Axelle Choffat, Mis à jour le 05/12/16
PISA - L'OCDE publie ce mardi une nouvelle enquête-test Pisa, analysant sur trois ans les performances des systèmes scolaires du monde entier. Que va donner le classement de la France ?
Le classement PISA 2016 est publié ce mardi matin à 11h. A chaque parution du classement Pisa - pour "Programme international pour le suivi des acquis des élèves" -, tous les trois ans, l'écho médiatique est impressionnant... Et la France est souvent traitée de cancre, son système éducatif ciblé comme défaillant et vecteur d'inégalités. Fin novembre, un autre classement éducatif international, le Timss, a mis en lumière le bas niveau des élèves de CM1 français en sciences et en maths par rapport au reste de l'Europe. Allons-nous, dans la même veine, descendre encore plus bas dans le nouveau classement Pisa ?
PAGE SPECIALE - Que signifie l'acronyme PISA ? Quel est le rôle de l'OCDE ? En quoi consistent exactement les études réalisées ? Comment se déroulent-elles ? Comment se décomposent les tests d'évaluation ? Quel est l'impact du classement à l'international ? Pour quelle raison les études PISA sont-elles appréciées ou critiquées ? Quelle est la place de la France au dernier classement ? Quand sont publiés les résultats de la prochaine enquête PISA ? Qu'ont donné les derniers tests ? Pour tout savoir du classement PISA, parcourez notre dossier spécial.
Classement PISA
Le programme PISA, plus souvent appelé "classement PISA", doit son acronyme à "Program for International Student Assessment", soit "Programme international pour le suivi des acquis des élèves". Cet ensemble d'études réalisées par l'OCDE , l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques, est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L'enquête est publiée tous les trois ans après avoir été menée auprès d'adolescents de 15 ans, pour la plupart à quelques années du résultat du bac. Elle est réalisée dans les 34 pays membres de l'OCDE, mais aussi dans un grand nombre de pays partenaires. La première enquête PISA date de 2001.
Plus concrètement, Pisa mesure les connaissances et compétences acquises de jeunes des quatre coins de la planètes et la performance des systèmes éducatifs des pays tel que l'entend l'OCDE. Avec pour slogan : "Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu'ils peuvent faire avec ce qu'ils savent".
Voici le dernier classement en date, publié en 2013, à partir des données recueillies en 2012. La France est arrivée à la 25e place sur 65 :
Rang Pays Score
1 Shanghaï-Chine 613
2 Singapour 574
3 Hong-Kong-Chine 561
4 Taipei chinois 560
5 Corée 554
6 Macao-Chine 538
7 Japon 536
8 Liechstentein 535
9 Suisse 531
10 Pays-Bas 523
11 Estonie 521
12 Finlande 519
13 Pologne 518
13 ex. Canada 518
15 Belgique 515
16 Allemagne 514
17 Viêt-nam 511
18 Autriche 506
19 Australie 504
20 Irlande 502
21 Slovénie 501
22 Nouvelle-Zélande 500
22 ex. Danemark 500
24 République tchèque 499
25 France 495
26 Royaume-Uni 494
27 Islande 493
28 Lettonie 491
29 Luxembourg 490
30 Norvège 489
31 Portugal 487
32 Italie 485
33 Espagne 484
34 Féd. de Russie 482
34 ex. Slovaquie 482
36 Etats-Unis 481
37 Lituanie 479
38 Suède 478
39 Hongrie 477
40 Croatie 471
41 Israël 467
42 Dubaï 464
43 Grèce 453
44 Serbie 449
45 Turquie 448
46 Roumanie 445
47 Bulgarie 439
48 Kazakhstan 432
49 Thaïlande 427
50 Chili 423
50 ex. Emirats Arabes Unis 423
52 Malaisie 421
53 Mexique 413
54 Monténégro 410
55 Uruguay 409
56 Costa Rica 407
57 Albanie 394
58 Brésil 392
59 Tunisie 388
59 ex. Argentine 388
61 Jordanie 386
62 Colombie 377
63 Qatar 376
64 Indonésie 375
65 Pérou 368
PISA 2012 a fourni des résultats récoltés auprès de 510 000 élèves de 15 ans au sein de 34 pays de l'OCDE et 31 pays partenaires non-membres de l'OCDE. Un panel représentatif des 28 millions d'élèves de cet âge scolarisés dans ces 65 pays et économies. Les moyennes données ci-dessus prennent en compte les résultats dans les trois disciplines testées, Lecture, Maths et Sciences.
