Je n'étais pas revenu au Maroc depuis la fermeture des frontières, en 1994.
J'y suis allé il y a quelques jours, pour un court séjour, mais j'y ai effectué une vraie tournée. Casa, Rabat, Marrakech, Fes, Tetouan, Tanger, Ifrane, en plus d'autres localités que j'ai traversées.
J'avais dit dans un précédent billet que depuis que j'y étais allé, je savais désormais pourquoi le régime algérien s'obstine à ne pas rouvrir les frontières terrestres. Tout simplement parce que s'il le fait, il y aura forcément un afflux massif des Algériens vers le Maroc, et qu'alors, ils découvriraient, par la simple et très efficace observation, toute la différence entre leur pays, pourtant doté de tous les atouts pour un développement intégral, et ce pays voisin, pourtant privé de ressources naturelles, affligé de très nombreux handicaps.
Ils découvriraient combien leurs dirigeants sont corrompus jusqu'à la moelle, pendant qu'une mnoarchie, pourtant réputée très autoritaire, est attachée à la bonne gouvernance de son pays, même si beaucoup reste à faire, en termes de démocratisation.
Le choc serait tellement violent que ce serait, à coup sûr, et sans l'ombre d'un doute, un soulèvement général dans toute l'Algérie. Parce qu'à ce moment là, ce serait comme une douche froide, qui réveillerait les consciences, de leur trop profonde léthargie, ou de leur anesthésie, devrais-je dire. Les Algériens accepteraient très mal que leur voisin et frère ait pu les dépasser ainsi, de façon aussi spectaculaire. C'est bien connu, un frère qui réussit, ca ne réjouit pas toujours.
Je ne m'étendrais pas outre-mesure sur ce que j'y ai vu. il me faudrait écrire des centaines de pages, mais pour le dire simplement, le Maroc a effectué un bon économique, civique et politique quasiment miraculeux.
Oui, bien sûr, beaucoup reste à faire. Des poches de grande misère existent encore, dans les principales villes, et encore plus à la campagne. La sécurité sociale y est problématique, la liberté de la presse pourrait être meilleure, une certaine forme de despotisme, mais aussi de populisme sont encore vivaces.
Mais le plus méritoire est que la prospérité n'y est pas illusoire, elle est vraie, fondée sur la création de richesse, et la classe moyenne s'y est étonnamment multipliée. Toutes couches confondues, elle est devenue majoritaire dans le pays. Le Maroc est devenu une méritocratie. La compétence y trouve sa place, l’éducation, l'université, l'intelligentsia, la société civile sont des réalités.
La corruption et la prostitution y ont très fortement regressé, même si elles sévissent encore, malheureusement. Mais comparées aux années 90, elles se sont très fortement résorbées.
L'urbanisme y est très pointilleux, le patrimoine architectural historique y est placé sous des soins attentifs, préservé à sa juste valeur. Les médinas, casbahs, omniprésentes dans toutes les villes, n'y sont pas seulement des endroits touristiques, mais des lieux de vie, de convivialité, d'échange. La vie culturelle y est foisonnante, l'artisanat est vivant, générateur d'emplois. Le tourisme y est tellement attractif que de très nombreux occidentaux s'installent dans le pays, à demeure.
Les loisirs populaires sont présents partout, des familles disposent partout d'espaces verts, où elles vont passer du temps, où des jeunes viennent chanter et s'amuser, dans la convivialité et le respect des mœurs.
Contrairement aux années 90, le hidjab est omniprésent, mais sans ostentation. Les mosquées sont pleines, mais les bars y sont tout aussi présents, même s'ils sont discrets. Chacun vit de la manière qui lui plait, tant qu'il ne dérange pas la quiétude publique.
Les islamistes qui sont au pouvoir ont une réputation de probité et de compétence. Leurs adversaires ne cherchent pas à les éradiquer, mais à les contrer, même si au Maroc aussi des éradicateurs y foisonnent, surtout dans la presse écrite.
Le roi y est très aimé, et nombreux intellectuels, y compris de gauche, considèrent qu'il est un gage de stabilité. Dommage que ce malheureux baise-main, qui nous horripile, y soit toujours pratiqué. C'est vraiment dommage. Mais je ne veux pas manquer à nos frères marocains, en me mêlant de ce qui les regarde.
En tous les cas, pour revenir à ce que j'avais dit, je suis maintenant convaincu que la seule raison qui anime le régime algérien, pour ne pas ouvrir les frontières terrestres, est la peur que les Algériens découvrent le formidable bond en avant de nos frères.
Puissent-ils prospérer plus encore, puissent-ils devenir un exemple pour nous ! Et le plus émouvant, est qu'ils nous aiment, et nous considèrent. De la même manière que nous aussi nous les aimons et les considérons, n'en déplaise aux baltajias des deux côtés.
Espérons que le probleme du Sahara trouvera une juste et définitive solution.
Je préviens les baltajias, Marocains et Algériens, de ne pas venir ici nous empoisonner avec leur haine. Je bloque quiconque tentera de salir nos pays respectifs, au prétexte de défendre son pays.
