Avec le sud-coréen mais aussi très pro-américain Ban Ki-moon, les Etats-Unis ont enfin trouvé l'homme qu'il leur faut à la tête de l'ONU...
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Malaise à l’ONU après la gaffe troublante de Ban Ki-moon
A dessein? Ou par maladr esse? Ban Ki-moon a suscité la controverse mardi, dès sa première journée officielle de travail. Répondant à un journaliste qui lui demandait son opinion sur l'exécution de Saddam Hussein, le tout nouveau secrétaire général de l'ONU s'est nettement démarqué de son prédécesseur Kofi Annan en évitant soigneusement de dénoncer la peine de mort.
L'ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères a d'abord eu une pensée pour les victimes des crimes odieux de Saddam Hussein. Puis il a souligné que «la question de la peine capitale reste la décision de chacun des pays membres». Tout en espérant que ceux-ci respectent «tous les aspects du droit international». Sans mentionner pour autant l'interdiction de la peine de mort dans les tribunaux internationaux de l'ONU. Ou le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'Assemblée générale en 1948.
C'est d'autant plus troublant que les propos ambigus de Ban Ki-moon viennent atténuer le communiqué sans détours du représentant spécial des Nations Unies en Irak, Ashraf Qazi, qui rappelait samedi, juste après la pendaison de Saddam Hussein, combien l'organisation est opposée «à la peine capitale, même dans les cas de crimes de guerre, contre l'humanité ou de génocide». Tout en approuvant, bien sûr, «le désir de justice ressenti par de nombreux Irakiens».
Rupture
Les propos de Ban Ki-moon reflètent-ils un changement de position sur la peine de mort? Michele Montas, la porte-parole du nouveau secrétaire général, assure que non. Mais d'autres, au sein de l'organisation, ne sont guère rassurés. «La peine de mort est légale dans son pays, la Corée du Sud. Mais aussi dans les deux principaux Etats du groupe asiatique porteur de sa candidature: la Chine et le Japon», relève à Genève un haut fonctionnaire. «Et bien sûr, Ban Ki-moon ne voulait pas contrarier les Etats-Unis le jour de son entrée en fonction. Mais s'il s'aplatit devant Washington pour si peu de chose, ça promet! Je veux croire qu'il s'agit d'une maladress e.»
Objectif: pas de vagues!
Pour Victor-Yves *Ghebali, professeur à l'école des Hautes études internationales de Genève, cela ne fait pas l'ombre d'un doute: «Il y a du changement à New York. Le Sud-Coréen Ban Ki-moon est l'homme des Américains. Washington l'a fait choisir parce qu'il ne fera pas de vagues. Il n'est pas issu du sérail comme Kofi Annan, qui maîtrisait la langue de bois mais savait parfois s'en départir. Certes, le Ghanéen aussi avait été nommé grâce aux Etats-Unis. Il avait consacré son premier mandat à réformer l'ONU plutôt qu'à critiquer les Etats. Mais depuis sa réélection et surtout depuis l'invasion de l'Irak sans aval du Conseil de sécurité, le ton du secrétaire général était de plus en plus libre. Mais ce temps est bel et bien révolu. Plus que jamais, l'ONU va s'aligner sur les positions américaines .
source : 24 heures
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Malaise à l’ONU après la gaffe troublante de Ban Ki-moon
A dessein? Ou par maladr esse? Ban Ki-moon a suscité la controverse mardi, dès sa première journée officielle de travail. Répondant à un journaliste qui lui demandait son opinion sur l'exécution de Saddam Hussein, le tout nouveau secrétaire général de l'ONU s'est nettement démarqué de son prédécesseur Kofi Annan en évitant soigneusement de dénoncer la peine de mort.
L'ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères a d'abord eu une pensée pour les victimes des crimes odieux de Saddam Hussein. Puis il a souligné que «la question de la peine capitale reste la décision de chacun des pays membres». Tout en espérant que ceux-ci respectent «tous les aspects du droit international». Sans mentionner pour autant l'interdiction de la peine de mort dans les tribunaux internationaux de l'ONU. Ou le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'Assemblée générale en 1948.
C'est d'autant plus troublant que les propos ambigus de Ban Ki-moon viennent atténuer le communiqué sans détours du représentant spécial des Nations Unies en Irak, Ashraf Qazi, qui rappelait samedi, juste après la pendaison de Saddam Hussein, combien l'organisation est opposée «à la peine capitale, même dans les cas de crimes de guerre, contre l'humanité ou de génocide». Tout en approuvant, bien sûr, «le désir de justice ressenti par de nombreux Irakiens».
Rupture
Les propos de Ban Ki-moon reflètent-ils un changement de position sur la peine de mort? Michele Montas, la porte-parole du nouveau secrétaire général, assure que non. Mais d'autres, au sein de l'organisation, ne sont guère rassurés. «La peine de mort est légale dans son pays, la Corée du Sud. Mais aussi dans les deux principaux Etats du groupe asiatique porteur de sa candidature: la Chine et le Japon», relève à Genève un haut fonctionnaire. «Et bien sûr, Ban Ki-moon ne voulait pas contrarier les Etats-Unis le jour de son entrée en fonction. Mais s'il s'aplatit devant Washington pour si peu de chose, ça promet! Je veux croire qu'il s'agit d'une maladress e.»
Objectif: pas de vagues!
Pour Victor-Yves *Ghebali, professeur à l'école des Hautes études internationales de Genève, cela ne fait pas l'ombre d'un doute: «Il y a du changement à New York. Le Sud-Coréen Ban Ki-moon est l'homme des Américains. Washington l'a fait choisir parce qu'il ne fera pas de vagues. Il n'est pas issu du sérail comme Kofi Annan, qui maîtrisait la langue de bois mais savait parfois s'en départir. Certes, le Ghanéen aussi avait été nommé grâce aux Etats-Unis. Il avait consacré son premier mandat à réformer l'ONU plutôt qu'à critiquer les Etats. Mais depuis sa réélection et surtout depuis l'invasion de l'Irak sans aval du Conseil de sécurité, le ton du secrétaire général était de plus en plus libre. Mais ce temps est bel et bien révolu. Plus que jamais, l'ONU va s'aligner sur les positions américaines .
source : 24 heures
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