Enquête PISA
L'enquête PISA n'est pas la seule enquête éducative à donner lieu à un classement (à ce sujet, voir notre classement des lycées ou encore le célèbre classement de Shanghai spécial universités). Mais relayée par des médias du monde entier et résultat de tests à grande échelle sur le terrain, elle conserve un impact fort depuis sa création il y a bientôt 20 ans. Ses conclusions sont intensément reprises par la presse nationale, qui n'hésite pas à qualifier les participants mal classés de "cancres" ou à suspecter leurs élèves d'être "des imbéciles". Le classement des pays participants retient aussi l'attention d'enseignants ou spécialistes de l'éducation, partagés entre son utilité et ses potentielles dérives. Pour autant, la plupart sont au moins d'accord pour reconnaître les effets bénéfiques de l'exposition médiatique du classement PISA : elle incite pouvoirs et opinions publiques à regarder de plus près le fonctionnement de leurs systèmes éducatifs. Et à se poser la question de leur efficacité. Championne des inégalités dans l'éducation, la France est arrivée 25e sur 65 pays au dernier classement mondial PISA, assez largement devancée par exemple par l'Allemagne ou la Pologne en Europe, tandis que les pays d'Asie trustaient les premières places.
PISA
Pisa est un test international.
Elèves français plus anxieux que la moyenne de l'OCDE, écart de niveaux en hausse entre élèves, recul de 5 places dans le classement des 34 pays de l'OCDE depuis 2003... la France, en pleine réforme de l'éducation, a du pain sur la planche, reconnaissait le ministère de l'Education dans son dernier rapport sur le classement PISA. "Ces résultats sont inacceptables… L'école de la République ce n'est pas fini. Nous allons la refonder." C'est en ces termes que Vincent Peillon, alors ministre de l'Education nationale, avait accueilli "Pisa 2012", les résultats publiés par l'OCDE en décembre 2013. Ce mardi 6 décembre, c'est celle qui lui a succédé, Najat Vallaud-Belkacem, qui s'exprimera sans doute sur le verdict de l'étude de référence : encore plus qu'il y a trois ans, l'enquête-test Pisa et son classement sur la performance des systèmes éducatifs et leur évolution, sont suivis de près par les acteurs du monde de l'éducation et les médias. A quelques mois de l'élection présidentielle en France, chaque camp politique devrait également réagir vivement et se renvoyer la balle sur la responsabilité d'éventuels mauvais résultats…
PISA 2016
La prochaine étude PISA, intitulée "PISA 2015", sort ce mardi 6 décembre 2016, à 11 heures. Soit plusieurs semaines avant le démarrage de la procédure APB (admission post-bac), dorénavant lancée chaque janvier en France. Comme pour les cinq études précédentes, l'étude PISA se sera attachée à évaluer, à l'aide de tests, "l'acquisition de savoirs et savoir-faire essentiels à la vie quotidienne au terme de la scolarité obligatoire". Les sciences seront son domaine majeur d'évaluation. Ses épreuves représenteront par conséquent en 2015 (année de l'enquête) les deux tiers de la durée totale d'évaluation. Les domaines mineurs sont quant à eux la compréhension de l'écrit, les mathématiques et la résolution collaborative de problèmes. Pour la première fois, il a aussi été proposé aux pays participants d'évaluer la culture financière de leurs élèves. Une épreuve toutefois optionnelle.