DB
djamel benchenouf
el maghrabia
J'y suis allé il y a quelques jours, pour un court séjour, mais j'y ai effectué une vraie tournée. Casa, Rabat, Marrakech, Fes, Tetouan, Tanger, Ifrane, en plus d'autres localités que j'ai traversées.
J'avais dit dans un précédent billet que depuis que j'y étais allé, je savais désormais pourquoi le régime algérien s'obstine à ne pas rouvrir les frontières terrestres. Tout simplement parce que s'il le fait, il y aura forcément un afflux massif des Algériens vers le Maroc, et qu'alors, ils découvriraient, par la simple et très efficace observation, toute la différence entre leur pays, pourtant doté de tous les atouts pour un développement intégral, et ce pays voisin, pourtant privé de ressources naturelles, affligé de très nombreux handicaps.
Ils découvriraient combien leurs dirigeants sont corrompus jusqu'à la moelle, pendant qu'une mnoarchie, pourtant réputée très autoritaire, est attachée à la bonne gouvernance de son pays, même si beaucoup reste à faire, en termes de démocratisation.
Le choc serait tellement violent que ce serait, à coup sûr, et sans l'ombre d'un doute, un soulèvement général dans toute l'Algérie. Parce qu'à ce moment là, ce serait comme une douche froide, qui réveillerait les consciences, de leur trop profonde léthargie, ou de leur anesthésie, devrais-je dire. Les Algériens accepteraient très mal que leur voisin et frère ait pu les dépasser ainsi, de façon aussi spectaculaire. C'est bien connu, un frère qui réussit, ca ne réjouit pas toujours.
Je ne m'étendrais pas outre-mesure sur ce que j'y ai vu. il me faudrait écrire des centaines de pages, mais pour le dire simplement, le Maroc a effectué un bon économique, civique et politique quasiment miraculeux.
Oui, bien sûr, beaucoup reste à faire. Des poches de grande misère existent encore, dans les principales villes, et encore plus à la campagne. La sécurité sociale y est problématique, la liberté de la presse pourrait être meilleure, une certaine forme de despotisme, mais aussi de populisme sont encore vivaces.
Mais le plus méritoire est que la prospérité n'y est pas illusoire, elle est vraie, fondée sur la création de richesse, et la classe moyenne s'y est étonnamment multipliée. Toutes couches confondues, elle est devenue majoritaire dans le pays. Le Maroc est devenu une méritocratie. La compétence y trouve sa place, l’éducation, l'université, l'intelligentsia, la société civile sont des réalités.
La corruption et la prostitution y ont très fortement regressé, même si elles sévissent encore, malheureusement. Mais comparées aux années 90, elles se sont très fortement résorbées.
L'urbanisme y est très pointilleux, le patrimoine architectural historique y est placé sous des soins attentifs, préservé à sa juste valeur. Les médinas, casbahs, omniprésentes dans toutes les villes, n'y sont pas seulement des endroits touristiques, mais des lieux de vie, de convivialité, d'échange. La vie culturelle y est foisonnante, l'artisanat est vivant, générateur d'emplois. Le tourisme y est tellement attractif que de très nombreux occidentaux s'installent dans le pays, à demeure.
Les loisirs populaires sont présents partout, des familles disposent partout d'espaces verts, où elles vont passer du temps, où des jeunes viennent chanter et s'amuser, dans la convivialité et le respect des mœurs.
Contrairement aux années 90, le hidjab est omniprésent, mais sans ostentation. Les mosquées sont pleines, mais les bars y sont tout aussi présents, même s'ils sont discrets. Chacun vit de la manière qui lui plait, tant qu'il ne dérange pas la quiétude publique.
Les islamistes qui sont au pouvoir ont une réputation de probité et de compétence. Leurs adversaires ne cherchent pas à les éradiquer, mais à les contrer, même si au Maroc aussi des éradicateurs y foisonnent, surtout dans la presse écrite.
Le roi y est très aimé, et nombreux intellectuels, y compris de gauche, considèrent qu'il est un gage de stabilité. Dommage que ce malheureux baise-main, qui nous horripile, y soit toujours pratiqué. C'est vraiment dommage. Mais je ne veux pas manquer à nos frères marocains, en me mêlant de ce qui les regarde.
En tous les cas, pour revenir à ce que j'avais dit, je suis maintenant convaincu que la seule raison qui anime le régime algérien, pour ne pas ouvrir les frontières terrestres, est la peur que les Algériens découvrent le formidable bond en avant de nos frères.
Puissent-ils prospérer plus encore, puissent-ils devenir un exemple pour nous ! Et le plus émouvant, est qu'ils nous aiment, et nous considèrent. De la même manière que nous aussi nous les aimons et les considérons, n'en déplaise aux baltajias des deux côtés.
Espérons que le probleme du Sahara trouvera une juste et définitive solution.
Je préviens les baltajias, Marocains et Algériens, de ne pas venir ici nous empoisonner avec leur haine. Je bloque quiconque tentera de salir nos pays respectifs, au prétexte de défendre son pays.
DB
djamel benchenouf
el maghrabia
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