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Conflit en Syrie: le rôle crucial du Hezbollah dans les combats

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  • Conflit en Syrie: le rôle crucial du Hezbollah dans les combats

    Le Hezbollah libanais a joué un rôle crucial dans la bataille d’Alep aux côtés des forces du régime et de ses alliés russes et iraniens. Selon les estimations, plusieurs milliers de combattants de cette milice chiite libanaise participent au conflit syrien. Rencontre avec un responsable militaire de l’organisation et deux jeunes combattants qui ont participé directement au conflit.

    Carrure imposante et bonnet de laine enfoncé sur le front, il fait partie de ces jeunes combattants du Hezbollah qui sont envoyés en Syrie pour se battre contre la rébellion. Sa dernière mission remonte au mois de décembre, il se trouvait alors en première ligne sur le front d’Alep-Est.

    « C’était une grande bataille. Nous avons perdu beaucoup d’hommes, mais nous avons remporté la victoire, et je suis fier d’y avoir participé », confie le jeune homme de 23 ans. Et d’ajouter : « Mon frère de 20 ans a perdu la vie durant cette bataille. Pour nous, c’est un privilège qu’il soit mort en martyr. Il est mort pour le Liban et pour le Hezbollah. Nous voulons tous suivre son exemple, et devenir nous aussi des martyres. »

    « Sacrifice »

    A ses côtés, un autre combattant, âgé de quelques années de plus, est en partance pour la Syrie après quelques semaines de repos au Liban. Interrogé sur ses motivations, ce jeune homme répète fidèlement l’argumentaire avancé par les dirigeants du Hezbollah qui assimile les rebelles syriens à des groupes terroristes.

    « Quand je pars en Syrie, je sais que je ne reviendrai peut-être jamais. Mais je suis prêt à faire ce sacrifice parce que je pars pour lutter contre des terroristes qui sont contre les musulmans, contre les chrétiens, et contre tous ceux qui ne sont pas comme eux », explique le jeune combattant. « Ce sont des gens qui n’ont pas de religion, qui tuent des enfants, et qui bombardent des civils. Je pars pour combattre le terrorisme, parce que si on ne le combat pas en Syrie, il arrivera chez nous, au Liban », poursuit-il.

    « Attaquer en première ligne »

    Dans ce local du Hezbollah situé en plein centre de Beyrouth, un responsable militaire de la milice chiite. Au-dessus de son bureau, un portrait d’Hassan Nasrallah, mais aussi de Che Guevara et de Nasser. Arme de poing à la ceinture, un gobelet de café à la main, il évoque les prochaines batailles du Hezbollah sur le territoire syrien.

    « Il y a encore Deir Ezzor, les environs de Homs et puis d’autres zones qui sont toujours occupées par les rebelles et par Daech », explique-t-il. « La force du Hezbollah, ce n’est pas une force traditionnelle, c’est une force d’assaut. Le rôle de nos combattants est d’attaquer en première ligne. Quand ils ont terminé, ils laissent la place à l’armée syrienne. C’est grâce à cette stratégie que la situation s’est améliorée en Syrie », poursuit le stratège.

    « Eviter que le régime s’effondre »

    Avec la reprise d’Alep-Est, le régime de Bachar el-Assad est aujourd’hui dans une position bien plus solide qu’il y a quatre ans lorsque le Hezbollah s’est engagé militairement en Syrie. Pour autant, les responsables de la milice libanaise estiment que leur mission n’est pas terminée en Syrie.

    « A l’origine, si nous sommes allés en Syrie, ce n’est pas pour soutenir Bachar el-Assad mais pour éviter que le régime ne s’effondre. Car si le régime syrien s’effondre, alors nous aurons des milliers de djihadistes qui viendront dans notre pays », s’inquiète le commandant. Et de conclure : « Pour l’instant la menace existe encore. Les terroristes seront toujours soutenus par la communauté sunnite. Quand il y a une guerre entre chiites et sunnites, c’est une guerre de Cent Ans qui éclate. »

    Depuis 2013 et le début de son intervention en Syrie, le Hezbollah a perdu un grand nombre de combattants. Plus de 2000 tués au combat, selon ce responsable de la milice libanaise. Mais celui-ci précise que son l’organisation reste puissante, et surtout qu’elle veille à ne pas retirer de troupes du sud du Liban, le long de la frontière avec Israël. Malgré son intervention en Syrie, le Hezbollah continue en effet de considérer l’Etat hébreu comme son principal ennemi et la lutte contre cet adversaire comme sa principale raison d’être.

    RFI
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