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Pour contrer les sanctions occidentales, Moscou mise sur un repli

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  • Pour contrer les sanctions occidentales, Moscou mise sur un repli

    Face à la pression économique croissante des occidentaux sanctionnant l'engagement russe dans le conflit ukrainien, Moscou répond en adoptant des réflexes protectionnistes.


    Les sanctions occidentales «sont une voie sans issue, mais si certains de nos partenaires décident de s'y engager, nous n'aurons pas d'autre choix que de faire face avec nos propres forces. Et nous gagnerons», défie le premier ministre russe, Dmitri Medvedev. Alors que Washington prépare, en collaboration avec l'UE, un nouveau train de représailles, l'heure de la riposte a sonné à Moscou. Le ton est tour à tour martial et rassurant, la contre-offensive brouillonne, mais l'inquiétude, limitée aux cercles dirigeants, est palpable. Vendredi, alors que l'économie russe s'apprête à entrer en récession et que 50 milliards de dollars de capitaux ont fui la Russie au premier trimestre, l'agence Standard & Poors a abaissé d'un cran supplémentaire la note de solvabilité du pays. En cas de nouvelle dégradation de la situation, liée en particulier à l'Ukraine, prêter de l'argent à la Russie pourrait bientôt être assimilé à un investissement «spéculatif», met en garde S & P.
    Face à la pression croissante de ces «forces extérieures», telles que les baptise désormais le pouvoir, ce dernier est soumis à deux impératifs contradictoires: souder la nation autour de «l'agression» économique occidentale, tout en minimisant sa portée. Si l'on en croit les sondages, la propagande du Kremlin aurait trouvé son équilibre. «Les Russes ordinaires pensent être à l'abri des sanctions. Les classes moyennes comprennent qu'elles leur coûteront cher ainsi qu'au pays, mais elles ont également conscience de leur incapacité à changer la situation. Quant à l'élite, elle les considère comme de simples frais de transaction dont elle doit s'acquitter pour conserver sa place auprès du pouvoir», résume Boris Makarkine, directeur adjoint du Centre des technologies politiques. «Si les citoyens ordinaires sont amenés à souffrir des sanctions, ce sera le meilleur cadeau que l'on puisse faire à la propagande», ajoute l'économiste et opposant à Poutine, Sergueï Gouriev.


    Une économie «souveraine»

    La riposte du pouvoir tâtonne, mais déjà, une tendance s'affirme. L'économie russe deviendra «souveraine», a prévenu Vladimir Poutine. En clair, elle se refermera sur elle-même. Plutôt que d'appliquer des représailles aux systèmes de paiement Visa et Master Card, la Douma a adopté un projet de loi visant à créer un système financier 100% russe. Le secteur des transports, de l'industrie d'armement et des télécommunications seront mis à l'abri des appétits extérieurs. Un conseiller influent du Kremlin, Sergueï Glaziev, déjà visé par les sanctions occidentales, propose de remplacer les crédits accordés par les banques étrangères aux sociétés publiques, par des prêts financés par la banque centrale russe. Au ministère de l'Économie, on s'inquiète de ces réflexes protectionnistes qui, selon un analyste, promettent de ramener la Russie vers le modèle soviétique. En attendant, confrontée à la faiblesse du rouble et au risque d'inflation, la banque centrale a augmenté vendredi d'un demi-point son taux directeur.

    le figaro
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