Mohamed VI: Mais pourquoi ce roi a perdu les nerfs ?
Pourquoi maintenant ?
C'est au moment où l’on s’y attendait le moins que les relations entre l’Algérie et le Maroc prennent à nouveau le cap de la crispation.
À peine quelques jours après l’annonce du soutien de l’Algérie à son voisin dans sa quête d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde de football en 2026, lequel soutien fut concrétisé par la désignation de Lakhdar Belloumi comme ambassadeur de la candidature marocaine, Mohamed VI ressort ses vieilles accusations, accompagnées cette fois de menaces, certes vagues, mais des menaces tout de même.
« Si le Conseil de sécurité n’assume pas ses responsabilités, le Maroc assumera les siennes ! », tonne le souverain chérifien dans une lettre transmise au secrétaire général de l’ONU par son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Dans la même missive, l’Algérie est désignée comme étant la partie qui finance, qui abrite, qui arme et qui apporte son soutien diplomatique au Front Polisario, pour conclure à la nécessité qu’elle « puisse assumer une responsabilité pleine dans la recherche de la solution » et qu’elle « puisse jouer un rôle à la hauteur de sa responsabilité dans la genèse et l’évolution de ce différend régional ».
Les accusations et les attaques contre l’Algérie sont aussi vieilles que le conflit, mais que le roi emprunte à ses subalternes et à des médias de son pays leur rhétorique belliqueuse et provocatrice, c’est sans doute là un fait nouveau qui appelle bien des questions.
Pourquoi de telles attaques, à un tel niveau de responsabilité et surtout, dans cette conjoncture précise ?
Une interrogation d’autant plus pertinente que, on se rappelle, même lorsque le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, s’était fendu de déclarations peu élégantes à l’égard de la compagnie aérienne et des banques marocaines, il y a eu certes des réactions parfois démesurées, mais jamais de menaces, encore moins du palais royal.
Depuis, nous avons même assisté à des gestes d’apaisement, notamment de la partie algérienne, de la poignée de mains chaleureuse entre le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le souverain marocain à Abidjan jusqu’à ce soutien franc et spontané apporté à la candidature marocaine pour le Mondial 2026.
Ce retour subit à la case départ est dû à une prétendue incursion des combattants du Front Polisario dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation, selon la partie marocaine, d’un accord militaire sur une zone tampon.
Démentis rapide de l'ONU
Ces faits ont été vite démentis par la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) et quand bien même ils seraient fondés, ce genre d’incidents est coutumier sur tout le long de la zone tampon et n’a jamais fait sortir le roi de ses gonds jusqu’à mettre son armée sur le pied de guerre et de menacer ses voisins et même l’ONU.
Un prétexte pour cacher ses échecs répétés avec le CJUE, la nomination de Bolton et la grogne sociale
Mohamed VI perd les nerfs et cette prétendue incursion n’est sans doute qu’un prétexte. Depuis quelques mois, sa diplomatie collectionne les échecs dans le dossier, notamment cet arrêt de la Cour de justice européenne sur l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc.
Dans la foulée, il y a eu la nomination par Donald Trump de John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale. La désignation de celui qui est considéré comme l’architecte du plan Baker II à un poste aussi important à la Maison Blanche est naturellement perçue à Rabat comme annonciatrice d’autres revers.
Mais ce n’est peut-être pas là l’unique explication à ce soudain regain de tension. On ne peut, en effet, ne pas lier tout ce qui se passe ces jours-ci à la situation interne du Royaume où la grogne sociale gagne de l’ampleur.
Les braises du Hirak du Rif ne sont pas totalement éteintes qu’un autre brasier, encore plus difficile à contenir, a pris à Jerada. Faire diversion en désignant un ennemi commun, c’est aussi une manière efficace de faire taire les plus radicales des contestations, ou du moins les différer.
Faire oublier son divorce Royal !
Autre sujet sensible que le roi du Maroc cherche probablement à faire oublier par son ton belliqueux, ses problèmes affectifs auxquels ses sujets se sont mis à s’intéresser depuis cette fameuse photo prise sur son lit d’hôpital à Paris et sur laquelle manquait inexplicablement son épouse. Il est vrai qu’un divorce royal, ce n’est pas un événement auquel les Marocain se sont habitués…
TSA
Pourquoi maintenant ?
