Nadéra BOUAZZA Correspondante au Caire 16 février 2015 à 16:13
En représailles de l’exécution d'Egyptiens par la branche libyenne de l’Etat islamique, l’aviation du Caire a mené des frappes ciblées en Libye. Un engagement militaire qui fait craindre un débordement de la crise libyenne en Egypte.
A la une du quotidien égyptien Masry al-Youm, le titre «Le droit de répondre» réplique à l’exécution, revendiquée dimanche soir par l’Etat islamique, d’un groupe d’Egyptiens coptes. Et de fait, lundi matin, les autorités égyptiennes ont annoncé avoir mené «des frappes aériennes ciblées contre des camps et des lieux de rassemblement ou des dépôts d’arme de Da’ch en Libye […] afin de venger l’effusion de sang et punir les assassins. Il faut que chacun sache que les Egyptiens ont un bouclier qui les protège.»
Cette intervention suivait de quelques heures la revendication de l’exécution d’une dizaine d’Egyptiens de confession copte par la branche libyenne de l’Etat islamique. Une vidéo, diffusée dimanche, montre la décapitation de plus d’une douzaine d’hommes – présentés comme des Egyptiens coptes – sur une plage. Le modus operandi et la macabre mise en scène rappellent les exécutions d’otages en Syrie. Début janvier, la branche libyenne avait revendiqué le rapt de vingt-et-un travailleurs coptes, principalement en provenance de Haute-Egypte.
Le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, a condamné la lâcheté des criminels dans un discours dans lequel il justifie l’intervention de l’aviation égyptienne. «Une réaction était nécessaire, analyse le politologue Hassan al-Nafaa. L’armée égyptienne ne pouvait pas rester immobile après ce crime atroce. Elle devait intervenir. Son action ne réglera toutefois pas la crise libyenne, qui dépasse la mort des otages égyptiens. Le gouvernement central libyen, dépassé, n’arrive pas à contrôler le pays. L’Egypte ne peut toutefois pas intervenir seule, il faut une coordination régionale.» Dans son discours, le président égyptien exhorte la communauté internationale et les membres du Conseil de sécurité à réagir et prendre les mesures nécessaires en Libye.
Cette intervention militaire engage un peu plus l’Egypte dans le conflit qui oppose des factions armées, dont certaines extrémistes, et le gouvernement central. Depuis plusieurs mois déjà, les autorités égyptiennes communiquent sur la présence de groupes jihadistes à la frontière libyenne. «La frontière égypto-libyenne constitue depuis longtemps une menace pour la sécurité intérieure égyptienne, précise Hassan al-Nafaa. Des armes et des combattants traversent la frontière et rejoignent le Sinaï où officie une autre branche de l’Etat islamique.» D’après le chercheur, une coordination existerait déjà entre les groupes jihadistes égyptiens et libyens. Depuis plus d’un an, les opérations de l’armée égyptienne se concentrent dans le nord de la province du Sinaï, devenu le fief de la principale succursale de l’Etat islamique en Afrique. Officiellement, les soldats égyptiens n’étaient pas engagés sur le front libyen. L’Egypte affichait toutefois son soutien à la coalition de milices emmenée par le général libyen Khalifa Haftar.
Aucune information n’a été donnée sur le mandat de l’intervention militaire égyptienne. Est-ce une réponse ponctuelle de l’Egypte après l’exécution de ses ressortissants ou la première phase d’une intervention plus longue ? «Les pays arabes font face à une menace terroriste d’envergure, souligne Hassan al-Nafaa. La Ligue arabe et des pays comme l’Algérie doivent se coordonner pour combattre ces groupes jihadistes.»
En représailles de l’exécution d'Egyptiens par la branche libyenne de l’Etat islamique, l’aviation du Caire a mené des frappes ciblées en Libye. Un engagement militaire qui fait craindre un débordement de la crise libyenne en Egypte.
A la une du quotidien égyptien Masry al-Youm, le titre «Le droit de répondre» réplique à l’exécution, revendiquée dimanche soir par l’Etat islamique, d’un groupe d’Egyptiens coptes. Et de fait, lundi matin, les autorités égyptiennes ont annoncé avoir mené «des frappes aériennes ciblées contre des camps et des lieux de rassemblement ou des dépôts d’arme de Da’ch en Libye […] afin de venger l’effusion de sang et punir les assassins. Il faut que chacun sache que les Egyptiens ont un bouclier qui les protège.»
Cette intervention suivait de quelques heures la revendication de l’exécution d’une dizaine d’Egyptiens de confession copte par la branche libyenne de l’Etat islamique. Une vidéo, diffusée dimanche, montre la décapitation de plus d’une douzaine d’hommes – présentés comme des Egyptiens coptes – sur une plage. Le modus operandi et la macabre mise en scène rappellent les exécutions d’otages en Syrie. Début janvier, la branche libyenne avait revendiqué le rapt de vingt-et-un travailleurs coptes, principalement en provenance de Haute-Egypte.
Le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, a condamné la lâcheté des criminels dans un discours dans lequel il justifie l’intervention de l’aviation égyptienne. «Une réaction était nécessaire, analyse le politologue Hassan al-Nafaa. L’armée égyptienne ne pouvait pas rester immobile après ce crime atroce. Elle devait intervenir. Son action ne réglera toutefois pas la crise libyenne, qui dépasse la mort des otages égyptiens. Le gouvernement central libyen, dépassé, n’arrive pas à contrôler le pays. L’Egypte ne peut toutefois pas intervenir seule, il faut une coordination régionale.» Dans son discours, le président égyptien exhorte la communauté internationale et les membres du Conseil de sécurité à réagir et prendre les mesures nécessaires en Libye.
Cette intervention militaire engage un peu plus l’Egypte dans le conflit qui oppose des factions armées, dont certaines extrémistes, et le gouvernement central. Depuis plusieurs mois déjà, les autorités égyptiennes communiquent sur la présence de groupes jihadistes à la frontière libyenne. «La frontière égypto-libyenne constitue depuis longtemps une menace pour la sécurité intérieure égyptienne, précise Hassan al-Nafaa. Des armes et des combattants traversent la frontière et rejoignent le Sinaï où officie une autre branche de l’Etat islamique.» D’après le chercheur, une coordination existerait déjà entre les groupes jihadistes égyptiens et libyens. Depuis plus d’un an, les opérations de l’armée égyptienne se concentrent dans le nord de la province du Sinaï, devenu le fief de la principale succursale de l’Etat islamique en Afrique. Officiellement, les soldats égyptiens n’étaient pas engagés sur le front libyen. L’Egypte affichait toutefois son soutien à la coalition de milices emmenée par le général libyen Khalifa Haftar.
Aucune information n’a été donnée sur le mandat de l’intervention militaire égyptienne. Est-ce une réponse ponctuelle de l’Egypte après l’exécution de ses ressortissants ou la première phase d’une intervention plus longue ? «Les pays arabes font face à une menace terroriste d’envergure, souligne Hassan al-Nafaa. La Ligue arabe et des pays comme l’Algérie doivent se coordonner pour combattre ces groupes jihadistes.»
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