Des rivières et des fontaines, de belles forêts, des prix abordables et des mosquées. La Bosnie est devenue depuis quelques années un lieu de vacances privilégié pour la classe moyenne du Golfe. Elle se bouscule à Bascarsija, le quartier ottoman le plus ancien de Sarajevo (XVe siècle). C'est aussi le quartier le plus animé de la capitale de Bosnie-Herzégovine, avec ses boutiques et ses terrasses de cafés-restaurants, qui ne servent pas d'alcool. Dans un coin de la place aux Pigeons (Sebij), un petit groupe de jeunes chahutent, s'interpellent, sous l'œil réprobateurdes Bosniens. Ce sont des Algériens. Ils tentent d'entrer dans un pays de l'Union européenne en passant par la Bosnie, considérée comme une déviation de la « route des Balkans », de plus en plus verrouillée.
Tabassés par les garde-frontières croates
Ils n'ont ni l'allure ni le comportement des migrants, habituellement réservés. Ils parlent fort et font la manche avec insistance. « Depuis Alger, j'ai pris un vol pour Istanbul il y a deux mois. J'ai traversé la Grèce, la Macédoine, la Serbie. Je suis bien arrivé à Zagreb, mais les Croates m'ont refoulé en Bosnie, après m'avoir tabassé, piqué mon argent et cassé mon téléphone portable », raconte un mécanicien originaire de Tizi-Ouzou, en Algérie. Ses compagnons d'infortune livrent presque tous la même histoire, avec des variantes. L'un d'entre eux aurait même atteint la Slovénie, avant d'être renvoyé vers la Bosnie, pays non membre de l'Union européenne. Un autre, un ancien coiffeur, parle d'un passage au Monténégro. Il montre son pied, blessé. « C'est une morsure de chien policier », assure-t-il.
"Les musulmans ne nous aident pas ", déplorent les jeunes Algériens, qui disent dormir dans les jardins ou les habitations abandonnées de Sarajevo. Nous avons retrouvé ce petit groupe exactement à la même place le lendemain. Ils nous ont dit qu'ils allaient reprendre le chemin de Bihac, au nord-ouest de la Bosnie. Dans cette ville de 40 000 habitants, plus de 4 000 migrants survivent déjà dans des conditions misérables. Certains ont déjà tenté cinq ou même dix fois, en vain, de passer en Croatie. Dans la presse, le maire de Bihac constate que la population se montre de moins en moins solidaire de ces réfugiés.
Le point
Tabassés par les garde-frontières croates
Ils n'ont ni l'allure ni le comportement des migrants, habituellement réservés. Ils parlent fort et font la manche avec insistance. « Depuis Alger, j'ai pris un vol pour Istanbul il y a deux mois. J'ai traversé la Grèce, la Macédoine, la Serbie. Je suis bien arrivé à Zagreb, mais les Croates m'ont refoulé en Bosnie, après m'avoir tabassé, piqué mon argent et cassé mon téléphone portable », raconte un mécanicien originaire de Tizi-Ouzou, en Algérie. Ses compagnons d'infortune livrent presque tous la même histoire, avec des variantes. L'un d'entre eux aurait même atteint la Slovénie, avant d'être renvoyé vers la Bosnie, pays non membre de l'Union européenne. Un autre, un ancien coiffeur, parle d'un passage au Monténégro. Il montre son pied, blessé. « C'est une morsure de chien policier », assure-t-il.
"Les musulmans ne nous aident pas ", déplorent les jeunes Algériens, qui disent dormir dans les jardins ou les habitations abandonnées de Sarajevo. Nous avons retrouvé ce petit groupe exactement à la même place le lendemain. Ils nous ont dit qu'ils allaient reprendre le chemin de Bihac, au nord-ouest de la Bosnie. Dans cette ville de 40 000 habitants, plus de 4 000 migrants survivent déjà dans des conditions misérables. Certains ont déjà tenté cinq ou même dix fois, en vain, de passer en Croatie. Dans la presse, le maire de Bihac constate que la population se montre de moins en moins solidaire de ces réfugiés.
Le point
Commentaire