Le défi de Narendra Modi : Le XXIe siècle, le siècle de l’Inde ? 1/2
Publié en partenariat avec le site madaniya.info
Le pari est sinon audacieux à tout le moins ambitieux : faire du «XXI me siècle le siècle de l’Inde». Autrement dit, prendre la succession des Etats-Unis et sa «destinée manifeste». Prendre la relève de l’empire américain qui s’est illustré de nombre de bienfaits et d’autant de méfaits, de la conquête de l’espace à la bombe atomique de Hiroshima, de l’internet à l’agent orange au Vietnam, aux guerres de prédation économique de la planète. Face à la Chine, son rival immédiat, face aux États-Unis, première puissance planétaire dans les quatre domaines de la suprématie (militaire, scientifique, culturel, économique), face au jeu d’alliance sino-russe, l’Inde devra se livrer à un pilotage périlleux pour contourner les ruses de guerres, éviter les chausses trappes, ses propres divisions et les mirages de l’illusion.
Narendra Modi – premier ministre de l’Inde
Pays de rêves, mais non de rêveurs, l’Inde a célébré, le 15 Août, le 67 me anniversaire de son indépendance (le 15 août 1947), alors que se pose la question de son positionnement international dans la foulée de l‘élection triomphale du chef du Bharatiya Janata Party (BJP) Narendra Modi à la tête du gouvernement indien, dans un contexte marqué par la fin de l’hégémonie occidentale dans la gestion des affaires du Monde, à l’arrière-plan des bouleversements opérés sur son flanc sud, particulièrement le retour progressif de l’Iran sur la scène internationale et la recomposition qui s’opère dans le Monde arabe.
Retour sur ce pays de rêves, mais non de rêveurs.
L’Inde, un palmarès prestigieux
Paris – Un pays de rêve, mais non de rêveurs. Une reproduction en miniature d’un empire, dont la densité démographique est supérieure à celle de l’empire colonial français à son apogée. Deuxième au monde par l’importance de sa population, ce pays très divers sur le plan ethnique, linguistique et religieux, constitue une mosaïque humaine à l’échelle d’un continent avec 23 langues officielles et près de 4.000 langues différentes régionales ou simple dialecte local ; une reproduction en miniature du forum des Nations Unies.
Avec un corps électoral de 814 millions d’électeurs, l’Inde est souvent présentée comme « la plus grande démocratie du monde ». Puissance spatiale et atomique, un des chefs de file des puissances émergentes, avec une économie qui se classe au 10 me rang dans le Monde, l’Inde est aussi le premier producteur et exportateur de médicaments génériques du Monde, avec Bollywood, son navire amiral dans la conquête de l’imaginaire du Monde, la plus grande industrie cinématographique du monde, la plus prolifique, en concurrence avec Nollywood (Nigeria). Avec en prime, le tigre du Bengale, un symbole national universellement connu.
État continent d’1,5 milliards d’hommes, soit autant que la totalité de l’Europe, un atout non négligeable à l’ère de la société de l’information, l’Inde dispose de sa propre référence spirituelle, le Hindouisme, vainqueur du colonialisme britannique par la non-violence, d’une masse critique consolidée par l’arme atomique, d’une langue de communication majeure de l’époque contemporaine, l’anglais. Sans passif colonial, sans adversaire déclaré autre que le Pakistan, l’Inde constitue, au même titre que l’Afrique du sud, une référence morale de par ses conditions d’accession à son indépendance et de sa gouvernance, fondée sur le système électoral.
