Annonce

Réduire
Aucune annonce.

le dechet Donald Trump découvre les lois de la physique politique

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • le dechet Donald Trump découvre les lois de la physique politique

    Ils s’appellent Charlie Sykes, Michelle Fields, Chris Matthews, et Donald Trump leur doit sa pire semaine depuis qu’il a descendu l’escalier mécanique de la Trump Tower, le 16 juin, pour annoncer sa candidature à l’investiture républicaine. Le premier, un animateur de radio conservateur du Wisconsin, Etat qui votera mardi 5 avril, a courtoisement mais consciencieusement étrillé le milliardaire le 28 mars au cours d’un entretien de 17 minutes, notamment sur sa menace de taxation des importations chinoises, ramenée à un simple « bluff ». L’intéressé ignorait manifestement que son interlocuteur comptait parmi ses détracteurs républicains les plus déterminés.
    La deuxième, ex-journaliste au Breitbart News, un site également conservateur, est à l’origine des poursuites ouvertes le lendemain contre le directeur de campagne de M. Trump, qui l’avait écartée sans ménagement à l’issue d’une conférence de presse, au début du mois et que le milliardaire a choisi pourtant de couvrir dans un réflexe clanique. Le troisième, un pilier de la chaîne libérale MSNBC, est parvenu à pousser à la faute un jour plus tard M. Trump sur une question sensible, l’avortement.
    Il faut voir et revoir les cinq minutes pendant lesquelles Chris Matthews prend au piège le milliardaire en lui posant une question purement théorique : si l’avortement devenait illégal, faudrait-il punir les femmes qui y auraient recours. Il faut voir et revoir Donald Trump, totalement pris de court, hésiter pendant une demi-seconde et se prononcer à l’instinct, comme on fait tapis au poker, pour « une forme de punition », avant de faire machine arrière quelques heures plus tard, ulcérant dans le même mouvement les partisans et les adversaires de l’interruption volontaire de grossesse.
    Ce n’est pas la première fois que des journalistes déstabilisent le magnat de l’immobilier, comme l’a montré par le passé la pugnacité des journalistes de la chaîne conservatrice Fox News Megyn Kelly et Chris Wallace, pour ne pas mentionner l’œuvre de longue haleine des vérificateurs du site Politifact ou du Washington Post. Fort de son armée de suiveurs sur les réseaux sociaux et des cohortes de supporteurs à ses meetings, M. Trump s’est d’ailleurs toujours efforcé de privilégier le circuit court de distribution de l’information. Pour s’épargner une étape qui met régulièrement en évidence une embarrassante impréparation et qui souligne en outre que la dénonciation du « politiquement correct » n’offre souvent d’alternative que l’énonciation d’énormités.
    Sa stratégie du coup d’éclat permanent lui a permis d’imposer une sidération et un rythme de campagne qui semble trouver ses limites à un instant crucial de la course à l’investiture républicaine. Car M. Trump, arrivé quasiment neuf en politique, est désormais détenteur d’un capital de déclarations pour lesquelles il va être tenu, de plus en plus, à rendre des comptes. L’heure se précise de la sortie de la zone de confort que permettait la capacité de s’affranchir des lois de la pesanteur politique. Et la fin de cette impunité risque d’être douloureuse.
    lemonde.fr
Chargement...
X