelles qu’il prétend défendre.
Le palais royal peut se réjouir un moment. Son ministre des Affaires étrangères est euphorique. Mais l’un comme l’autre savent très bien qu’il s’agit d’une forfaiture, et que l’occupation d’un territoire qui n’a jamais été le sien, son exploitation économique et la contrainte quasiment de tout un peuple à l’exil et à l’exode, en réprimant, de manière quotidienne, tous ceux qui y sont restés et qui veulent la libération de leur pays, ne peuvent être un motif de fierté, parce cela constitue un crime. Oui, le royaume sait bien que le Sahara occidental est la dernière colonie du continent africain, et que la nécessité de son autodétermination n’est pas une exigence de l’Algérie, mais de toute la communauté internationale. À l’évidence *— et cela le royaume le sait aussi, même s’il feint d’ignorer que le Sahara occidental, territoire qu’il a colonisé à la suite du retrait de l’armée espagnole en 1975, et qu’il a même consenti à partager avec son voisin du Sud avant que celui-ci ne le quitte en 1979 — le peuple sahraoui est bien décidé à libérer son pays, quel que soit le sacrifice à consentir, même si jusqu’à présent il a fait le choix de la négociation sous les auspices des Nations unies.
À l’évidence aussi, il est dans l’intérêt de toute la région maghrébine que la question sahraouie trouve une solution durable le plus tôt possible, dans le strict respect de la légalité internationale, et que la tension que nos voisins de l’ouest suscitent ne profite à personne.
Bien au contraire, embourbés dans un archaïsme de type colonial, ils gagneraient, et tout le Maghreb avec, à se débarrasser d’un nombrilisme ravageur et même suicidaire, qui, jusqu’à présent, n’a fait que le bonheur des ennemis déclarés ou non (et ce n’est pas un hasard si, bien souvent, ce sont d’anciens colonisateurs) de l’édification d’un ensemble maghrébin stable, solidaire, fraternel, fort et prospère.
EL MOUDJAHID
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