La très officielle agence officielle marocaine MAP a publié, ce samedi 9*avril, une dépêche annonçant un appel de «*plus de 120 députés européens (…) à tenir compte des intérêts stratégiques supérieurs du Maroc*».
Dans le conflit qui l’oppose à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, Rabat ne recule devant rien. Pour ses besoins de propagande, il n’hésite pas à remettre au goût du jour une vieille déclaration de députés européens, restée lettre morte*: de l’art de transformer une gifle diplomatique en victoire politique. Explications.
Du neuf avec du vieux
La campagne marocaine à l’encontre de Ban Ki-moon bat son plein. La publication de la déclaration écrite des 120 députés européens s’inscrit dans ce cadre*: le Maroc veut se prévaloir du soutien du Parlement européen dans le conflit qui l’oppose au secrétaire général de l’ONU.
Dans ce document des eurodéputés ont voulu rappeler, à l’Union Européenne et à l’ONU, «*le caractère hautement stratégique du partenariat marco-européen*», rapporte l’agence officielle marocaine. Cette déclaration rappelle «*que le Royaume a initié de nombreuses réformes dans le domaine des droits et des libertés fondamentales, notamment avec l’adoption de la Constitution du 1er*juillet 2011*», selon la même source.
Seulement, cette déclaration n’a absolument rien à voir avec la dispute qui oppose le Maroc à l’ONU, suite à la visite de Ban Ki-moon dans les territoires libérés du Sahara occidental et les déclarations du SG sur une «*occupation*» marocaine. En effet, le document date du 18*janvier 2016, soitsbien avant la visite*Ban Ki-moon en Algérie*et au Sahara occidental, intervenue en mars suivant.
Manœuvres politiciennes*: tentative d’influence
Mais ce n’est pas tout. Il y a lieu de relever un côté presque burlesque de la tentative de récupération marocaine. En effet, en plus d’être antérieure à la visite de Ban Ki-moon, ce document des eurodéputés, rédigé dans l’espoir de soutenir le Maroc sur un autre dossier, s’est transformé en un échec diplomatique.
À l’origine de cette déclaration, l’on retrouve l’ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati, ainsi que l’ancien ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel. Les initiateurs espéraient pousser l’Union européenne à revoir sa décision de justice sur l’annulation d’un accord entre l’UE et le Maroc dans le domaine de l’agriculture et de la pêche.
Cet accord était illégal au regard du droit international. De fait, il englobait le Sahara occidental, considéré comme un territoire sous occupation coloniale. La Justice européenne l’avait donc jugé irrecevable.
Un échec retentissant
Par ailleurs, une source contactée par*TSA*affirme que ce document signé par 120 députés européens a été rédigé «*au niveau de la chancellerie marocaine à Bruxelles*», démontrant ainsi la tentative de lobbying auprès des parlementaires européens.
Enfin, cette déclaration écrite doit réunir 376 signatures pour revêtir un caractère de «*déclaration officielle du Parlement européen*» et ainsi devenir l’équivalent d’une résolution de cette institution. Avec moins du tiers des signatures requises, la tentative marocaine se transforme donc en fiasco diplomatique.
La clôture définitive pour le recueil de signatures aura lieu le 18*avril prochain, selon notre source. La déclaration risque fort de tomber dans les oubliettes du Parlement européen.
Dans le conflit qui l’oppose à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, Rabat ne recule devant rien. Pour ses besoins de propagande, il n’hésite pas à remettre au goût du jour une vieille déclaration de députés européens, restée lettre morte*: de l’art de transformer une gifle diplomatique en victoire politique. Explications.
Du neuf avec du vieux
La campagne marocaine à l’encontre de Ban Ki-moon bat son plein. La publication de la déclaration écrite des 120 députés européens s’inscrit dans ce cadre*: le Maroc veut se prévaloir du soutien du Parlement européen dans le conflit qui l’oppose au secrétaire général de l’ONU.
Dans ce document des eurodéputés ont voulu rappeler, à l’Union Européenne et à l’ONU, «*le caractère hautement stratégique du partenariat marco-européen*», rapporte l’agence officielle marocaine. Cette déclaration rappelle «*que le Royaume a initié de nombreuses réformes dans le domaine des droits et des libertés fondamentales, notamment avec l’adoption de la Constitution du 1er*juillet 2011*», selon la même source.
Seulement, cette déclaration n’a absolument rien à voir avec la dispute qui oppose le Maroc à l’ONU, suite à la visite de Ban Ki-moon dans les territoires libérés du Sahara occidental et les déclarations du SG sur une «*occupation*» marocaine. En effet, le document date du 18*janvier 2016, soitsbien avant la visite*Ban Ki-moon en Algérie*et au Sahara occidental, intervenue en mars suivant.
Manœuvres politiciennes*: tentative d’influence
Mais ce n’est pas tout. Il y a lieu de relever un côté presque burlesque de la tentative de récupération marocaine. En effet, en plus d’être antérieure à la visite de Ban Ki-moon, ce document des eurodéputés, rédigé dans l’espoir de soutenir le Maroc sur un autre dossier, s’est transformé en un échec diplomatique.
À l’origine de cette déclaration, l’on retrouve l’ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati, ainsi que l’ancien ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel. Les initiateurs espéraient pousser l’Union européenne à revoir sa décision de justice sur l’annulation d’un accord entre l’UE et le Maroc dans le domaine de l’agriculture et de la pêche.
Cet accord était illégal au regard du droit international. De fait, il englobait le Sahara occidental, considéré comme un territoire sous occupation coloniale. La Justice européenne l’avait donc jugé irrecevable.
Un échec retentissant
Par ailleurs, une source contactée par*TSA*affirme que ce document signé par 120 députés européens a été rédigé «*au niveau de la chancellerie marocaine à Bruxelles*», démontrant ainsi la tentative de lobbying auprès des parlementaires européens.
Enfin, cette déclaration écrite doit réunir 376 signatures pour revêtir un caractère de «*déclaration officielle du Parlement européen*» et ainsi devenir l’équivalent d’une résolution de cette institution. Avec moins du tiers des signatures requises, la tentative marocaine se transforme donc en fiasco diplomatique.
La clôture définitive pour le recueil de signatures aura lieu le 18*avril prochain, selon notre source. La déclaration risque fort de tomber dans les oubliettes du Parlement européen.
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