L’Inde, premier pays musulman au Monde par la densité de sa population
Foyer de l’Hindouisme, l’Inde, comble du paradoxe, n’en déplaise toutefois aux géo politologues de l’Islam, est aussi le plus important pays musulman du Monde, avec 350 millions de citoyens indiens de confession musulmane, soit autant que la quasi-totalité des pays arabes réunis. Mais, curieusement, l’Inde, tout comme d’ailleurs la Chine (100 millions de chinois musulmans) n’ont pas droit de cité au sein de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le plus important forum après l’ONU, sans doute en raison de la volonté de l’Arabie saoudite et de ses satellites pétro monarchiques, de maintenir à distance ce pays rival du Pakistan, longtemps le parapluie aérien du Royaume wahhabite. Autant de facteurs qui l’habilitent à revendiquer un rôle d’acteur majeur de la scène internationale à l’entame du XXI me siècle. D’autant que de fortes similitudes historiques existent entre ces deux versants du secteur Océan Indien Arabian Sea, en ce que l’année 1947-1948 apparaît rétrospectivement comme la date charnière de la zone Asie occidentale Asie méridionale consécutive à l’effondrement de l’Empire britannique, une zone qui englobe stratégiquement, selon la terminologie du département d’état, l‘ensemble du Proche et Moyen-Orient (Asie occidentale), les pays arabes, l’Iran et la Turquie, avec leur prolongement en Asie méridionale (Afghanistan Inde Pakistan).
La dislocation de l’Empire britannique des Indes en Asie méridionale par la constitution de deux états (l’Inde et le Pakistan) s’est complétée par la partition de la Palestine, en Asie occidentale. N’était-ce cette partition, l’Union indienne aurait englobé une population de 1,8 milliards (Inde, Pakistan, Bangladesh) de personnes dont 750 millions de musulmans, soit plus que la population de l’Union européenne, positionnant l’Inde au rang de premier pays par son importance démographique, le premier par sa diversité culturelle, le premier pays de synthèse entre deux des grandes religions planétaires.
Le Moyen orient, sa zone de voisinage immédiat vers le sud, est une zone de compétition et de coopération, matérialisée par la route de l’encens et de la soie, en ce que The Arabian Sea, (la Mer d’Arabie en français), constitue la porte d’entrée vers l’Océan indien, au point de jonction avec le Golfe persique. Se pose la question du rôle de l’Inde dans cette guerre froide renouvelée, une guerre qui, dans le passé, avait opposé l’Union Soviétique et la Chine aux Occidentaux, qui les oppose à nouveau aujourd’hui en Syrie. L’Inde en solo, en duo ou en Trio ? Autrement dit, le BRICS saura-t-il compenser par son efficacité l’ampleur numérique des Non-alignés ?
Inde-Monde arabe : Divergences ou convergences ?
Le soulèvement populaire arabe de l’hiver 2011, déclenché par l’immolation de Mohamad Bouazizi, un tunisien issu de la société informelle, est intervenu dans la foulée des premières grandes émeutes de la faim de la Mondialisation (Pékin, Téhéran), au terme d’une décennie de «guerre contre le terrorisme».
Se superposant à une séquence calamiteuse pour les économies occidentales avec l’effondrement du système bancaire américain (2008), la crise systémique de l’endettement européen (2009-2010) et la montée en puissance concomitante des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Afrique du sud), le «printemps arabe» abusivement qualifié ainsi par des analystes empressés, a signé la fin de l’unilatéralisme occidental dans les rapports internationaux, en vigueur depuis l’effondrement du bloc soviétique (1990).
La fin de cinq siècles d’hégémonie occidentale absolue dans la gestion du Monde. La bataille de Syrie (2011-2014), plus que tout, mieux que tout, a illustré ce bouleversement en ce qu’elle a mis en présence les deux camps antagonistes qui se disputent le leadership planétaire à l’arrière-plan d’enjeux énergétiques majeurs. Avec des retombées régionales se greffant sur une compétition en vue du leadership spirituel du Monde musulman, vaste communauté humaine de 1,5 milliards s’étendant sur quatre continents à l’intersection des voies de ravitaillement stratégique de l’économie mondiale.