Test PISA
Concrètement, l'enquête triennale PISA consiste à faire compléter par les élèves de chaque pays participant un questionnaire de fond par type d'évaluation. Trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Les écoliers sélectionnés sont entre 4 500 et 10 000 par pays à plancher sur chacun des tests. Leur sélection se fait d'une manière bien particulière, via un échantillon aléatoire d'établissements scolaires (qu'ils soient publics ou privés) ainsi que sur le critère de l'âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l'évaluation. Ce n'est donc pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix des "cobayes". Ensuite, les élèves sélectionnés sont soumis à des tests écrits avec soit des questions ouvertes, soit des questions à choix multiple. Pour autant, il ne s'agit pas de cocher sans réfléchir : "Les tâches les plus complexes des épreuves Pisa demandent aux élèves de réfléchir à ce qu'ils lisent et de l'évaluer, et pas uniquement de répondre à des questions auxquelles il n'y a qu'une seule réponse correcte", rappellent les organisateurs. Pour les questions ouvertes, les écoliers doivent même argumenter. Les épreuves durent deux heures en tout pour chaque élève, précise l'OCDE. Les situations décrites dans les questionnaires s'inspirent du monde réel.
Les tests PISA ont comme support des questionnaires.
Tests de lecture, de culture mathématique ou encore de culture scientifique... "Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire précis, PISA teste l'aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l'école aux situations de la vie réelle", précise encore le site officiel. Ce sont donc plus les compétences que les connaissances qui sont scrutées. Mais ce n'est pas tout. L'approche de l'apprentissage par l'élève lui-même ou son milieu social, économique, démographique et scolaire font également l'objet d'un questionnaire "contextuel" à remplir en une demi-heure. Ces facteurs sont en effet potentiellement à l'origine des performances des élèves testés et peuvent déterminer leur potentiel d'apprentissage au fil de l'existence.
Enfin, un questionnaire rempli par les proviseurs permet à PISA d'intégrer aux critères de son classement la façon particulière dont est organisée chaque école. A noter également : chaque évaluation triennale s'attarde sur une compétence en particulier. En 2000, c'était la lecture, en 2003, les maths et en 2006 les sciences. Un nouveau cycle 2009-2012-2015 s'articule de la même manière sur les compétences citées. Objectif : constituer, par empilement, un programme continu d'évaluation.
Pour ce qui est de l'élaboration du questionnaire, un Consortium international travaille main dans la main avec les directeurs nationaux de projet. C'est également ce Consortium qui, une fois les réponses recueillies, communique les résultats au Secrétariat de l'OCDE - gestionnaire du projet - ainsi qu'au Comité directeur du PISA.
Si vous voulez voir à quoi ressemblent les tests Pisa, l'OCDE donne plusieurs exemples à partir de la page 50 de ce PDF officiel : voir ici.
PISA et OCDE
Les enquêtes PISA sont menées sous l'égide de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques ou OCDE qui compte aujourd'hui au total 34 pays membres dans le monde, de l'Europe (Allemagne, France, Suisse, Suède, Royaume-Uni, République tchèque, République slovaque, Slovénie, Portugal, Pologne, Pays-Bas, Norvège, Luxembourg, Italie, Islande, Irlande, Hongrie, Grèce, Finlande, Estonie, Espagne, Danemark et Belgique) à l'Amérique (Canada, Mexique, Chili, Etats-Unis) en passant par l'Asie-Pacifique (Turquie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée). Il faut y ajouter l'Australie (en Océanie) et l'Israël au Proche-Orient.
L'OCDE est née en 1960, de la volonté de 18 pays d'Europe, des Etats-Unis et du Canada de se regrouper pour créer une organisation dédiée au développement économique. Les pays membres de l'OCDE actuellement sont pour beaucoup des "pays les plus avancés", mais des pays émergents y figurent également comme le Chili, le Mexique ou la Turquie. L'organisation décrit aujourd'hui sur son site sa mission comme celle de "promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde".
Paru pour la première fois en 2001 sous la houlette de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il ne s'agit pourtant pas de la seule ni de la première étude du genre : il y a aussi, par exemple, l'IEA (Association internationale pour l'évaluation de l'efficacité dans le domaine scolaire), née en pleine guerre froide aux Etats-Unis. Non-gouvernementale, cette association mène encore aujourd'hui des enquêtes à l'international sur les systèmes éducatifs et leurs performances.
