LE SOUVERAIN MAROCAIN A BOUDÉ LA 69E AG DE L'ONU
Mohammed VI piégé par le conflit sahraoui
Par Mohamed TOUATI - Lundi 29 Septembre 2014 -
Le souverain marocain s'est retiré sur la pointe de ses babouches
Le discours du roi du Maroc, lu finalement en son nom par son chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, a fustigé le colonialisme, alors que le Sahara occidental demeure la dernière colonie en Afrique occupée par son pays.
La culture du paradoxe. C'est ce qui s'appelle ne pas avoir peur du ridicule. C'est l'histoire de l'arroseur arrosé. De l'hôpital qui se moque de la charité... La diplomatie marocaine c'est un peu tout cela. Il ne faut donc pas s'étonner qu'elle fasse encore une fois un flop extraordinaire.
Mohammed VI, dont le voyage à New York avait été annoncé en grande pompe pour participer à la 69e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a dû être annulé. Le souverain marocain s'est retiré sur la pointe de ses babouches. Il a préféré se rendre à Tétouan (60 km à l'est de la ville de Tanger) pour inaugurer des projets au bénéfice de la commune de Oued Laou. Préférant sans doute, aller au-devant de ses sujets, que de rencontrer les grands de ce monde (Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron, François Hollande...). Il était pourtant question de proposer des solutions à des conflits qui secouent la planète et certaines régions du monde (Mali, Libye, Irak, Syrie) auxquels le Maroc a fait des pieds et des mains pour apporter sa contribution. Au point où il s'est plaint d'en être exclu (notamment les négociations de paix inter-maliennes qui se déroulent en Algérie).
L'urgence aujourd'hui est de s'engager pour combattre le terrorisme international symbolisé par des organisations islamistes barbares, au moment même où était annoncée la décapitation d'Hervé Gourdel, alpiniste français de haute montagne pris en otage en Kabylie (Algérie) par un groupuscule djihadiste, Jund Al Khilafa, qui a prêté allégeance à l'Etat Islamique. L'information a fait le tour de la planète. L'émotion était à son comble. Le Maroc, qui s'est toujours plaint d'une hypothétique incursion de Daesh sur son territoire pour montrer ses muscles et déployer tout un arsenal de guerre pour protéger son territoire, a raté une occasion en or pour justifier ses apitoiements. Au lieu de donner de la voix, Mohammed VI a préféré se taire. Que cache cette volte-face?
Les médias marocains qui avaient fait de la participation de leur roi, un événement majeur se sont étrangement tus, suite à son renoncement à prendre la parole devant la 69e assemblée générale de l'ONU.
«Le cabinet royal n'a émis pour l'instant aucun communiqué sur ce changement de programme de dernière minute, alors que «l'équipe royale» au sein de la première chaîne (de télévision, Ndlr) chargée de couvrir les déplacements du souverain se trouvait déjà à New York» rapportait le 24 septembre un site pro-marocain. Une erreur d'aiguillage certainement.
L'herbe a été coupée sous les pieds du souverain chérifien par le secrétaire général de l'ONU qui a fait remarquer que depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde n'a jamais connu autant de réfugiés, de déplacés... qu'aujourd'hui. Parmi eux, figure le peuple sahraoui. Il faut le comprendre en filigrane.
Le message est codé. «C'est une année horrible pour les principes détaillés à la Charte des Nations unies. De l'explosion de bombes, aux décapitations, de la famine aux attaques contre les hôpitaux, les abris de l'ONU, et les convois humanitaires, les droits humains et l'Etat de droit ont subi des attaques de partout», s'est indigné Ban Ki-moon, lors de son intervention. Que devait dire le roi du Maroc qui a préféré jeter dans la fosse aux lions son chef du gouvernement? Extraits: Dans un discours lu en son nom par Abdelilah Benkirane, Mohammed VI a fustigé le colonialisme, coupable «d'entraver le processus de développement pendant de longues années» des pays qui ont eu le malheur de subir sa tutelle. «Il a exploité leurs richesses et les potentialités de leurs enfants, tout en altérant en profondeur les coutumes et les cultures respectives de leurs peuples», a-t-il souligné. C'est exactement ce que le monarque alaouite est en train de faire subir au peuple du Sahara occidental. S'en est-il rendu compte à la dernière minute? A-t-il annulé son voyage de peur d'être ridicule? D'être à côté de la plaque? Le site d'information Algérie patriotique avance une autre raison. «L'annulation à la dernière minute du déplacement de Mohammed VI aux Etats-Unis pour prendre part aux travaux de la 69e session de l'Assemblée générale de l'ONU réside dans le refus du secrétaire général Ban Ki-moon de lui accorder une séance de travail de deux heures, comme il l'avait demandé avec insistance par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, qui avait été envoyé à Manhattan en éclaireur» croit savoir de sources sûres, le média national. Un crime de lèse-majesté que son altesse royale n'aurait pas supporté. Ce qui l'a conduit à bouder un des événements majeurs de l'année...
