Écrit par Meriem Kaci
C’est sur des chants et slogans glorifiant la révolution sahraouie et ses martyrs, appelant à l’unification d’un Sahara occidental libéré du « joug colonial », que les travaux de la 9e édition de l’université d’été des cadres sahraouis ont pris fin, hier à Boumerdès.
L’occasion pour le Premier ministre sahraoui, Mohamed Ould Akeik, de réitérer l’appui du Front Polisario au processus mené par Horst Köhler, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, et sa disponibilité à engager des négociations directes avec le royaume du Maroc conformément à la résolution 2414 du Conseil de sécurité.
« Le Front Polisario va coopérer avec M. Köhler dans le cadre du processus politique de l'ONU et engager des négociations conformément à la résolution du Conseil de sécurité », insiste le chef de l’Exécutif sahraoui. Ce dernier critique la politique marocaine qui, depuis des décennies, entrave les résolutions onusiennes et la légitimité internationale.
Raison pour laquelle il appelle l’institution onusienne à prendre les sanctions nécessaires contre Rabat pour permettre au peuple sahraoui d’aller vers un référendum d’autodétermination, S’agissant de l’exploitation des richesses sahraouies, le Premier ministre a rappelé que seul le peuple sahraoui a le droit de les exploiter vu les arrêts de la Cour de justice de l’UE qui a déclaré le territoire sahraoui comme territoire distinct et séparé du Maroc.
La CJUE impose à l’UE d’avoir le consentement de la population sahraouie pour tout accord commercial incluant son territoire. Une procédure que la Commission européenne et le Service européen d'action extérieure confirment respecter après avoir mené un large exercice de consultation des populations du Sahara occidental, mais que nie catégoriquement la Rasd.
C’est dans ce sens que la direction du Front Polisario a manifesté sa crainte de « manœuvres marocaines» lors de la venue de la délégation du Parlement européen qui s’apprête à visiter, en septembre prochain, les deux villes occupées d’El-Ayoune et Dakhla, afin de s’enquérir de l’accès des Sahraouis aux richesses de leur pays. Il s’agit, en effet, d’une mission d’enquête chargée d’établir les faits sur les richesses maritimes et agricoles, et les matières premières ainsi que l’accès du peuple sahraoui à toutes ces richesses.
« Je redoute que ce soit une manœuvre du makhzen et de ses alliés de l’Europe. Nous avons trois arrêts de la CJUE qui ont conclu que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés l’un de l’autre, mais l’UE et le Maroc veulent, à tout prix contourner ces arrêts », dit M. Ould Akeik. Ce dernier se demande, en effet, «comment des pays européens peuvent piétiner un accord émis par le pouvoir judiciaire de l’UE».
Ould Abbès : «On n’est pas concernés par les négociations entre le Sahara occidental et le Maroc»
Comme à l’ouverture, la clôture des travaux de l’université d’été des cadres du Front Polisario a été l’occasion pour les partis politiques et militants de la société civile de réitérer leur soutien «indéfectible» et celui du pays à la cause sahraouie.
C’est le cas du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui a attiré les projecteurs sur lui à son arrivée à l’université Mohamed-Bougara, qui a abrité les travaux de l’université d’été des cadres sahraouis.
Il a réagi aux déclarations de l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hillal, qui avait dit, au lendemain du briefing de M. Köhler au Conseil de sécurité sur sa dernière visite dans la région, que « l’ouverture de négociations sur le dossier sahraoui sans la présence de l’Algérie serait une perte de temps », justifiant sa position par le fait que le Front Polisario serait, selon lui, «une entité imaginaire et un outil entre les mains de l’Algérie». A ce titre, M. Ould Abbès a répondu que «personne ne pourra faire du chantage sur la position de l’Algérie par rapport à la cause sahraouie. Et nous ne sommes pas concernés par les négociations entre les belligérants».