PISA - L'OCDE publie ce mardi une nouvelle enquête-test Pisa, analysant sur trois ans les performances des systèmes scolaires du monde entier. Que va donner le classement de la France ?
Le classement PISA 2016 est publié ce mardi matin à 11h. A chaque parution du classement Pisa - pour "Programme international pour le suivi des acquis des élèves" -, tous les trois ans, l'écho médiatique est impressionnant... Et la France est souvent traitée de cancre, son système éducatif ciblé comme défaillant et vecteur d'inégalités. Fin novembre, un autre classement éducatif international, le Timss, a mis en lumière le bas niveau des élèves de CM1 français en sciences et en maths par rapport au reste de l'Europe. Allons-nous, dans la même veine, descendre encore plus bas dans le nouveau classement Pisa ?
PAGE SPECIALE - Que signifie l'acronyme PISA ? Quel est le rôle de l'OCDE ? En quoi consistent exactement les études réalisées ? Comment se déroulent-elles ? Comment se décomposent les tests d'évaluation ? Quel est l'impact du classement à l'international ? Pour quelle raison les études PISA sont-elles appréciées ou critiquées ? Quelle est la place de la France au dernier classement ? Quand sont publiés les résultats de la prochaine enquête PISA ? Qu'ont donné les derniers tests ? Pour tout savoir du classement PISA, parcourez notre dossier spécial.
Classement PISA
Le programme PISA, plus souvent appelé "classement PISA", doit son acronyme à "Program for International Student Assessment", soit "Programme international pour le suivi des acquis des élèves". Cet ensemble d'études réalisées par l'OCDE , l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques, est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L'enquête est publiée tous les trois ans après avoir été menée auprès d'adolescents de 15 ans, pour la plupart à quelques années du résultat du bac. Elle est réalisée dans les 34 pays membres de l'OCDE, mais aussi dans un grand nombre de pays partenaires. La première enquête PISA date de 2001.
Plus concrètement, Pisa mesure les connaissances et compétences acquises de jeunes des quatre coins de la planètes et la performance des systèmes éducatifs des pays tel que l'entend l'OCDE. Avec pour slogan : "Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu'ils peuvent faire avec ce qu'ils savent".
Voici le dernier classement en date, publié en 2013, à partir des données recueillies en 2012. La France est arrivée à la 25e place sur 65 :
Rang Pays Score
1 Shanghaï-Chine 613
2 Singapour 574
3 Hong-Kong-Chine 561
4 Taipei chinois 560
5 Corée 554
6 Macao-Chine 538
7 Japon 536
8 Liechstentein 535
9 Suisse 531
10 Pays-Bas 523
11 Estonie 521
12 Finlande 519
13 Pologne 518
13 ex. Canada 518
15 Belgique 515
16 Allemagne 514
17 Viêt-nam 511
18 Autriche 506
19 Australie 504
20 Irlande 502
21 Slovénie 501
22 Nouvelle-Zélande 500
22 ex. Danemark 500
24 République tchèque 499
25 France 495
26 Royaume-Uni 494
27 Islande 493
28 Lettonie 491
29 Luxembourg 490
30 Norvège 489
31 Portugal 487
32 Italie 485
33 Espagne 484
34 Féd. de Russie 482
34 ex. Slovaquie 482
36 Etats-Unis 481
37 Lituanie 479
38 Suède 478
39 Hongrie 477
40 Croatie 471
41 Israël 467
42 Dubaï 464
43 Grèce 453
44 Serbie 449
45 Turquie 448
46 Roumanie 445
47 Bulgarie 439
48 Kazakhstan 432
49 Thaïlande 427
50 Chili 423
50 ex. Emirats Arabes Unis 423
52 Malaisie 421
53 Mexique 413
54 Monténégro 410
55 Uruguay 409
56 Costa Rica 407
57 Albanie 394
58 Brésil 392
59 Tunisie 388
59 ex. Argentine 388
61 Jordanie 386
62 Colombie 377
63 Qatar 376
64 Indonésie 375
65 Pérou 368
PISA 2012 a fourni des résultats récoltés auprès de 510 000 élèves de 15 ans au sein de 34 pays de l'OCDE et 31 pays partenaires non-membres de l'OCDE. Un panel représentatif des 28 millions d'élèves de cet âge scolarisés dans ces 65 pays et économies. Les moyennes données ci-dessus prennent en compte les résultats dans les trois disciplines testées, Lecture, Maths et Sciences.