Mohammed VI piégé par le conflit sahraoui
Par Mohamed TOUATI - Lundi 29 Septembre 2014 -

Le discours du roi du Maroc, lu finalement en son nom par son chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, a fustigé le colonialisme, alors que le Sahara occidental demeure la dernière colonie en Afrique occupée par son pays.
La culture du paradoxe. C'est ce qui s'appelle ne pas avoir peur du ridicule. C'est l'histoire de l'arroseur arrosé. De l'hôpital qui se moque de la charité... La diplomatie marocaine c'est un peu tout cela. Il ne faut donc pas s'étonner qu'elle fasse encore une fois un flop extraordinaire.
Mohammed VI, dont le voyage à New York avait été annoncé en grande pompe pour participer à la 69e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a dû être annulé. Le souverain marocain s'est retiré sur la pointe de ses babouches. Il a préféré se rendre à Tétouan (60 km à l'est de la ville de Tanger) pour inaugurer des projets au bénéfice de la commune de Oued Laou. Préférant sans doute, aller au-devant de ses sujets, que de rencontrer les grands de ce monde (Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron, François Hollande...). Il était pourtant question de proposer des solutions à des conflits qui secouent la planète et certaines régions du monde (Mali, Libye, Irak, Syrie) auxquels le Maroc a fait des pieds et des mains pour apporter sa contribution. Au point où il s'est plaint d'en être exclu (notamment les négociations de paix inter-maliennes qui se déroulent en Algérie).
L'urgence aujourd'hui est de s'engager pour combattre le terrorisme international symbolisé par des organisations islamistes barbares, au moment même où était annoncée la décapitation d'Hervé Gourdel, alpiniste français de haute montagne pris en otage en Kabylie (Algérie) par un groupuscule djihadiste, Jund Al Khilafa, qui a prêté allégeance à l'Etat Islamique. L'information a fait le tour de la planète. L'émotion était à son comble. Le Maroc, qui s'est toujours plaint d'une hypothétique incursion de Daesh sur son territoire pour montrer ses muscles et déployer tout un arsenal de guerre pour protéger son territoire, a raté une occasion en or pour justifier ses apitoiements. Au lieu de donner de la voix, Mohammed VI a préféré se taire. Que cache cette volte-face?
Les médias marocains qui avaient fait de la participation de leur roi, un événement majeur se sont étrangement tus, suite à son renoncement à prendre la parole devant la 69e assemblée générale de l'ONU.
«Le cabinet royal n'a émis pour l'instant aucun communiqué sur ce changement de programme de dernière minute, alors que «l'équipe royale» au sein de la première chaîne (de télévision, Ndlr) chargée de couvrir les déplacements du souverain se trouvait déjà à New York» rapportait le 24 septembre un site pro-marocain. Une erreur d'aiguillage certainement.
L'herbe a été coupée sous les pieds du souverain chérifien par le secrétaire général de l'ONU qui a fait remarquer que depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde n'a jamais connu autant de réfugiés, de déplacés... qu'aujourd'hui. Parmi eux, figure le peuple sahraoui. Il faut le comprendre en filigrane.
Le message est codé. «C'est une année horrible pour les principes détaillés à la Charte des Nations unies. De l'explosion de bombes, aux décapitations, de la famine aux attaques contre les hôpitaux, les abris de l'ONU, et les convois humanitaires, les droits humains et l'Etat de droit ont subi des attaques de partout», s'est indigné Ban Ki-moon, lors de son intervention. Que devait dire le roi du Maroc qui a préféré jeter dans la fosse aux lions son chef du gouvernement? Extraits: Dans un discours lu en son nom par Abdelilah Benkirane, Mohammed VI a fustigé le colonialisme, coupable «d'entraver le processus de développement pendant de longues années» des pays qui ont eu le malheur de subir sa tutelle. «Il a exploité leurs richesses et les potentialités de leurs enfants, tout en altérant en profondeur les coutumes et les cultures respectives de leurs peuples», a-t-il souligné. C'est exactement ce que le monarque alaouite est en train de faire subir au peuple du Sahara occidental. S'en est-il rendu compte à la dernière minute? A-t-il annulé son voyage de peur d'être ridicule? D'être à côté de la plaque? Le site d'information Algérie patriotique avance une autre raison. «L'annulation à la dernière minute du déplacement de Mohammed VI aux Etats-Unis pour prendre part aux travaux de la 69e session de l'Assemblée générale de l'ONU réside dans le refus du secrétaire général Ban Ki-moon de lui accorder une séance de travail de deux heures, comme il l'avait demandé avec insistance par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, qui avait été envoyé à Manhattan en éclaireur» croit savoir de sources sûres, le média national. Un crime de lèse-majesté que son altesse royale n'aurait pas supporté. Ce qui l'a conduit à bouder un des événements majeurs de l'année...
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