Le chef du gouvernement marocain a confirmé la construction de plus de 100 km de clôtures le long de sa frontière avec l'Algérie.
C'est Fort Alamo! A prendre au pied de la lettre les raisons invoquées par les responsables marocains pour justifier un tel branle-bas de combat on croirait que le royaume se préparerait à soutenir un siège de quelques années. Sauf que l'assaillant n'existe que dans leur esprit. Un ennemi imaginaire pour des malades atteints de syndromes chroniques de la persécution. Une paranoïa royale.
A la hauteur des délires que s'offre le pouvoir marocain dés qu'il évoque l'Algérie. Le chef du gouvernement marocain a confirmé la construction de plus de 100 km de clôtures le long de sa frontière avec l'Algérie. Un mur qui doit être prolongé de 14 kilomètres alors qu' «Au moins quatre nouveaux postes-frontières sont en cours de construction». Au même moment notre voisin de l'Ouest a décidé de masser ses troupes à nos portes. «Le général Bouchaïb Arroub, inspecteur général des Forces armées royales et commandant de la Zone sud, a donné des instructions fermes afin de renforcer la surveillance armée des postes frontaliers avec l'Algérie», écrivait le quotidien marocain Al Massae dans son édition du 29 mai (voir L'Expression du 30 mai). Rabat a finalement rompu le silence sur des informations dont nous faisions état dans ces mêmes colonnes au mois de décembre 2013. Il s'agirait en fait d'un projet plus grandiose: c'est un mur de 450 kilomètres que le Maroc compte ériger le long de sa frontière avec l'Algérie. De hauts responsables des forces armées royales, de la gendarmerie, du ministère de l'Intérieur...s'étaient réunis en conclave à Oujda pour mettre en oeuvre cette gigantesque entreprise. De quoi a donc peur notre ami le roi au point de vouloir se claquemurer de la sorte? De l'Algérie à qui il envoie des tonnes de drogue? Du trafic de carburant qui constitue pour l'Algérie un manque à gagner pourtant sorti tout droit de son sous-sol? «Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d'une manière illégale. Cela représente une perte d'un milliard de dinars», avait déclaré, le 22 juillet 2013 à El Oued, l'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. De quoi faire tourner 600.000 véhicules.
Près de 25% de la production nationale de carburant «sont exportés illégalement» vers les pays voisins avait indiqué, le 14 juillet de la même année, l' ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Pourquoi le Maroc ferme les yeux devant ce type de contrebande? La raison est simple. Le carburant pompé puis acheminé des stations-service des wilayas de l'Ouest algérien frontalières avec le Maroc, s'y vend au noir à moitié prix (4 dirhams le litre au lieu de 8,4 dirhams). Un business juteux qui s'est enraciné dans les grandes villes du Maroc: Rabat, Meknès... Il permet en outre de maintenir la paix sociale au Maroc oriental. Une région qui souffre du chômage et de disparités flagrantes.
«70% de l'économie de la région du Maroc oriental dépendent de la contrebande et nous estimons le chiffre d'affaires moyen de cette activité à 6 milliards de dirhams par an. Le secteur informel emploie plus de 10 000 personnes et couvre l'essentiel des besoins de consommation», avait reconnu la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Oujda dans une étude qui avait été consacrée à la pratique du commerce illégal. Des arguments qui suffisent normalement à faire tomber les masques. Le mur que construit le Maroc ne fera pas reculer la misère que vit son peuple particulièrement dans cette région frontalière avec l'Algérie. Comme il ne lui donnera pas davantage de postes d'emplois ni fera baisser le bruissement de sa colère et de ses frustrations. Des murmures nous sont déjà parvenus.
Par Mohamed TOUATI
=== MODERATION ===
Topic fermé à la demande de jmlix.
C'est Fort Alamo! A prendre au pied de la lettre les raisons invoquées par les responsables marocains pour justifier un tel branle-bas de combat on croirait que le royaume se préparerait à soutenir un siège de quelques années. Sauf que l'assaillant n'existe que dans leur esprit. Un ennemi imaginaire pour des malades atteints de syndromes chroniques de la persécution. Une paranoïa royale.
A la hauteur des délires que s'offre le pouvoir marocain dés qu'il évoque l'Algérie. Le chef du gouvernement marocain a confirmé la construction de plus de 100 km de clôtures le long de sa frontière avec l'Algérie. Un mur qui doit être prolongé de 14 kilomètres alors qu' «Au moins quatre nouveaux postes-frontières sont en cours de construction». Au même moment notre voisin de l'Ouest a décidé de masser ses troupes à nos portes. «Le général Bouchaïb Arroub, inspecteur général des Forces armées royales et commandant de la Zone sud, a donné des instructions fermes afin de renforcer la surveillance armée des postes frontaliers avec l'Algérie», écrivait le quotidien marocain Al Massae dans son édition du 29 mai (voir L'Expression du 30 mai). Rabat a finalement rompu le silence sur des informations dont nous faisions état dans ces mêmes colonnes au mois de décembre 2013. Il s'agirait en fait d'un projet plus grandiose: c'est un mur de 450 kilomètres que le Maroc compte ériger le long de sa frontière avec l'Algérie. De hauts responsables des forces armées royales, de la gendarmerie, du ministère de l'Intérieur...s'étaient réunis en conclave à Oujda pour mettre en oeuvre cette gigantesque entreprise. De quoi a donc peur notre ami le roi au point de vouloir se claquemurer de la sorte? De l'Algérie à qui il envoie des tonnes de drogue? Du trafic de carburant qui constitue pour l'Algérie un manque à gagner pourtant sorti tout droit de son sous-sol? «Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d'une manière illégale. Cela représente une perte d'un milliard de dinars», avait déclaré, le 22 juillet 2013 à El Oued, l'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. De quoi faire tourner 600.000 véhicules.
Près de 25% de la production nationale de carburant «sont exportés illégalement» vers les pays voisins avait indiqué, le 14 juillet de la même année, l' ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Pourquoi le Maroc ferme les yeux devant ce type de contrebande? La raison est simple. Le carburant pompé puis acheminé des stations-service des wilayas de l'Ouest algérien frontalières avec le Maroc, s'y vend au noir à moitié prix (4 dirhams le litre au lieu de 8,4 dirhams). Un business juteux qui s'est enraciné dans les grandes villes du Maroc: Rabat, Meknès... Il permet en outre de maintenir la paix sociale au Maroc oriental. Une région qui souffre du chômage et de disparités flagrantes.
«70% de l'économie de la région du Maroc oriental dépendent de la contrebande et nous estimons le chiffre d'affaires moyen de cette activité à 6 milliards de dirhams par an. Le secteur informel emploie plus de 10 000 personnes et couvre l'essentiel des besoins de consommation», avait reconnu la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Oujda dans une étude qui avait été consacrée à la pratique du commerce illégal. Des arguments qui suffisent normalement à faire tomber les masques. Le mur que construit le Maroc ne fera pas reculer la misère que vit son peuple particulièrement dans cette région frontalière avec l'Algérie. Comme il ne lui donnera pas davantage de postes d'emplois ni fera baisser le bruissement de sa colère et de ses frustrations. Des murmures nous sont déjà parvenus.
Par Mohamed TOUATI
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