Enquête PISA
L'enquête PISA n'est pas la seule enquête éducative à donner lieu à un classement (à ce sujet, voir notre classement des lycées ou encore le célèbre classement de Shanghai spécial universités). Mais relayée par des médias du monde entier et résultat de tests à grande échelle sur le terrain, elle conserve un impact fort depuis sa création il y a bientôt 20 ans. Ses conclusions sont intensément reprises par la presse nationale, qui n'hésite pas à qualifier les participants mal classés de "cancres" ou à suspecter leurs élèves d'être "des imbéciles". Le classement des pays participants retient aussi l'attention d'enseignants ou spécialistes de l'éducation, partagés entre son utilité et ses potentielles dérives. Pour autant, la plupart sont au moins d'accord pour reconnaître les effets bénéfiques de l'exposition médiatique du classement PISA : elle incite pouvoirs et opinions publiques à regarder de plus près le fonctionnement de leurs systèmes éducatifs. Et à se poser la question de leur efficacité. Championne des inégalités dans l'éducation, la France est arrivée 25e sur 65 pays au dernier classement mondial PISA, assez largement devancée par exemple par l'Allemagne ou la Pologne en Europe, tandis que les pays d'Asie trustaient les premières places.
PISA
Pisa est un test international.
Elèves français plus anxieux que la moyenne de l'OCDE, écart de niveaux en hausse entre élèves, recul de 5 places dans le classement des 34 pays de l'OCDE depuis 2003... la France, en pleine réforme de l'éducation, a du pain sur la planche, reconnaissait le ministère de l'Education dans son dernier rapport sur le classement PISA. "Ces résultats sont inacceptables… L'école de la République ce n'est pas fini. Nous allons la refonder." C'est en ces termes que Vincent Peillon, alors ministre de l'Education nationale, avait accueilli "Pisa 2012", les résultats publiés par l'OCDE en décembre 2013. Ce mardi 6 décembre, c'est celle qui lui a succédé, Najat Vallaud-Belkacem, qui s'exprimera sans doute sur le verdict de l'étude de référence : encore plus qu'il y a trois ans, l'enquête-test Pisa et son classement sur la performance des systèmes éducatifs et leur évolution, sont suivis de près par les acteurs du monde de l'éducation et les médias. A quelques mois de l'élection présidentielle en France, chaque camp politique devrait également réagir vivement et se renvoyer la balle sur la responsabilité d'éventuels mauvais résultats…
PISA 2016
La prochaine étude PISA, intitulée "PISA 2015", sort ce mardi 6 décembre 2016, à 11 heures. Soit plusieurs semaines avant le démarrage de la procédure APB (admission post-bac), dorénavant lancée chaque janvier en France. Comme pour les cinq études précédentes, l'étude PISA se sera attachée à évaluer, à l'aide de tests, "l'acquisition de savoirs et savoir-faire essentiels à la vie quotidienne au terme de la scolarité obligatoire". Les sciences seront son domaine majeur d'évaluation. Ses épreuves représenteront par conséquent en 2015 (année de l'enquête) les deux tiers de la durée totale d'évaluation. Les domaines mineurs sont quant à eux la compréhension de l'écrit, les mathématiques et la résolution collaborative de problèmes. Pour la première fois, il a aussi été proposé aux pays participants d'évaluer la culture financière de leurs élèves. Une épreuve toutefois optionnelle.
