Après la tenue du référendum d'autodétermination en Catalogne, se pose la question des conséquences. Analyse des options pour Barcelone...et pour Madrid.
Après une journée pleine d’incidents, le fossé semble se creuser entre Madrid et Barcelone. Le referendum d’autodétermination organisé par le gouvernement indépendantiste catalan, malgré les efforts du gouvernement de Mariano Rajoy pour interdire un scrutin considéré comme "illégal" car interdit dans la Constitution, "a considérablement aggravé la situation politique en Espagne", affirme Pablo Simon, politologue du think tank Politikon.
"Les tensions sont beaucoup plus difficiles à résoudre aujourd’hui car les deux parties se sont retranchées dans leurs positions", assure Pablo Simon.
"Dimanche, les indépendantistes ont gagné la bataille de la communication, à partir de lundi ils vont devoir prendre des décisions et ça ne va pas être facile", estime Jordi Alberich, directeur du Cercle de l'économie, le think tank des patrons catalans.
Le gouvernement de Mariano Rajoy est tombé dans le piège que lui ont tendu les nationalistes", affirme Joan Vicente, un analyste politique catalan qui a préféré donner un nom d’emprunt "car la situation est vraiment très tendue". Madrid, d’après lui, "aurait dû agir plus habilement en délégitimant le processus, ce qu’ils ont fait, mais sans avoir recours à la police. Ça va faire la Une de tous les journaux alors que les incidents, bien qu’extrêmement regrettables, n’ont été que très ponctuels."
Pour la maire de Gérone, Marta Madrenas, qui a succédé à Carles Puigdemont, actuel président du gouvernement catalan, à la tête de la ville, l’une des plus indépendantistes de Catalogne, le vote "est une nouvelle preuve de notre détermination. C’est ce que nous voulions avant tout démontrer". L’indépendance, ajoute-t-elle "n’est peut–être pas pour demain, car il y a beaucoup de manières d’y arriver mais l’important c’est que nous ayons pu nous exprimer".
Quelles options pour Barcelone?
"Ce qu’a fait la police nationale est un vrai scandale international", déclarait dimanche soir, Jordi Turull, le porte-parole du gouvernement catalan.
Au sein de l’exécutif catalan, qui repose sur une coalition très fragile entre les indépendantistes conservateurs de PdeCat (dont fait partie Carles Puigdemont), les républicains sécessionnistes de la Gauche Republicaine de Catalogne (ERC) et les anticapitalistes (et anti-Union Européenne) de la CUP, les opinions sont très diverses.
Lors d’une interview au quotidien numérique eldiario.es, Carles Puigdemont a assuré qu’il n’était pas question de déclarer unilatéralement l’indépendance au lendemain du referendum. La CUP au contraire estime qu’il faut suivre au pied de la lettre la loi "déconnexion" approuvée à l’arrachée au parlement catalan il y a un mois et qui prépare le cadre légal de la séparation. Quant à ERC ils ne se sont pas prononcés clairement, se limitant à annoncer qu’ils suivront le résultat des urnes.
Quelles options pour Madrid?
Pour Madrid, ni Carles Puigdemont, ni le vice président catalan, Oriol Junqueras, ne sont des interlocuteurs valides. Le porte-parole du gouvernement, Iñigo Mendez de Vigo, l’annonçait vendredi 29 septembre après la réunion du conseil des ministres. "Monsieur Puigdemont a montré une grande déloyauté vis-à-vis de l’Etat et de la société catalane." Et Dolors Monserrat, la ministre de la Santé, de renchérir, interviewée par la radio espagnole RNE: "Le seul dialogue que peut entamer Puigdemont est avec la Justice."
