Les premiers clients de l’Imperial Marhaba depuis l’attentat sont algériens !
Sur leurs photos de vacances, Skander Lotfi Messadi et Serhan Aoun sont totalement seuls. Seuls dans la piscine, seuls à la réception, seuls sur la plage. Les photos de cet hôtel étrangement vide ont quelque chose de surréel.
Et pour cause, cet hôtel, c’est l’Imperial Marhaba, où il y tout juste deux semaines, le 26 juin 2015, 38 vacanciers sont tombés sous les balles de Seifeddine Rezgui. Depuis, c’est le désert. Les fleurs déposées sur le sable en hommage aux victimes sèchent au soleil à côté des transats vides.
Les seuls occupants de l’hôtel sont deux courageux vacanciers algériens qui ont choisi délibérément cet hôtel. A Webdo, on a voulu savoir ce qui a motivé leur choix et comment ils ont vécu leur séjour dans un hôtel fantôme. On a donc été leur poser la question.
« On n’a pas choisi le Marhaba par hasard.
On voulait casser un tabou. C’est comme dire aux gens : n’ayez pas peur de passer la nuit dans cette maison qu’on prétend être une maison hantée. Voyez, on l’a fait et on est encore en vie ».
Il n’est pas simple d’arriver dans un lieu encore sous l’horreur de ce qui s’est passé. Skander et Serhan s’en sont vite rendu compte :
« Dès l’entrée du parking, la tension se fait sentir. Le service de sécurité est chapeauté par un groupe de policiers armés. On nous demande de patienter à l’extérieur de l’hôtel. On sent qu’ils sont perplexes et ne savent pas trop quoi faire. Ils ne s’attendaient pas à avoir des clients. On avait appelé pour réserver pourtant mais ils ont dû croire à un canular. Au bout de dix minutes je m’impatiente et commence à rouspéter. Les agents de sécurité s’énervent. Le ton monte. Je menace de dénoncer leur accueil à la presse algérienne. Des policiers en civil interviennent pour calmer le jeu. Un coup de fil plus tard et enfin, un responsable de l’administration de l’hôtel demande à ce qu’on nous laisse entrer»
« A la réception, il y a un seul employé, il est accueillant et souriant et nous présente des excuses. Ensuite le directeur du groupe hôtelier lui-même se déplace et nous explique un peu crispé que depuis la tuerie, tout le monde est sous un stress énorme. Nous ne pouvons que compatir. Pour se rattraper, on nous offre l’une des plus belles chambres de l’établissement avec vue sur mer et sur piscine et on nous remplit le mini bar à ras-bord ».
Il y a 370 chambres dans l’hôtel, toutes vides. Le jour du massacre il y avait 680 locataires, tous partis les jours qui ont suivi l’attaque.
« Aujourd’hui, il n’y a que nous, deux Algériens qui ont tout l’hôtel et tout le personnel rien que pour eux. Nous sommes là pour dire au monde que les Algériens n’ont pas peur du terrorisme et que nous soutenons nos frères tunisiens dans cette situation difficile comme eux l’ont fait pour nous, il y a quelques années ».
« On a été sur la plage et on a rendu hommage aux morts mais on a aussi voulu rendre hommage à la vie en apportant justement un peu de vie dans cet hôtel déserté. On a été partout, traversant les couloirs, la réception, allant partout. Le personnel à force de nous voir partout a dû croire un moment que nous étions des fantômes ».
Sur leurs photos de vacances, Skander Lotfi Messadi et Serhan Aoun sont totalement seuls. Seuls dans la piscine, seuls à la réception, seuls sur la plage. Les photos de cet hôtel étrangement vide ont quelque chose de surréel.
Et pour cause, cet hôtel, c’est l’Imperial Marhaba, où il y tout juste deux semaines, le 26 juin 2015, 38 vacanciers sont tombés sous les balles de Seifeddine Rezgui. Depuis, c’est le désert. Les fleurs déposées sur le sable en hommage aux victimes sèchent au soleil à côté des transats vides.
Les seuls occupants de l’hôtel sont deux courageux vacanciers algériens qui ont choisi délibérément cet hôtel. A Webdo, on a voulu savoir ce qui a motivé leur choix et comment ils ont vécu leur séjour dans un hôtel fantôme. On a donc été leur poser la question.
« On n’a pas choisi le Marhaba par hasard.
On voulait casser un tabou. C’est comme dire aux gens : n’ayez pas peur de passer la nuit dans cette maison qu’on prétend être une maison hantée. Voyez, on l’a fait et on est encore en vie ».
Il n’est pas simple d’arriver dans un lieu encore sous l’horreur de ce qui s’est passé. Skander et Serhan s’en sont vite rendu compte :
« Dès l’entrée du parking, la tension se fait sentir. Le service de sécurité est chapeauté par un groupe de policiers armés. On nous demande de patienter à l’extérieur de l’hôtel. On sent qu’ils sont perplexes et ne savent pas trop quoi faire. Ils ne s’attendaient pas à avoir des clients. On avait appelé pour réserver pourtant mais ils ont dû croire à un canular. Au bout de dix minutes je m’impatiente et commence à rouspéter. Les agents de sécurité s’énervent. Le ton monte. Je menace de dénoncer leur accueil à la presse algérienne. Des policiers en civil interviennent pour calmer le jeu. Un coup de fil plus tard et enfin, un responsable de l’administration de l’hôtel demande à ce qu’on nous laisse entrer»
« A la réception, il y a un seul employé, il est accueillant et souriant et nous présente des excuses. Ensuite le directeur du groupe hôtelier lui-même se déplace et nous explique un peu crispé que depuis la tuerie, tout le monde est sous un stress énorme. Nous ne pouvons que compatir. Pour se rattraper, on nous offre l’une des plus belles chambres de l’établissement avec vue sur mer et sur piscine et on nous remplit le mini bar à ras-bord ».
Il y a 370 chambres dans l’hôtel, toutes vides. Le jour du massacre il y avait 680 locataires, tous partis les jours qui ont suivi l’attaque.
« Aujourd’hui, il n’y a que nous, deux Algériens qui ont tout l’hôtel et tout le personnel rien que pour eux. Nous sommes là pour dire au monde que les Algériens n’ont pas peur du terrorisme et que nous soutenons nos frères tunisiens dans cette situation difficile comme eux l’ont fait pour nous, il y a quelques années ».
« On a été sur la plage et on a rendu hommage aux morts mais on a aussi voulu rendre hommage à la vie en apportant justement un peu de vie dans cet hôtel déserté. On a été partout, traversant les couloirs, la réception, allant partout. Le personnel à force de nous voir partout a dû croire un moment que nous étions des fantômes ».
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