Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Crise migratoire:Crise diplomatique entre la France et l'Italie sur fond d'Aquarius

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Crise migratoire:Crise diplomatique entre la France et l'Italie sur fond d'Aquarius

    La rencontre entre le ministre de l’Economie italien et son homologue Bruno Le Maire, qui devait avoir lieu ce mercredi, a été annulée. Plus grave encore, le sommet bilatéral qui doit se tenir à Paris vendredi entre le président du Conseil, Giuseppe Conte, et Emmanuel Macron est remis en question. Dispute sur fond de crise migratoire.
    L’affaire de l’Aquarius, ce navire affrété par l’ONG SOS Méditerranée transportant 650 migrants repêchés en mer, est à l’origine d'une crise diplomatique importante entre la France et l'Italie. Pour empêcher les migrants de débarquer dans la péninsule, Matteo Salvini, patron de la Ligue et nouveau ministre de l’Intérieur, a annoncé le 11 juin dans l'après-midi la fermeture des ports transalpins. Une décision « cynique et irresponsable » a estimé Emmanuel Macron - sans pour autant ouvrir les ports français - puisqu’elle mettait en danger la vie des passagers, dont 123 mineurs et plusieurs femmes enceintes. « Une décision à vomir », a tonné pour sa part, Gabriel Attal, porte-parole de LREM. Pour Rome, ces propos sont de l'ordre de l'inacceptable et remettent en question les relations bilatérales.

    Durant un discours prononcé devant le sénat italien ce mercredi 13 juin, Matteo Salvini a fustigé la France : « Nous n’avons pas de leçons à recevoir d’un pays qui depuis le début de l’année a refoulé 10.240 migrants dont des femmes et des enfants handicapés à la frontière franco-italienne. Soit Emmanuel Macron s’excuse officiellement, soit Giuseppe Conte n’ira pas à Paris. » Il a aussi demandé à la France de faire « un geste généreux » et d’accueillir, comme le prévoit le programme de "relocalisation" européen des demandeurs d'asile, les quelque "9.000 migrants" arrivés en Italie ces dernières années. Concernant l'Italie, le chiffre est en réalité de 7.115 et la France n'en a "relocalisés" que 635.

    L’Italie, qui s’estime abandonnée depuis trop longtemps par ses partenaires dans la gestion de la crise migratoire, dit basta et dresse l’échine. Et pour forcer un peu plus la main à l’Europe, Matteo Salvini est en train de former un axe avec la droite populiste nationaliste autrichienne et allemande. Un projet inquiétant pour plusieurs partenaires européens qui observent avec inquiétude la création de cette nouvelle coalition.

    Salvini dicte les conditions
    La menace pourrait s'avérer payante. En Allemagne, Angela Merkel a déjà lancé un signal de fumée en affirmant qu’il fallait trouver rapidement « une solution unitaire européenne sur la question des migrants ». En Italie, l’ancien président du Conseil et ex-président de la Commission européenne, Romano Prodi, a accusé la Pologne, la Hongrie et la République tchèque de ne pas avoir accepté un seul migrant.

    Ces dernières heures, d’autres navires d’ONG avec des migrants repêchés en mer ont été signalés. Fidèle à sa ligne politique, Matteo Salvini n’a pas l’intention de les accueillir. Ou pour le moins pas tout seul. Alors qu’il devait être minoritaire au sein du gouvernement avec ses petits 18% de consensus électoral face aux 32% du Mouvement 5 étoiles, Matteo Salvini est visiblement devenu la primadonna de l’exécutif. Il dicte désormais les thèmes et les conditions. L’Europe va devoir s’en souvenir.

    Marianne
Chargement...
X