Le cauchemar éveillé du Makhzen
En janvier dernier, l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne a assommé le Maroc en émettant l'avis que l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne et le Maroc est invalidé en raison de son application au Sahara occidental et à ses eaux territoriales qui ne sont pas marocains au regard du droit et de la légalité internationaux.
Depuis, Rabat s'est lancée dans une campagne combinant pressions diplomatiques et chantage à l'ouverture par le Maroc de la vanne de l'émigration clandestine en direction de l'Europe à partir de ses frontières avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla pour emmener les pays de l'Union européenne à passer outre cet avis et l'arrêt conforme que la cour de justice européenne pourrait rendre public le 27 février.
Il peut paraître que le mandat accordé le 19 février par les 28 pays membres de l'UE à la Commission européenne pour négocier avec le Maroc un nouvel accord de pêche constitue une « victoire » pour celui-ci. Sauf que malgré l'intention intéressée qui s'exprime au sein de cette commission de donner satisfaction au Maroc en recourant à un subterfuge juridique qui rendrait caduque l'invalidité d'un accord de pêche que s'apprêterait probablement à confirmer la cour européenne, ses négociateurs auront peine à s'affranchir de l'arrêt que celle-ci émettra. Ce dont ont pleine conscience les autorités marocaines qui ne pavoisent nullement sur l'accord donné à la Commission européenne tant elles mesurent que l'avis formulé par l'avocat général de la cour européenne et l'arrêt de celle-ci qui le rendrait contraignant auront force de loi dont certains Etats membres de l'Union se prévaudront pour exiger leur respect. La Suède n'a d'ailleurs pas attendu le 27 février pour faire savoir qu'elle est opposée à une renégociation du litigieux accord de pêche avec le Maroc qui ne tient pas compte de l'avis émis par l'avocat général de la cour européenne.
Bien que les autorités marocaines feignent de ne pas faire grand cas d'une non reconduction de l'accord de pêche prononcée par la cour européenne vu qu'elle n'aurait pas un réel impact économique pour le pays et qu'elles pourront toujours conclure un accord similaire avec les Etats de l'Union qui y tiennent, leur désarroi n'en est pas moins perceptible à l'approche du rendu de l'arrêt qui en confirmant l'avis de l'avocat général infligera au Maroc un camouflet politique et diplomatique dont il aura du mal à en surmonter les conséquences.
Il leur sera en effet impossible après cela d'entretenir la fiction de l'appartenance au Maroc du territoire du Sahara occidental contre laquelle s'inscrirait en faux la cour de justice d'un ensemble d'Etats qu'elles présentent comme acquis à cette thèse.
S'ajoutant aux déboires diplomatiques sur la question du Sahara occidental qui se sont enchaînés pour Rabat, un camouflet juridique qui plus est infligé par la cour européenne obligera inéluctablement les autorités marocaines à se départir de l'inflexibilité qu'elles mettent à refuser le plan onusien soutenu par le quasi-ensemble de la communauté internationale basé sur la négociation entre le Maroc et le Front Polisario dont l'accord auquel elles donneront lieu doit faire l'objet d'un référendum à travers lequel le peuple sahraoui exprimera sa volonté souveraine.
Le rendez-vous du 27 février est pour elles un cauchemar dont elles se pensaient à l'abri, fortes de la puissance des lobbys qu'elles stipendient et ont actionnés pour qu'ils le leur évitent.
LeQuotidien Oran
En janvier dernier, l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne a assommé le Maroc en émettant l'avis que l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne et le Maroc est invalidé en raison de son application au Sahara occidental et à ses eaux territoriales qui ne sont pas marocains au regard du droit et de la légalité internationaux.
Depuis, Rabat s'est lancée dans une campagne combinant pressions diplomatiques et chantage à l'ouverture par le Maroc de la vanne de l'émigration clandestine en direction de l'Europe à partir de ses frontières avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla pour emmener les pays de l'Union européenne à passer outre cet avis et l'arrêt conforme que la cour de justice européenne pourrait rendre public le 27 février.
Il peut paraître que le mandat accordé le 19 février par les 28 pays membres de l'UE à la Commission européenne pour négocier avec le Maroc un nouvel accord de pêche constitue une « victoire » pour celui-ci. Sauf que malgré l'intention intéressée qui s'exprime au sein de cette commission de donner satisfaction au Maroc en recourant à un subterfuge juridique qui rendrait caduque l'invalidité d'un accord de pêche que s'apprêterait probablement à confirmer la cour européenne, ses négociateurs auront peine à s'affranchir de l'arrêt que celle-ci émettra. Ce dont ont pleine conscience les autorités marocaines qui ne pavoisent nullement sur l'accord donné à la Commission européenne tant elles mesurent que l'avis formulé par l'avocat général de la cour européenne et l'arrêt de celle-ci qui le rendrait contraignant auront force de loi dont certains Etats membres de l'Union se prévaudront pour exiger leur respect. La Suède n'a d'ailleurs pas attendu le 27 février pour faire savoir qu'elle est opposée à une renégociation du litigieux accord de pêche avec le Maroc qui ne tient pas compte de l'avis émis par l'avocat général de la cour européenne.
Bien que les autorités marocaines feignent de ne pas faire grand cas d'une non reconduction de l'accord de pêche prononcée par la cour européenne vu qu'elle n'aurait pas un réel impact économique pour le pays et qu'elles pourront toujours conclure un accord similaire avec les Etats de l'Union qui y tiennent, leur désarroi n'en est pas moins perceptible à l'approche du rendu de l'arrêt qui en confirmant l'avis de l'avocat général infligera au Maroc un camouflet politique et diplomatique dont il aura du mal à en surmonter les conséquences.
Il leur sera en effet impossible après cela d'entretenir la fiction de l'appartenance au Maroc du territoire du Sahara occidental contre laquelle s'inscrirait en faux la cour de justice d'un ensemble d'Etats qu'elles présentent comme acquis à cette thèse.
S'ajoutant aux déboires diplomatiques sur la question du Sahara occidental qui se sont enchaînés pour Rabat, un camouflet juridique qui plus est infligé par la cour européenne obligera inéluctablement les autorités marocaines à se départir de l'inflexibilité qu'elles mettent à refuser le plan onusien soutenu par le quasi-ensemble de la communauté internationale basé sur la négociation entre le Maroc et le Front Polisario dont l'accord auquel elles donneront lieu doit faire l'objet d'un référendum à travers lequel le peuple sahraoui exprimera sa volonté souveraine.
Le rendez-vous du 27 février est pour elles un cauchemar dont elles se pensaient à l'abri, fortes de la puissance des lobbys qu'elles stipendient et ont actionnés pour qu'ils le leur évitent.
LeQuotidien Oran
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