Camp des réfugiés de Boujdour. Jour ordinaire au «27», un des cinq camps des réfugiés à Tindouf. Le climat, très rude en cette période de l’année, est plutôt chaud. Temps inhabituel, comme l’est depuis quelques jours la situation politique provoquée par la décision marocaine d’expulser la composante civile de la Minurso. Quel est l’état d’esprit du peuple sahraoui après l’escalade ?
«La jeunesse est prête pour la guerre. La paix dure depuis plus de 20 ans. Mais quelle est cette paix qui nous éloigne de notre terre ?» s’interroge dans un soupir Sid Ahmed, correcteur à la radio RASD et chauffeur de taxi à ses heures perdues. La trentaine, ce père de famille «pense à l’avenir de ses trois enfants». «J’ai un magistère en langue et littérature arabes obtenu à l’université africaine d’Adrar. J’ai perdu l’espoir d’avoir un avenir meilleur.
Avec mes 4000 DA que je gagne à la Radio, je subsiste à peine… comme mes compatriotes. Je pense surtout à mes trois enfants. Ils ne doivent pas vivre la vie que j’ai endurée dans les camps, où les conditions climatiques sont très difficiles», poursuit «cet éternel combattant» originaire de Laâyoune, où sa famille possède des terres. Des terres dont elle a été expropriée.
Acculée, la direction politique menace de reprendre les armes suite à la décision unilatérale du Maroc de réduire la composante civile de la Minurso. «Le peuple est prêt à toute éventualité, dans les camps, dans les territoires libérés ou occupés. Il réclame, surtout les jeunes, le retour à la lutte armée. La jeunesse réclame des entraînements au maniement des armes pour un retour rapide à la lutte», reconnaît l’ancien ministre de la Défense, Mohamed Lamine Bouhali, qui refuse, après une vingtaine d’années de service, de reprendre la vie civile, mais veut être un «djoundi» au service de l’objectif commun de son peuple.
Les jeunes loups de l’ALPS veulent en découdre
Les jeunes officiers de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) estiment que ce «qui a été pris par les armes ne sera repris que par les armes». La décision de la probable reprise des armes, enrobée dans un langage plus retenu, a été prise lors du 14e congrès du Front Polisario.
A cette occasion, de jeunes militants du Front ont défendu cette option que les vieux combattants historiques ont toujours écartée par respect pour les engagements onusiens. «Nous ne sommes pas un peuple lâche», a indiqué Youcef Ahmed, jeune membre du secrétariat général du Front Polisario lors d’un point de presse improvisé, la veille des manœuvres de l’ALPS dans un dispensaire en préfabriqué à Aghouinit, à l’extrême sud des territoires libérés.
Selon ce fringant militaire à la carrure athlétique, les efforts diplomatiques n’annulent pas la reprise des armes. «La RASD a exprimé sa désapprobation à travers la lettre adressée par son président Mohamed Abdelaziz au Conseil de sécurité en précisant que la décision marocaine touche au contenu du plan du règlement du conflit. Nous avons envoyé des délégations partout, en Europe, à l’Assemblée nationale française, dans les pays scandinaves, etc.
L’objectif du Front Polisario est de dénoncer l’escalade marocaine. Il est hors de question de faire des concessions sur le droit inaliénable de notre peuple à son indépendance», résume Youcef Ahmed. Les réfugiés sahraouis sont unanimes à penser qu’un jour ils retourneront sur la terre de leurs ancêtres. «De plus en plus de personnes se rendent à Mhiriz en territoires libérés, où les conditions de vie sont plus clémentes qu’à Tindouf. Un jour, on ira plus loin», lâche dans un large sourire le chauffeur de Boujdour.
Nadir Iddir
«La jeunesse est prête pour la guerre. La paix dure depuis plus de 20 ans. Mais quelle est cette paix qui nous éloigne de notre terre ?» s’interroge dans un soupir Sid Ahmed, correcteur à la radio RASD et chauffeur de taxi à ses heures perdues. La trentaine, ce père de famille «pense à l’avenir de ses trois enfants». «J’ai un magistère en langue et littérature arabes obtenu à l’université africaine d’Adrar. J’ai perdu l’espoir d’avoir un avenir meilleur.
Avec mes 4000 DA que je gagne à la Radio, je subsiste à peine… comme mes compatriotes. Je pense surtout à mes trois enfants. Ils ne doivent pas vivre la vie que j’ai endurée dans les camps, où les conditions climatiques sont très difficiles», poursuit «cet éternel combattant» originaire de Laâyoune, où sa famille possède des terres. Des terres dont elle a été expropriée.
Acculée, la direction politique menace de reprendre les armes suite à la décision unilatérale du Maroc de réduire la composante civile de la Minurso. «Le peuple est prêt à toute éventualité, dans les camps, dans les territoires libérés ou occupés. Il réclame, surtout les jeunes, le retour à la lutte armée. La jeunesse réclame des entraînements au maniement des armes pour un retour rapide à la lutte», reconnaît l’ancien ministre de la Défense, Mohamed Lamine Bouhali, qui refuse, après une vingtaine d’années de service, de reprendre la vie civile, mais veut être un «djoundi» au service de l’objectif commun de son peuple.
Les jeunes loups de l’ALPS veulent en découdre
Les jeunes officiers de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) estiment que ce «qui a été pris par les armes ne sera repris que par les armes». La décision de la probable reprise des armes, enrobée dans un langage plus retenu, a été prise lors du 14e congrès du Front Polisario.
A cette occasion, de jeunes militants du Front ont défendu cette option que les vieux combattants historiques ont toujours écartée par respect pour les engagements onusiens. «Nous ne sommes pas un peuple lâche», a indiqué Youcef Ahmed, jeune membre du secrétariat général du Front Polisario lors d’un point de presse improvisé, la veille des manœuvres de l’ALPS dans un dispensaire en préfabriqué à Aghouinit, à l’extrême sud des territoires libérés.
Selon ce fringant militaire à la carrure athlétique, les efforts diplomatiques n’annulent pas la reprise des armes. «La RASD a exprimé sa désapprobation à travers la lettre adressée par son président Mohamed Abdelaziz au Conseil de sécurité en précisant que la décision marocaine touche au contenu du plan du règlement du conflit. Nous avons envoyé des délégations partout, en Europe, à l’Assemblée nationale française, dans les pays scandinaves, etc.
L’objectif du Front Polisario est de dénoncer l’escalade marocaine. Il est hors de question de faire des concessions sur le droit inaliénable de notre peuple à son indépendance», résume Youcef Ahmed. Les réfugiés sahraouis sont unanimes à penser qu’un jour ils retourneront sur la terre de leurs ancêtres. «De plus en plus de personnes se rendent à Mhiriz en territoires libérés, où les conditions de vie sont plus clémentes qu’à Tindouf. Un jour, on ira plus loin», lâche dans un large sourire le chauffeur de Boujdour.
Nadir Iddir
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