Un conflit exacerbé par la volonté d’un des acteurs majeurs de la scène régionale, l’Iran, de se doter de la capacité nucléaire en dépit d’un blocus occidental de trente ans, dans une démonstration de force qui constitue la première tentative d’un pays du tiers monde, qui plus est relevant de la sphère de l’islam contestataire, le chiisme, d’accéder à la dissuasion technologique hors du concours occidental. Une confrontation dont la Syrie a été le point focal en ce que ce pays qui fut le siège du premier empire arabe, l’Empire des Omeyyades, constitue le maillon intermédiaire de l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-occidentale dans la zone ; avec son prolongement méridional, au sud Liban, dans la région frontalière libano israélienne, le Hezbollah, unique formation paramilitaire arabe à ce jour invaincue face à Israël et dotée à ce titre d’un prestige certain.
Prise en tenaille entre Israël, allié privilégié des Etats Unis, et la Turquie, le gardien du flanc sud de l‘OTAN, la Syrie avait vocation à imploser sous les coups de butoir de la stratégie atlantiste, tétanisée par cette alliance de revers, confortée par la présence de la Jordanie sur son flanc sud et le clan Hariri au Liban, le clan saoudo américain au Liban. La bataille diplomatique à l’ONU à propos de la Syrie a illustré la modification des rapports de force internationaux en ce que toutes les résolutions concernant la concernant se sont heurtés au double veto de la Russie et de la Chine, deux membres permanents du Conseil de Sécurité, mais également – fait occulté par la presse occidentale – par un vote hostile des trois pays du BRICS membre de cette instance décisionnaire internationale : L’Inde, le Brésil et l’Afrique du sud.
Au-delà la présence d’une base navale russe à Tartous (Syrie), lui donnant un accès aux mers chaudes via la Méditerranée, le soutien résolu de la Russie à la Syrie a présenté, dans l‘ordre subliminal, une prime à la loyauté d’un ami qui n’a jamais fait défection même au plus fort de la crise résultant de la dislocation de l’empire soviétique et sa balkanisation, contrairement à l’Égypte sadatienne ou à la Somalie post Zyad Barré.
Au terme de quatre ans de féroces combats marqués par des dérives sectaires, de nature mafieuse, culminant avec de guerres inter-factionnelles de type djihadistes tant en Syrie qu’en Irak qu’au Liban, s’impose l’analyse de la stratégie des divers protagonistes d’un conflit qui va bouleverser durablement les données régionales et vraisemblablement la hiérarchie des puissances.
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Le pari est sinon audacieux à tout le moins ambitieux : faire du «XXI me siècle le siècle de l’Inde». Autrement dit, prendre la succession des Etats-Unis et sa «destinée manifeste». Prendre la relève de l’empire américain qui s’est illustré de nombre de bienfaits et d’autant de méfaits, de la conquête de l’espace à la bombe atomique de Hiroshima, de l’internet à l’agent orange au Vietnam, aux guerres de prédation économique de la planète. Face à la Chine, son rival immédiat, face aux États-Unis, première puissance planétaire dans les quatre domaines de la suprématie (militaire, scientifique, culturel, économique), face au jeu d’alliance sino-russe, l’Inde devra se livrer à un pilotage périlleux pour contourner les ruses de guerres, éviter les chausses trappes, ses propres divisions et les mirages de l’illusion.
Narendra Modi – premier ministre de l’Inde
Pays de rêves, mais non de rêveurs, l’Inde a célébré, le 15 Août, le 67 me anniversaire de son indépendance (le 15 août 1947), alors que se pose la question de son positionnement international dans la foulée de l‘élection triomphale du chef du Bharatiya Janata Party (BJP) Narendra Modi à la tête du gouvernement indien, dans un contexte marqué par la fin de l’hégémonie occidentale dans la gestion des affaires du Monde, à l’arrière-plan des bouleversements opérés sur son flanc sud, particulièrement le retour progressif de l’Iran sur la scène internationale et la recomposition qui s’opère dans le Monde arabe.
Retour sur ce pays de rêves, mais non de rêveurs.
L’Inde, un palmarès prestigieux
Paris – Un pays de rêve, mais non de rêveurs. Une reproduction en miniature d’un empire, dont la densité démographique est supérieure à celle de l’empire colonial français à son apogée. Deuxième au monde par l’importance de sa population, ce pays très divers sur le plan ethnique, linguistique et religieux, constitue une mosaïque humaine à l’échelle d’un continent avec 23 langues officielles et près de 4.000 langues différentes régionales ou simple dialecte local ; une reproduction en miniature du forum des Nations Unies.
