Marine Le Pen a de nouveau réclamé la dissolution de l'Assemblée nationale – ici, le 30 août à Brachay.
« Le pouvoir est nu. Le roi, François Hollande, est nu. Le prince, Manuel Valls, est nu... » Plus que jamais servie par la conjoncture politique, Marine Le Pen s'est posée en recours lors de son premier discours de rentrée, samedi 30 août à Brachay (Haute-Marne).
Dans ce petit village où elle effectue un « pèlerinage » annuel depuis 2012 – sa soixantaine d'habitants lui ayant alors accordé plus de 70 % de leurs suffrages –, la présidente du Front national a dépeint en des termes très sombres une France en proie à une triple crise : « crise économique », « crise de société », et désormais « crise de régime ».
Tandis que le Parti socialiste panse à La Rochelle des plaies qui sont à vif depuis le remaniement, Mme Le Pen ne s'est pas privée de commenter cette « terrible crise politique », qui voit « le gouvernement critiqué en son sein même ».
Cette actualité permet à la dirigeante d'extrême droite de faire coup double. Primo, en dénonçant le désordre au sein de l'exécutif, où « l'instabilité ministérielle revient comme au temps de la IVe République ». Le gouvernement « Valls 2 n'est qu'une illusion de changement. Ça ne tiendra pas. Valls 2 tombera car il s'écrasera sur le mur de la réalité », a-t-elle prédit.
Second point d'appui pour la dirigeante d'extrême droite : le « casting » de ce nouveau gouvernement, marqué par la nomination à Bercy du « banquier d'affaires » libéral Emmanuel Macron, qui vient servir à point nommé l'argumentaire de celle qui se pose en défenseure des « oubliés ». « François Hollande a définitivement confirmé l'ancrage de sa politique dans l'ultralibéralisme le plus brutal, le plus stupide et le plus injuste », a assuré Mme Le Pen.
« COCKTAIL EXPLOSIF »
A la tête du « premier parti de France », comme elle ne manque pas de le rappeler depuis les élections européennes de mai, Marine Le Pen se sent portée par « un mécontentement profond et éclairé » qui serait alimenté par la « prise de conscience » de notre « perte de souveraineté », au profit de Berlin ou de Bruxelles.
« On commence à comprendre que le pouvoir n'est plus à Paris. Cette prise de conscience progresse, et atteint même les sommets de l'Etat », a-t-elle ajouté, en faisant allusion à l'argumentaire de l'ex-ministre de l'économie Arnaud Montebourg.
Face à une situation qu'elle qualifie de « cocktail explosif », la présidente du FN a de nouveau réclamé la dissolution de l'Assemblée nationale. « Nous sommes prêts à assumer toutes les responsabilités que le peuple nous confiera », a-t-elle déclaré.
Qualifiant l'UMP de « vaisseau perdu dans les limbes de l'UMPS », « véritable radeau pourri », Mme Le Pen a cherché à mettre en exergue son propre « courage ». « Nous ne fuirons pas comme ces lâches. Jamais je ne me déroberai », a-t-elle assuré, alors que plusieurs dirigeants de l'UMP se sont prononcés par avance contre une éventuelle nouvelle cohabitation.
Jean-Baptiste de Montvalon
Journaliste au Monde
« Le pouvoir est nu. Le roi, François Hollande, est nu. Le prince, Manuel Valls, est nu... » Plus que jamais servie par la conjoncture politique, Marine Le Pen s'est posée en recours lors de son premier discours de rentrée, samedi 30 août à Brachay (Haute-Marne).
Dans ce petit village où elle effectue un « pèlerinage » annuel depuis 2012 – sa soixantaine d'habitants lui ayant alors accordé plus de 70 % de leurs suffrages –, la présidente du Front national a dépeint en des termes très sombres une France en proie à une triple crise : « crise économique », « crise de société », et désormais « crise de régime ».
Tandis que le Parti socialiste panse à La Rochelle des plaies qui sont à vif depuis le remaniement, Mme Le Pen ne s'est pas privée de commenter cette « terrible crise politique », qui voit « le gouvernement critiqué en son sein même ».
Cette actualité permet à la dirigeante d'extrême droite de faire coup double. Primo, en dénonçant le désordre au sein de l'exécutif, où « l'instabilité ministérielle revient comme au temps de la IVe République ». Le gouvernement « Valls 2 n'est qu'une illusion de changement. Ça ne tiendra pas. Valls 2 tombera car il s'écrasera sur le mur de la réalité », a-t-elle prédit.
Second point d'appui pour la dirigeante d'extrême droite : le « casting » de ce nouveau gouvernement, marqué par la nomination à Bercy du « banquier d'affaires » libéral Emmanuel Macron, qui vient servir à point nommé l'argumentaire de celle qui se pose en défenseure des « oubliés ». « François Hollande a définitivement confirmé l'ancrage de sa politique dans l'ultralibéralisme le plus brutal, le plus stupide et le plus injuste », a assuré Mme Le Pen.
« COCKTAIL EXPLOSIF »
A la tête du « premier parti de France », comme elle ne manque pas de le rappeler depuis les élections européennes de mai, Marine Le Pen se sent portée par « un mécontentement profond et éclairé » qui serait alimenté par la « prise de conscience » de notre « perte de souveraineté », au profit de Berlin ou de Bruxelles.
« On commence à comprendre que le pouvoir n'est plus à Paris. Cette prise de conscience progresse, et atteint même les sommets de l'Etat », a-t-elle ajouté, en faisant allusion à l'argumentaire de l'ex-ministre de l'économie Arnaud Montebourg.
Face à une situation qu'elle qualifie de « cocktail explosif », la présidente du FN a de nouveau réclamé la dissolution de l'Assemblée nationale. « Nous sommes prêts à assumer toutes les responsabilités que le peuple nous confiera », a-t-elle déclaré.
Qualifiant l'UMP de « vaisseau perdu dans les limbes de l'UMPS », « véritable radeau pourri », Mme Le Pen a cherché à mettre en exergue son propre « courage ». « Nous ne fuirons pas comme ces lâches. Jamais je ne me déroberai », a-t-elle assuré, alors que plusieurs dirigeants de l'UMP se sont prononcés par avance contre une éventuelle nouvelle cohabitation.
Jean-Baptiste de Montvalon
Journaliste au Monde