Test PISA
Concrètement, l'enquête triennale PISA consiste à faire compléter par les élèves de chaque pays participant un questionnaire de fond par type d'évaluation. Trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Les écoliers sélectionnés sont entre 4 500 et 10 000 par pays à plancher sur chacun des tests. Leur sélection se fait d'une manière bien particulière, via un échantillon aléatoire d'établissements scolaires (qu'ils soient publics ou privés) ainsi que sur le critère de l'âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l'évaluation. Ce n'est donc pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix des "cobayes". Ensuite, les élèves sélectionnés sont soumis à des tests écrits avec soit des questions ouvertes, soit des questions à choix multiple. Pour autant, il ne s'agit pas de cocher sans réfléchir : "Les tâches les plus complexes des épreuves Pisa demandent aux élèves de réfléchir à ce qu'ils lisent et de l'évaluer, et pas uniquement de répondre à des questions auxquelles il n'y a qu'une seule réponse correcte", rappellent les organisateurs. Pour les questions ouvertes, les écoliers doivent même argumenter. Les épreuves durent deux heures en tout pour chaque élève, précise l'OCDE. Les situations décrites dans les questionnaires s'inspirent du monde réel.
Les tests PISA ont comme support des questionnaires.
Tests de lecture, de culture mathématique ou encore de culture scientifique... "Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire précis, PISA teste l'aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l'école aux situations de la vie réelle", précise encore le site officiel. Ce sont donc plus les compétences que les connaissances qui sont scrutées. Mais ce n'est pas tout. L'approche de l'apprentissage par l'élève lui-même ou son milieu social, économique, démographique et scolaire font également l'objet d'un questionnaire "contextuel" à remplir en une demi-heure. Ces facteurs sont en effet potentiellement à l'origine des performances des élèves testés et peuvent déterminer leur potentiel d'apprentissage au fil de l'existence.
Enfin, un questionnaire rempli par les proviseurs permet à PISA d'intégrer aux critères de son classement la façon particulière dont est organisée chaque école. A noter également : chaque évaluation triennale s'attarde sur une compétence en particulier. En 2000, c'était la lecture, en 2003, les maths et en 2006 les sciences. Un nouveau cycle 2009-2012-2015 s'articule de la même manière sur les compétences citées. Objectif : constituer, par empilement, un programme continu d'évaluation.
Pour ce qui est de l'élaboration du questionnaire, un Consortium international travaille main dans la main avec les directeurs nationaux de projet. C'est également ce Consortium qui, une fois les réponses recueillies, communique les résultats au Secrétariat de l'OCDE - gestionnaire du projet - ainsi qu'au Comité directeur du PISA.
Si vous voulez voir à quoi ressemblent les tests Pisa, l'OCDE donne plusieurs exemples à partir de la page 50 de ce PDF officiel : voir ici.
PISA et OCDE
Les enquêtes PISA sont menées sous l'égide de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques ou OCDE qui compte aujourd'hui au total 34 pays membres dans le monde, de l'Europe (Allemagne, France, Suisse, Suède, Royaume-Uni, République tchèque, République slovaque, Slovénie, Portugal, Pologne, Pays-Bas, Norvège, Luxembourg, Italie, Islande, Irlande, Hongrie, Grèce, Finlande, Estonie, Espagne, Danemark et Belgique) à l'Amérique (Canada, Mexique, Chili, Etats-Unis) en passant par l'Asie-Pacifique (Turquie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée). Il faut y ajouter l'Australie (en Océanie) et l'Israël au Proche-Orient.
L'OCDE est née en 1960, de la volonté de 18 pays d'Europe, des Etats-Unis et du Canada de se regrouper pour créer une organisation dédiée au développement économique. Les pays membres de l'OCDE actuellement sont pour beaucoup des "pays les plus avancés", mais des pays émergents y figurent également comme le Chili, le Mexique ou la Turquie. L'organisation décrit aujourd'hui sur son site sa mission comme celle de "promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde".
Paru pour la première fois en 2001 sous la houlette de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il ne s'agit pourtant pas de la seule ni de la première étude du genre : il y a aussi, par exemple, l'IEA (Association internationale pour l'évaluation de l'efficacité dans le domaine scolaire), née en pleine guerre froide aux Etats-Unis. Non-gouvernementale, cette association mène encore aujourd'hui des enquêtes à l'international sur les systèmes éducatifs et leurs performances.
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