C'est au moment où l’on s’y attendait le moins que les relations entre l’Algérie et le Maroc prennent à nouveau le cap de la crispation.
À peine quelques jours après l’annonce du soutien de l’Algérie à son voisin dans sa quête d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde de football en 2026, lequel soutien fut concrétisé par la désignation de Lakhdar Belloumi comme ambassadeur de la candidature marocaine, Mohamed VI ressort ses vieilles accusations, accompagnées cette fois de menaces, certes vagues, mais des menaces tout de même.
« Si le Conseil de sécurité n’assume pas ses responsabilités, le Maroc assumera les siennes ! », tonne le souverain chérifien dans une lettre transmise au secrétaire général de l’ONU par son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Dans la même missive, l’Algérie est désignée comme étant la partie qui finance, qui abrite, qui arme et qui apporte son soutien diplomatique au Front Polisario, pour conclure à la nécessité qu’elle « puisse assumer une responsabilité pleine dans la recherche de la solution » et qu’elle « puisse jouer un rôle à la hauteur de sa responsabilité dans la genèse et l’évolution de ce différend régional ».
Les accusations et les attaques contre l’Algérie sont aussi vieilles que le conflit, mais que le roi emprunte à ses subalternes et à des médias de son pays leur rhétorique belliqueuse et provocatrice, c’est sans doute là un fait nouveau qui appelle bien des questions.
Pourquoi de telles attaques, à un tel niveau de responsabilité et surtout, dans cette conjoncture précise ?
Une interrogation d’autant plus pertinente que, on se rappelle, même lorsque le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, s’était fendu de déclarations peu élégantes à l’égard de la compagnie aérienne et des banques marocaines, il y a eu certes des réactions parfois démesurées, mais jamais de menaces, encore moins du palais royal.
Depuis, nous avons même assisté à des gestes d’apaisement, notamment de la partie algérienne, de la poignée de mains chaleureuse entre le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le souverain marocain à Abidjan jusqu’à ce soutien franc et spontané apporté à la candidature marocaine pour le Mondial 2026.
Ce retour subit à la case départ est dû à une prétendue incursion des combattants du Front Polisario dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation, selon la partie marocaine, d’un accord militaire sur une zone tampon.
Démentis rapide de l'ONU
Ces faits ont été vite démentis par la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) et quand bien même ils seraient fondés, ce genre d’incidents est coutumier sur tout le long de la zone tampon et n’a jamais fait sortir le roi de ses gonds jusqu’à mettre son armée sur le pied de guerre et de menacer ses voisins et même l’ONU.
Un prétexte pour cacher ses échecs répétés avec le CJUE, la nomination de Bolton et la grogne sociale
Mohamed VI perd les nerfs et cette prétendue incursion n’est sans doute qu’un prétexte. Depuis quelques mois, sa diplomatie collectionne les échecs dans le dossier, notamment cet arrêt de la Cour de justice européenne sur l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc.
Dans la foulée, il y a eu la nomination par Donald Trump de John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale. La désignation de celui qui est considéré comme l’architecte du plan Baker II à un poste aussi important à la Maison Blanche est naturellement perçue à Rabat comme annonciatrice d’autres revers.
Mais ce n’est peut-être pas là l’unique explication à ce soudain regain de tension. On ne peut, en effet, ne pas lier tout ce qui se passe ces jours-ci à la situation interne du Royaume où la grogne sociale gagne de l’ampleur.
Les braises du Hirak du Rif ne sont pas totalement éteintes qu’un autre brasier, encore plus difficile à contenir, a pris à Jerada. Faire diversion en désignant un ennemi commun, c’est aussi une manière efficace de faire taire les plus radicales des contestations, ou du moins les différer.
Faire oublier son divorce Royal !
Autre sujet sensible que le roi du Maroc cherche probablement à faire oublier par son ton belliqueux, ses problèmes affectifs auxquels ses sujets se sont mis à s’intéresser depuis cette fameuse photo prise sur son lit d’hôpital à Paris et sur laquelle manquait inexplicablement son épouse. Il est vrai qu’un divorce royal, ce n’est pas un événement auquel les Marocain se sont habitués…
TSA
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