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Trump face à la complexité du conflit israélo-palestinien

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  • Trump face à la complexité du conflit israélo-palestinien

    Même si les capitales arabes et Israël ont désormais un ennemi commun, l’Iran, même s’il n’y a plus, aujourd’hui, de conflit israélo-arabe, est-ce à dire qu’il n’y en ait plus entre Israël et la Palestine ? Non. Et ce, pour trois raisons.

    Donald Trump ne cesse de le dire. C'est même le leitmotiv de sa visite en Israël. Il y a aujourd'hui de vraies chances, va-t-il répétant, de parvenir à un règlement du plus vieux des conflits en amenant Israéliens et Palestiniens à signer un compromis de paix et le fait est qu'il n'a pas totalement tort.

    Il a partiellement raison car les capitales arabes et Israël ont aujourd'hui un ennemi commun, l'Iran, puissance régionale dont l'ascension les inquiète tous autant. Il y a longtemps que les services arabes et israéliens coopèrent contre la République islamique et ses alliés et protégés régionaux que sont le régime syrien, le Hezbollah libanais et les milices chiites irakiennes.

    Lors de la deuxième guerre du Liban, celle de 2006, l'espoir des puissances sunnites avait été que l'armée israélienne écrase le Hezbollah et repousse ainsi l'Iran dans ses frontières. Leur déception avait été grande de voir cette guerre s'achever sur un match nul entre Israël et l'organisation politico-militaire des chiites libanais à laquelle les armes iraniennes avait donné une puissance de feu insoupçonnée. Le rapprochement entre les capitales sunnites et Israël s'en était accéléré. C'est de cette année-là que date la si discrète constitution d'un front israélo-arabe contre l'ancienne Perse dont l'ambition est de redevenir la puissance régionale dominante qu'elle avait été jusqu'à la naissance de l'islam et l'expansionnisme arabe qui s'était ensuivi.

    Pour ce qui est des capitales au moins, il n'est pas exagéré de dire qu'il n'y a plus, aujourd'hui, de conflit israélo-arabe mais est-ce à dire qu'il n'y en ait plus entre Israël et les Palestiniens ? Non, bien sûr pas. C'est le pas à ne pas franchir pour trois raisons.

    Des divisions palestiniennes qui nourrissent le refus de la droite israélienne qui conforte à son tour la méfiance des Palestiniens…
    La première est que la droite israélienne au pouvoir est loin d'avoir renoncé à son vieux rêve d'étendre les frontières de l'Etat juif à celles de l'Israël biblique et de n'accepter la création d'un Etat palestinien que sur l'autre rive du Jourdain, autrement dit en Jordanie.

    Officiellement, le Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahou s'est rallié à l'idée de la coexistence de deux Etats, Israël dans ses frontières internationalement reconnues et la Palestine dans les territoires occupés, mais il ne l'a fait que du bout des lèvres et ses partenaires des droites religieuses et nationalistes refusent totalement cette option.

    La deuxième raison pour laquelle un règlement de paix n'apparaît guère envisageable avant longtemps est que les Palestiniens n'ont plus de direction unie et assez forte pour négocier les difficiles compromis qu'il demanderait. Mahmoud Abbas, le président palestinien, manque aujourd'hui d'aura et, surtout, d'autorité. En contrôle de Gaza, les islamistes du Hamas ont amendé leur charte et se sont faits nettement moins intransigeants mais n'en sont pas encore à envisager les conditions d'une coexistence pacifique avec Israël. Ces divisions palestiniennes nourrissent le refus de la droite israélienne qui conforte à son tour la méfiance des Palestiniens.

    La question du statut de Jérusalem
    Connivence israélo-arabe ou pas, rien n'est mûr entre Israéliens et Palestiniens et puis il y a la question de Jérusalem.

    C'est le troisième problème car, ville sainte de l'islam, du judaïsme et de la chrétienté, Jérusalem est revendiquée dans son entièreté par Israël qui en a fait sa " capitale une et indivisible " alors que les Palestiniens veulent installer leur propre capitale à Jérusalem-Est et qu'aucun dirigeant arabe ne pourrait prendre sur lieu d'abandonner la mosquée Al-Aqsa et le mont du Temple à un pays non musulman.

    Beaucoup plus que de vrais intérêts nationaux, Jérusalem est enjeu de symboles et, si l'on peut transiger sur les intérêts par des concessions réciproques, il est infiniment plus difficile de le faire sur des représentations historiques et religieuses de l'histoire longue et, en l'occurrence, millénaire.

    Donald Trump, en un mot, a tout à la fois raison et tort mais le fait est que si les Etats-Unis avaient aujourd'hui un président crédible, fort et respecté et non pas à leur tête un homme fantasque et empêtré dans des soupçons de liens inavouables avec la Russie, les chances de la paix serait grandes.

    Elles ne demanderaient qu'un président américain à même de parler haut et fort aux Israéliens, de mettre en balance le soutien que les Etats-Unis leur apportent, d'ainsi gagner la confiance des Palestiniens et d'amener les capitales sunnites à un compromis sur Jérusalem dont tous les termes possibles sont dans les tiroirs depuis plus d'un quart de siècle.

    Challenges fr
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