Le Premier ministre espagnol "ne va rien proposer, estime Pablo Simon, car il estime que c’est au parlement catalan de prendre l’initiative, mais cette inaction peut se reveler très dangereuse car à la longue, si ni Madrid ni Barcelone ne sort de l’impasse, cela pourrait remettre en question l’ordre constitutionnel en Espagne".
l'Echo be
Après une journée pleine d’incidents, le fossé semble se creuser entre Madrid et Barcelone. Le referendum d’autodétermination organisé par le gouvernement indépendantiste catalan, malgré les efforts du gouvernement de Mariano Rajoy pour interdire un scrutin considéré comme "illégal" car interdit dans la Constitution, "a considérablement aggravé la situation politique en Espagne", affirme Pablo Simon, politologue du think tank Politikon.
"Les tensions sont beaucoup plus difficiles à résoudre aujourd’hui car les deux parties se sont retranchées dans leurs positions", assure Pablo Simon.
"Dimanche, les indépendantistes ont gagné la bataille de la communication, à partir de lundi ils vont devoir prendre des décisions et ça ne va pas être facile", estime Jordi Alberich, directeur du Cercle de l'économie, le think tank des patrons catalans.
Le gouvernement de Mariano Rajoy est tombé dans le piège que lui ont tendu les nationalistes", affirme Joan Vicente, un analyste politique catalan qui a préféré donner un nom d’emprunt "car la situation est vraiment très tendue". Madrid, d’après lui, "aurait dû agir plus habilement en délégitimant le processus, ce qu’ils ont fait, mais sans avoir recours à la police. Ça va faire la Une de tous les journaux alors que les incidents, bien qu’extrêmement regrettables, n’ont été que très ponctuels."
Pour la maire de Gérone, Marta Madrenas, qui a succédé à Carles Puigdemont, actuel président du gouvernement catalan, à la tête de la ville, l’une des plus indépendantistes de Catalogne, le vote "est une nouvelle preuve de notre détermination. C’est ce que nous voulions avant tout démontrer". L’indépendance, ajoute-t-elle "n’est peut–être pas pour demain, car il y a beaucoup de manières d’y arriver mais l’important c’est que nous ayons pu nous exprimer".
Quelles options pour Barcelone?
"Ce qu’a fait la police nationale est un vrai scandale international", déclarait dimanche soir, Jordi Turull, le porte-parole du gouvernement catalan.
Au sein de l’exécutif catalan, qui repose sur une coalition très fragile entre les indépendantistes conservateurs de PdeCat (dont fait partie Carles Puigdemont), les républicains sécessionnistes de la Gauche Republicaine de Catalogne (ERC) et les anticapitalistes (et anti-Union Européenne) de la CUP, les opinions sont très diverses.
Lors d’une interview au quotidien numérique eldiario.es, Carles Puigdemont a assuré qu’il n’était pas question de déclarer unilatéralement l’indépendance au lendemain du referendum. La CUP au contraire estime qu’il faut suivre au pied de la lettre la loi "déconnexion" approuvée à l’arrachée au parlement catalan il y a un mois et qui prépare le cadre légal de la séparation. Quant à ERC ils ne se sont pas prononcés clairement, se limitant à annoncer qu’ils suivront le résultat des urnes.
Quelles options pour Madrid?
Pour Madrid, ni Carles Puigdemont, ni le vice président catalan, Oriol Junqueras, ne sont des interlocuteurs valides. Le porte-parole du gouvernement, Iñigo Mendez de Vigo, l’annonçait vendredi 29 septembre après la réunion du conseil des ministres. "Monsieur Puigdemont a montré une grande déloyauté vis-à-vis de l’Etat et de la société catalane." Et Dolors Monserrat, la ministre de la Santé, de renchérir, interviewée par la radio espagnole RNE: "Le seul dialogue que peut entamer Puigdemont est avec la Justice."
Le Premier ministre espagnol "ne va rien proposer, estime Pablo Simon, car il estime que c’est au parlement catalan de prendre l’initiative, mais cette inaction peut se reveler très dangereuse car à la longue, si ni Madrid ni Barcelone ne sort de l’impasse, cela pourrait remettre en question l’ordre constitutionnel en Espagne".
l'Echo be
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