Le SG du FLN a indiqué que «la présence de son parti aujourd’hui à la cérémonie de clôture est une preuve du soutien constant et indéfectible de notre pays au Sahara occidental». Il explique toutefois que «les peuples marocains et algériens sont liés par une amitié» qui ne fera pas «changer» le positionnement de l’Algérie en faveur du «droit du peuple sahraoui à accéder à son indépendance, en conformité avec l’arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye, les résolutions onusiennes et panafricaines, qui ont conclu que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation». Le Maroc, selon des observateurs, veut coûte que coûte «bilatéraliser» le conflit avec l’Algérie, alors que l’institution onusienne considère l’Algérie et la Mauritanie comme deux pays observateurs, voisins et non impliqués directement dans le conflit. D’ailleurs, l’émissaire onusien compte envoyer une invitation aux deux belligérants, ainsi qu’à l’Algérie et la Mauritanie, en qualité de «pays observateurs ».
« Le consensus sur la continuité de Bouteflika s’élargit… mais le dernier mot lui revient»
Les appels au président Bouteflika pour «poursuivre» sa mission à la tête de l’Etat ne cessent de s’enchaîner. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Ould Abbès, a fait savoir qu’une «quinzaine de partis politiques» ont déjà publiquement soutenu l’appel à M. Bouteflika pour briguer un 5e mandat et que les initiatives dans ce sens se multiplient. Il a en effet, expliqué que « bientôt, elles seront 30 formations politiques à formuler la demande de continuité auprès du président de la République». Or, cet appel ne se concrétisera pas sans l’aval du chef de l’Etat. «On est content du soutien des différentes formations politiques, mais c’est à Bouteflika seul que revient le dernier mot», précise M. Ould Abbès. Il explique avoir soumis une demande au Président pour qu’il continue sa mission, mais elle reste sans réponse pour le moment. «Bouteflika n’a pas encore décidé s’il veut ou non continuer sa mission. Mais on appliquera, dans tous les cas, à la lettre ses directives, car c’est à lui seul que revient le dernier mot», soutient-il.
reporters.dz
C’est sur des chants et slogans glorifiant la révolution sahraouie et ses martyrs, appelant à l’unification d’un Sahara occidental libéré du « joug colonial », que les travaux de la 9e édition de l’université d’été des cadres sahraouis ont pris fin, hier à Boumerdès.
L’occasion pour le Premier ministre sahraoui, Mohamed Ould Akeik, de réitérer l’appui du Front Polisario au processus mené par Horst Köhler, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, et sa disponibilité à engager des négociations directes avec le royaume du Maroc conformément à la résolution 2414 du Conseil de sécurité.
« Le Front Polisario va coopérer avec M. Köhler dans le cadre du processus politique de l'ONU et engager des négociations conformément à la résolution du Conseil de sécurité », insiste le chef de l’Exécutif sahraoui. Ce dernier critique la politique marocaine qui, depuis des décennies, entrave les résolutions onusiennes et la légitimité internationale.
Raison pour laquelle il appelle l’institution onusienne à prendre les sanctions nécessaires contre Rabat pour permettre au peuple sahraoui d’aller vers un référendum d’autodétermination, S’agissant de l’exploitation des richesses sahraouies, le Premier ministre a rappelé que seul le peuple sahraoui a le droit de les exploiter vu les arrêts de la Cour de justice de l’UE qui a déclaré le territoire sahraoui comme territoire distinct et séparé du Maroc.
La CJUE impose à l’UE d’avoir le consentement de la population sahraouie pour tout accord commercial incluant son territoire. Une procédure que la Commission européenne et le Service européen d'action extérieure confirment respecter après avoir mené un large exercice de consultation des populations du Sahara occidental, mais que nie catégoriquement la Rasd.
