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Au lendemain de la mort du leader d'al-Shabaab dans l'attaque d'un drone, de nombreux Somaliens prédisent l'effondrement du groupe terroriste.
Le gouvernement américain a confirmé vendredi dernier la mort d'Ahmed Abdi Godane alias Mukhtar Abu al-Zubayr dans une frappe aérienne, quatre jours plus tôt.
Dans un message audio publié samedi 6 septembre sur des sites internet extrémistes, le porte-parole d'al-Shabaab Ali Mohamud Rage a annoncé la désignation d'Ahmed Omar (alias Abu Ubaidah) comme successeur de Godane.
Le commandement renouvelle également son allégeance aux moudjahidines d'al-Qaida", a-t-il ajouté.
Mais pour Cheikh Nur Barud Gurhan, vice-président de l'Association somalienne des érudits islamiques, la mort de Godane porte un coup terrible à al-Shabaab et à son allié al-Qaida.
Le commandant nouvellement nommé "n'aura certainement pas la capacité de maintenir la cohésion du groupe comme le faisait Godane", affirme le cheikh. "Qui plus est, il est possible qu'au sein du groupe, beaucoup ne soient pas satisfaits par ce nouveau leader, ce qui pourrait entraîner la scission d'al-Shabaab en différentes factions."
Il y a peu de chances que le nouveau commandant d'al-Shabaab soit à la hauteur de Godane, déclare également Omar Dahir Sheikh Abdirahman, directeur du Centre pour la modération et le dialogue de Mogadiscio.
"Godane était un leader sévère capable d'attirer les gens avec de la poésie ou des sermons, et qui savait être persuasif. Personne ne peut le remplacer", indique-t-il.
"Al-Shabaab va probablement tomber en pièces. Beaucoup de ses membres voulaient quitter le groupe, mais craignaient que Godane ne les tue s'ils le faisaient", ajoute Abdirahman.
La mort de Godane intervient près d'une semaine après le lancement par la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) et les forces du gouvernement somalien de l'Opération Océan Indien, une offensive majeure visant à reprendre les sites portuaires-clés aux mains d'al-Shabaab et à couper au groupe l'accès à l'une de ses principales sources de revenus - les exportations de charbon, qui se chiffrent en millions de dollars. Depuis le début de l'opération, les forces alliées ont repoussé al-Shabaab sur plusieurs fronts.
"Dans un avenir proche, al-Shabaab pourrait commettre des attentats à la bombe et des attaques d'envergure... pour venger son leader assassiné", explique Liban Abdi Ali, ancien journaliste de Radio Mogadishu. "Mais l'important, c'est qu'al-Shabaab se trouve sur la voie de sa destruction future."
Le moment serait aujourd'hui bien choisi pour que le gouvernement somalien négocie avec Al-Shabaab, suggère Abdirahman, directeur du Centre pour la modération et le dialogue.
"A mon avis, aucun leader parmi ceux qui sont actuellement en vie ne croit en l'idéologie d'al-Qaida comme Godane y croyait. Il est donc possible que [les leaders d'al-Shabaab encore en place] se réconcilient avec le gouvernement et abandonnent la bataille qu'ils livraient", précise-t-il. "Le gouvernement doit tirer parti de cette opportunité."
"Le nouveau commandant peut s'avérer utile s'il s'engage dans le dialogue. Il faut donc accorder l'amnistie à al-Shabaab puis se réconcilier avec ses membres, afin qu'ils déposent leurs armes", poursuit Abdirahman.
Abdi Aynte, qui dirige le centre "Heritage Institute" d'études politiques à Mogadiscio, soutient l'idée d'intégrer al-Shabaab au processus de paix en Somalie.
"Il vaut mieux se réconcilier avec ceux dont les ambitions ne vont pas au-delà à la Somalie et qui ne sont pas engagés dans le jihad mondial", a-t-il conclu.
Magharebia
Le gouvernement américain a confirmé vendredi dernier la mort d'Ahmed Abdi Godane alias Mukhtar Abu al-Zubayr dans une frappe aérienne, quatre jours plus tôt.
Dans un message audio publié samedi 6 septembre sur des sites internet extrémistes, le porte-parole d'al-Shabaab Ali Mohamud Rage a annoncé la désignation d'Ahmed Omar (alias Abu Ubaidah) comme successeur de Godane.
Le commandement renouvelle également son allégeance aux moudjahidines d'al-Qaida", a-t-il ajouté.
Mais pour Cheikh Nur Barud Gurhan, vice-président de l'Association somalienne des érudits islamiques, la mort de Godane porte un coup terrible à al-Shabaab et à son allié al-Qaida.
Le commandant nouvellement nommé "n'aura certainement pas la capacité de maintenir la cohésion du groupe comme le faisait Godane", affirme le cheikh. "Qui plus est, il est possible qu'au sein du groupe, beaucoup ne soient pas satisfaits par ce nouveau leader, ce qui pourrait entraîner la scission d'al-Shabaab en différentes factions."
Il y a peu de chances que le nouveau commandant d'al-Shabaab soit à la hauteur de Godane, déclare également Omar Dahir Sheikh Abdirahman, directeur du Centre pour la modération et le dialogue de Mogadiscio.
"Godane était un leader sévère capable d'attirer les gens avec de la poésie ou des sermons, et qui savait être persuasif. Personne ne peut le remplacer", indique-t-il.
"Al-Shabaab va probablement tomber en pièces. Beaucoup de ses membres voulaient quitter le groupe, mais craignaient que Godane ne les tue s'ils le faisaient", ajoute Abdirahman.
La mort de Godane intervient près d'une semaine après le lancement par la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) et les forces du gouvernement somalien de l'Opération Océan Indien, une offensive majeure visant à reprendre les sites portuaires-clés aux mains d'al-Shabaab et à couper au groupe l'accès à l'une de ses principales sources de revenus - les exportations de charbon, qui se chiffrent en millions de dollars. Depuis le début de l'opération, les forces alliées ont repoussé al-Shabaab sur plusieurs fronts.
"Dans un avenir proche, al-Shabaab pourrait commettre des attentats à la bombe et des attaques d'envergure... pour venger son leader assassiné", explique Liban Abdi Ali, ancien journaliste de Radio Mogadishu. "Mais l'important, c'est qu'al-Shabaab se trouve sur la voie de sa destruction future."
Le moment serait aujourd'hui bien choisi pour que le gouvernement somalien négocie avec Al-Shabaab, suggère Abdirahman, directeur du Centre pour la modération et le dialogue.
"A mon avis, aucun leader parmi ceux qui sont actuellement en vie ne croit en l'idéologie d'al-Qaida comme Godane y croyait. Il est donc possible que [les leaders d'al-Shabaab encore en place] se réconcilient avec le gouvernement et abandonnent la bataille qu'ils livraient", précise-t-il. "Le gouvernement doit tirer parti de cette opportunité."
"Le nouveau commandant peut s'avérer utile s'il s'engage dans le dialogue. Il faut donc accorder l'amnistie à al-Shabaab puis se réconcilier avec ses membres, afin qu'ils déposent leurs armes", poursuit Abdirahman.
Abdi Aynte, qui dirige le centre "Heritage Institute" d'études politiques à Mogadiscio, soutient l'idée d'intégrer al-Shabaab au processus de paix en Somalie.
"Il vaut mieux se réconcilier avec ceux dont les ambitions ne vont pas au-delà à la Somalie et qui ne sont pas engagés dans le jihad mondial", a-t-il conclu.
Magharebia