Les Saoudiens s’impliquent toujours plus dans les pays voisins, au Yémen, mais également en Syrie. Pour la presse du Golfe, c’est le résultat du grand retour de Riyad sur la scène locale.
Il y a deux semaines, l’Arabie Saoudite annonçait qu’elle interrompait ses frappes aériennes au Yémen, engagées le 25 mars pour contrer l’insurrection des houthistes, soutenus par l’Iran, l’autre géant régional. Or, non seulement les bombardements se sont poursuivis, mais on apprenait ce 3 mai, qu’une opération au sol avait débuté, ce que l’Arabie Saoudite a démenti.
“La plupart des sources s’accordent à dire que des soldats de la coalition arabe ont été déployés à Aden, dans le sud du Yémen”, écrit Abdelabari Atouan, rédacteur en chef du journal panarabe Rai Al-Youm. “Le démenti officiel saoudien n'a convaincu personne.” Et d'ajouter : “Quoi qu'il en soit, la guerre au sol avait de toute façon commencé, puisque les combats font rage à la frontière saoudo-yéménite.”
Ce qui est sûr, par ailleurs, c’est que les Saoudiens “soutiennent des commandos yéménites” et “fournissent des renforts sous la forme d'armes, de munitions et d’autres équipements”, selon les quotidiens saoudiens Al-Watan et Al-Makkah.
Grand tournant
Depuis le début de l'intervention au Yémen, la presse saoudienne souligne qu'il s'agit d'un tournant pour la politique régionale. “C'est un signal d'arrêt pour l'influence iranienne au Moyen-Orient”, affirme ainsi le site saoudien Al-Arabiya. Et cela se traduira par une politique plus offensive non seulement au Yémen, mais aussi en Syrie, annonce-t-il. A l’appui l’article cite le chef de file des sunnites libanais, Saad Hariri, selon lequel cette nouvelle politique se traduira, “inévitablement”, par une “couverture aérienne pour l'opposition syrienne”, et ce“avec ou sans l'accord de Washington”
“Les Saoudiens sont bien occupés au Yémen", écrit l'éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi dans Al-Hayat. Mais en Syrie aussi, “les choses vont vite” : “Le régime de Damas est en train de s'effondrer. Il faut saisir l'occasion. Les différentes composantes de l'opposition syrienne doivent prendre les choses en main. [...] Les Saoudiens et les Turcs ont assez à faire par ailleurs, mais ils donneront leur bénédiction à ceux qui entreront, victorieux, à Damas.”
Nouveau roi
“La politique du nouveau roi saoudien Salmane [monté sur le trône le 23 janvier dernier] est très différente de celle de son prédécesseur, principalement grâce au rapprochement avec la Turquie et le Qatar”, résume pour sa part le site Arabi21. “Cela remonte le moral aux conservateurs et à certains courants islamistes en Arabie Saoudite.”
C’est plus généralement dans les milieux sunnites du Golfe que la nouvelle politique étrangère saoudienne est applaudie : “L'Iran se vantait d'étendre son empire dans le monde arabe”, souligne Ali Al-Dhafiri sur la chaîne qatarie Al-Jazira. “Mais qui a dit que l'humiliation devait être le destin des Arabes ? Riyad a décidé d'occuper la place qui doit être la sienne, de puissance dirigeante, pour rétablir l'équilibre” des pays arabes face à l'Iran.
Des observateurs étrangers pointent toutefois la face sombre de la nouvelle gouvernance. Kenneth Pollack, spécialiste des affaires saoudiennes, rappelle ainsi, sur un blog du think tank Brookings Institution que la nouvelle équipe dirigeante saoudienne est largement dominée par des membres d’une branche particulière de la famille régnante, les Soudayris, qui “a été associée à des dépenses excessives, à de la corruption [...] et à une politique étrangère [...] que les Etats-Unis ont jugée risquée, voire dangereuse.”
courrier international
Il y a deux semaines, l’Arabie Saoudite annonçait qu’elle interrompait ses frappes aériennes au Yémen, engagées le 25 mars pour contrer l’insurrection des houthistes, soutenus par l’Iran, l’autre géant régional. Or, non seulement les bombardements se sont poursuivis, mais on apprenait ce 3 mai, qu’une opération au sol avait débuté, ce que l’Arabie Saoudite a démenti.
“La plupart des sources s’accordent à dire que des soldats de la coalition arabe ont été déployés à Aden, dans le sud du Yémen”, écrit Abdelabari Atouan, rédacteur en chef du journal panarabe Rai Al-Youm. “Le démenti officiel saoudien n'a convaincu personne.” Et d'ajouter : “Quoi qu'il en soit, la guerre au sol avait de toute façon commencé, puisque les combats font rage à la frontière saoudo-yéménite.”
Ce qui est sûr, par ailleurs, c’est que les Saoudiens “soutiennent des commandos yéménites” et “fournissent des renforts sous la forme d'armes, de munitions et d’autres équipements”, selon les quotidiens saoudiens Al-Watan et Al-Makkah.
Grand tournant
Depuis le début de l'intervention au Yémen, la presse saoudienne souligne qu'il s'agit d'un tournant pour la politique régionale. “C'est un signal d'arrêt pour l'influence iranienne au Moyen-Orient”, affirme ainsi le site saoudien Al-Arabiya. Et cela se traduira par une politique plus offensive non seulement au Yémen, mais aussi en Syrie, annonce-t-il. A l’appui l’article cite le chef de file des sunnites libanais, Saad Hariri, selon lequel cette nouvelle politique se traduira, “inévitablement”, par une “couverture aérienne pour l'opposition syrienne”, et ce“avec ou sans l'accord de Washington”
“Les Saoudiens sont bien occupés au Yémen", écrit l'éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi dans Al-Hayat. Mais en Syrie aussi, “les choses vont vite” : “Le régime de Damas est en train de s'effondrer. Il faut saisir l'occasion. Les différentes composantes de l'opposition syrienne doivent prendre les choses en main. [...] Les Saoudiens et les Turcs ont assez à faire par ailleurs, mais ils donneront leur bénédiction à ceux qui entreront, victorieux, à Damas.”
Nouveau roi
“La politique du nouveau roi saoudien Salmane [monté sur le trône le 23 janvier dernier] est très différente de celle de son prédécesseur, principalement grâce au rapprochement avec la Turquie et le Qatar”, résume pour sa part le site Arabi21. “Cela remonte le moral aux conservateurs et à certains courants islamistes en Arabie Saoudite.”
C’est plus généralement dans les milieux sunnites du Golfe que la nouvelle politique étrangère saoudienne est applaudie : “L'Iran se vantait d'étendre son empire dans le monde arabe”, souligne Ali Al-Dhafiri sur la chaîne qatarie Al-Jazira. “Mais qui a dit que l'humiliation devait être le destin des Arabes ? Riyad a décidé d'occuper la place qui doit être la sienne, de puissance dirigeante, pour rétablir l'équilibre” des pays arabes face à l'Iran.
Des observateurs étrangers pointent toutefois la face sombre de la nouvelle gouvernance. Kenneth Pollack, spécialiste des affaires saoudiennes, rappelle ainsi, sur un blog du think tank Brookings Institution que la nouvelle équipe dirigeante saoudienne est largement dominée par des membres d’une branche particulière de la famille régnante, les Soudayris, qui “a été associée à des dépenses excessives, à de la corruption [...] et à une politique étrangère [...] que les Etats-Unis ont jugée risquée, voire dangereuse.”
courrier international
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