Avec un corps électoral de 814 millions d’électeurs, l’Inde est souvent présentée comme « la plus grande démocratie du monde ». Puissance spatiale et atomique, un des chefs de file des puissances émergentes, avec une économie qui se classe au 10 me rang dans le Monde, l’Inde est aussi le premier producteur et exportateur de médicaments génériques du Monde, avec Bollywood, son navire amiral dans la conquête de l’imaginaire du Monde, la plus grande industrie cinématographique du monde, la plus prolifique, en concurrence avec Nollywood (Nigeria). Avec en prime, le tigre du Bengale, un symbole national universellement connu.
État continent d’1,5 milliards d’hommes, soit autant que la totalité de l’Europe, un atout non négligeable à l’ère de la société de l’information, l’Inde dispose de sa propre référence spirituelle, le Hindouisme, vainqueur du colonialisme britannique par la non-violence, d’une masse critique consolidée par l’arme atomique, d’une langue de communication majeure de l’époque contemporaine, l’anglais. Sans passif colonial, sans adversaire déclaré autre que le Pakistan, l’Inde constitue, au même titre que l’Afrique du sud, une référence morale de par ses conditions d’accession à son indépendance et de sa gouvernance, fondée sur le système électoral.
L’Inde, premier pays musulman au Monde par la densité de sa population
Foyer de l’Hindouisme, l’Inde, comble du paradoxe, n’en déplaise toutefois aux géo politologues de l’Islam, est aussi le plus important pays musulman du Monde, avec 350 millions de citoyens indiens de confession musulmane, soit autant que la quasi-totalité des pays arabes réunis. Mais, curieusement, l’Inde, tout comme d’ailleurs la Chine (100 millions de chinois musulmans) n’ont pas droit de cité au sein de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le plus important forum après l’ONU, sans doute en raison de la volonté de l’Arabie saoudite et de ses satellites pétro monarchiques, de maintenir à distance ce pays rival du Pakistan, longtemps le parapluie aérien du Royaume wahhabite. Autant de facteurs qui l’habilitent à revendiquer un rôle d’acteur majeur de la scène internationale à l’entame du XXI me siècle. D’autant que de fortes similitudes historiques existent entre ces deux versants du secteur Océan Indien Arabian Sea, en ce que l’année 1947-1948 apparaît rétrospectivement comme la date charnière de la zone Asie occidentale Asie méridionale consécutive à l’effondrement de l’Empire britannique, une zone qui englobe stratégiquement, selon la terminologie du département d’état, l‘ensemble du Proche et Moyen-Orient (Asie occidentale), les pays arabes, l’Iran et la Turquie, avec leur prolongement en Asie méridionale (Afghanistan Inde Pakistan).
La dislocation de l’Empire britannique des Indes en Asie méridionale par la constitution de deux états (l’Inde et le Pakistan) s’est complétée par la partition de la Palestine, en Asie occidentale. N’était-ce cette partition, l’Union indienne aurait englobé une population de 1,8 milliards (Inde, Pakistan, Bangladesh) de personnes dont 750 millions de musulmans, soit plus que la population de l’Union européenne, positionnant l’Inde au rang de premier pays par son importance démographique, le premier par sa diversité culturelle, le premier pays de synthèse entre deux des grandes religions planétaires.
Le Moyen orient, sa zone de voisinage immédiat vers le sud, est une zone de compétition et de coopération, matérialisée par la route de l’encens et de la soie, en ce que The Arabian Sea, (la Mer d’Arabie en français), constitue la porte d’entrée vers l’Océan indien, au point de jonction avec le Golfe persique. Se pose la question du rôle de l’Inde dans cette guerre froide renouvelée, une guerre qui, dans le passé, avait opposé l’Union Soviétique et la Chine aux Occidentaux, qui les oppose à nouveau aujourd’hui en Syrie. L’Inde en solo, en duo ou en Trio ? Autrement dit, le BRICS saura-t-il compenser par son efficacité l’ampleur numérique des Non-alignés ?