C’est dans ce sens que la direction du Front Polisario a manifesté sa crainte de « manœuvres marocaines» lors de la venue de la délégation du Parlement européen qui s’apprête à visiter, en septembre prochain, les deux villes occupées d’El-Ayoune et Dakhla, afin de s’enquérir de l’accès des Sahraouis aux richesses de leur pays. Il s’agit, en effet, d’une mission d’enquête chargée d’établir les faits sur les richesses maritimes et agricoles, et les matières premières ainsi que l’accès du peuple sahraoui à toutes ces richesses.
« Je redoute que ce soit une manœuvre du makhzen et de ses alliés de l’Europe. Nous avons trois arrêts de la CJUE qui ont conclu que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés l’un de l’autre, mais l’UE et le Maroc veulent, à tout prix contourner ces arrêts », dit M. Ould Akeik. Ce dernier se demande, en effet, «comment des pays européens peuvent piétiner un accord émis par le pouvoir judiciaire de l’UE».
Ould Abbès : «On n’est pas concernés par les négociations entre le Sahara occidental et le Maroc»
Comme à l’ouverture, la clôture des travaux de l’université d’été des cadres du Front Polisario a été l’occasion pour les partis politiques et militants de la société civile de réitérer leur soutien «indéfectible» et celui du pays à la cause sahraouie.
C’est le cas du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui a attiré les projecteurs sur lui à son arrivée à l’université Mohamed-Bougara, qui a abrité les travaux de l’université d’été des cadres sahraouis.
Il a réagi aux déclarations de l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hillal, qui avait dit, au lendemain du briefing de M. Köhler au Conseil de sécurité sur sa dernière visite dans la région, que « l’ouverture de négociations sur le dossier sahraoui sans la présence de l’Algérie serait une perte de temps », justifiant sa position par le fait que le Front Polisario serait, selon lui, «une entité imaginaire et un outil entre les mains de l’Algérie». A ce titre, M. Ould Abbès a répondu que «personne ne pourra faire du chantage sur la position de l’Algérie par rapport à la cause sahraouie. Et nous ne sommes pas concernés par les négociations entre les belligérants».
Le SG du FLN a indiqué que «la présence de son parti aujourd’hui à la cérémonie de clôture est une preuve du soutien constant et indéfectible de notre pays au Sahara occidental». Il explique toutefois que «les peuples marocains et algériens sont liés par une amitié» qui ne fera pas «changer» le positionnement de l’Algérie en faveur du «droit du peuple sahraoui à accéder à son indépendance, en conformité avec l’arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye, les résolutions onusiennes et panafricaines, qui ont conclu que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation». Le Maroc, selon des observateurs, veut coûte que coûte «bilatéraliser» le conflit avec l’Algérie, alors que l’institution onusienne considère l’Algérie et la Mauritanie comme deux pays observateurs, voisins et non impliqués directement dans le conflit. D’ailleurs, l’émissaire onusien compte envoyer une invitation aux deux belligérants, ainsi qu’à l’Algérie et la Mauritanie, en qualité de «pays observateurs ».
« Le consensus sur la continuité de Bouteflika s’élargit… mais le dernier mot lui revient»
Les appels au président Bouteflika pour «poursuivre» sa mission à la tête de l’Etat ne cessent de s’enchaîner. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Ould Abbès, a fait savoir qu’une «quinzaine de partis politiques» ont déjà publiquement soutenu l’appel à M. Bouteflika pour briguer un 5e mandat et que les initiatives dans ce sens se multiplient. Il a en effet, expliqué que « bientôt, elles seront 30 formations politiques à formuler la demande de continuité auprès du président de la République». Or, cet appel ne se concrétisera pas sans l’aval du chef de l’Etat. «On est content du soutien des différentes formations politiques, mais c’est à Bouteflika seul que revient le dernier mot», précise M. Ould Abbès. Il explique avoir soumis une demande au Président pour qu’il continue sa mission, mais elle reste sans réponse pour le moment. «Bouteflika n’a pas encore décidé s’il veut ou non continuer sa mission. Mais on appliquera, dans tous les cas, à la lettre ses directives, car c’est à lui seul que revient le dernier mot», soutient-il.
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