Inde-Monde arabe : Divergences ou convergences ?
Le soulèvement populaire arabe de l’hiver 2011, déclenché par l’immolation de Mohamad Bouazizi, un tunisien issu de la société informelle, est intervenu dans la foulée des premières grandes émeutes de la faim de la Mondialisation (Pékin, Téhéran), au terme d’une décennie de «guerre contre le terrorisme».
Se superposant à une séquence calamiteuse pour les économies occidentales avec l’effondrement du système bancaire américain (2008), la crise systémique de l’endettement européen (2009-2010) et la montée en puissance concomitante des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Afrique du sud), le «printemps arabe» abusivement qualifié ainsi par des analystes empressés, a signé la fin de l’unilatéralisme occidental dans les rapports internationaux, en vigueur depuis l’effondrement du bloc soviétique (1990).
La fin de cinq siècles d’hégémonie occidentale absolue dans la gestion du Monde. La bataille de Syrie (2011-2014), plus que tout, mieux que tout, a illustré ce bouleversement en ce qu’elle a mis en présence les deux camps antagonistes qui se disputent le leadership planétaire à l’arrière-plan d’enjeux énergétiques majeurs. Avec des retombées régionales se greffant sur une compétition en vue du leadership spirituel du Monde musulman, vaste communauté humaine de 1,5 milliards s’étendant sur quatre continents à l’intersection des voies de ravitaillement stratégique de l’économie mondiale.
Un conflit exacerbé par la volonté d’un des acteurs majeurs de la scène régionale, l’Iran, de se doter de la capacité nucléaire en dépit d’un blocus occidental de trente ans, dans une démonstration de force qui constitue la première tentative d’un pays du tiers monde, qui plus est relevant de la sphère de l’islam contestataire, le chiisme, d’accéder à la dissuasion technologique hors du concours occidental. Une confrontation dont la Syrie a été le point focal en ce que ce pays qui fut le siège du premier empire arabe, l’Empire des Omeyyades, constitue le maillon intermédiaire de l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-occidentale dans la zone ; avec son prolongement méridional, au sud Liban, dans la région frontalière libano israélienne, le Hezbollah, unique formation paramilitaire arabe à ce jour invaincue face à Israël et dotée à ce titre d’un prestige certain.
Prise en tenaille entre Israël, allié privilégié des Etats Unis, et la Turquie, le gardien du flanc sud de l‘OTAN, la Syrie avait vocation à imploser sous les coups de butoir de la stratégie atlantiste, tétanisée par cette alliance de revers, confortée par la présence de la Jordanie sur son flanc sud et le clan Hariri au Liban, le clan saoudo américain au Liban. La bataille diplomatique à l’ONU à propos de la Syrie a illustré la modification des rapports de force internationaux en ce que toutes les résolutions concernant la concernant se sont heurtés au double veto de la Russie et de la Chine, deux membres permanents du Conseil de Sécurité, mais également – fait occulté par la presse occidentale – par un vote hostile des trois pays du BRICS membre de cette instance décisionnaire internationale : L’Inde, le Brésil et l’Afrique du sud.
Au-delà la présence d’une base navale russe à Tartous (Syrie), lui donnant un accès aux mers chaudes via la Méditerranée, le soutien résolu de la Russie à la Syrie a présenté, dans l‘ordre subliminal, une prime à la loyauté d’un ami qui n’a jamais fait défection même au plus fort de la crise résultant de la dislocation de l’empire soviétique et sa balkanisation, contrairement à l’Égypte sadatienne ou à la Somalie post Zyad Barré.
Au terme de quatre ans de féroces combats marqués par des dérives sectaires, de nature mafieuse, culminant avec de guerres inter-factionnelles de type djihadistes tant en Syrie qu’en Irak qu’au Liban, s’impose l’analyse de la stratégie des divers protagonistes d’un conflit qui va bouleverser durablement les données régionales et vraisemblablement la hiérarchie des puissances.
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