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C'est irréversible. Les nouvelles dispositions du système de prix d'entrée des fruits et légumes marocains sur le marché européen entreront en vigueur dès le mois d'octobre prochain. La venue à Rabat, le mercredi 23 avril, de Jerzy Bogdan Plewa, Directeur général de l'agriculture auprès de la Commission européenne, serait-elle l'occasion de dissiper les craintes du Royaume? Rien n'est moins sûr, puisque, pour l'essentiel, les jeux sont faits.
Apparemment tout est bouclé. Car, à moins d'un miracle, les consultations du responsable européen resteront confinées à de simples questions techniques. Au moment où le Maroc exige, non seulement «des solutions conformes aux engagements de la Commission européenne dans le cadre de l'accord agricole Maroc-UE», mais surtout, de rétablir le système flexible d'entrée des produits marocains sur le marché communautaire, comme le souligne avec force Menouar Alem, l'ambassadeur du Royaume auprès de l'UE.
Il n'est pas question, dit-il, que le responsable européen «nous propose des compensations en nous faisant miroiter 100 kg de plus de fraises ou 10 hectolitres de plus d'huile d'olive, c'est totalement exclu!»
Les consultations s'avèrent particulièrement délicates. Du côté européen, tout sera fait pour rassurer les négociateurs marocains, en veillant, notamment, à ce que les «préoccupations justifiées du Maroc» soient «pleinement prises en compte», comme l'avait déclaré, le 14 avril, Roger Waite, porte-parole du Commissaire européen en charge de l'Agriculture et du développement durable.
La Commission se défend, d'ailleurs, de vouloir entraver les exportations des fruits et légumes en provenance des pays tiers, dont le Maroc, mais les nouvelles dispositions visent, selon les responsables européens, à «clarifier» un régime «fortement décrié par des pays membres», et ayant «fait l'objet depuis longtemps de plusieurs critiques faisant craindre qu'il ne soit pas correctement appliqué».
Les nouvelles règles «ne changeront rien pour les quotas préférentiels». Les modifications ne concernent que «les volumes réalisés au-delà des contingents», tempère le commissaire européen.
Ces déclarations suffiront–elles à apaiser la partie marocaine? Rien n'est moins sûr. La tension créée par la décision européenne de modifier le régime des prix d'accès des fruits et légumes au marché européen déclencha un véritable tollé.
En premier lieu chez les premiers intéressés que sont les producteurs de fruits et légumes. Tellement ulcérés que les associations qui les représentent ont manifesté leur colère, le mardi 15 avril, devant le siège de la délégation de l'Union européenne à Rabat.
Une question lancinante
De même, tellement forte, la décision a été ressentie comme une véritable onde de choc par le gouvernement Benkirane. Prise de court par «une démarche aussi étonnante qu'incompréhensible de la part d'un partenaire historique qu'est l'Union européenne», comme le souligne à juste titre Aziz Akhennouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, la partie marocaine n'a pas tardé à chercher rapidement des solutions pour préserver les acquis contractuels du Maroc et maintenir les flux des exportations de fruits et légumes.
Convoquant, dans l'urgence, Rupert Joy, ambassadeur de l'UE à Rabat, Abdelilah Benkirane n'a pas hésité, en premier, à exprimer «la profonde préoccupation du gouvernement quant à l'impact négatif des nouvelles dispositions modifiant les mécanismes du prix d'entrée».
L'adoption de ce nouveau mécanisme est d'autant plus grave qu'elle a été décidée de manière unilatérale et ignore totalement les dispositions de l'accord d'association liant le Royaume à l'Union européenne. Sans oublier que l'article 20 dudit accord impose à la partie qui souhaite modifier sa réglementation d'en informer à l'avance le Comité d'association. Oubli prémédité de la part des responsables européens ou malentendu total entre les deux parties en négociation?
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Seddik M. 18 Avril 2014
.
Apparemment tout est bouclé. Car, à moins d'un miracle, les consultations du responsable européen resteront confinées à de simples questions techniques. Au moment où le Maroc exige, non seulement «des solutions conformes aux engagements de la Commission européenne dans le cadre de l'accord agricole Maroc-UE», mais surtout, de rétablir le système flexible d'entrée des produits marocains sur le marché communautaire, comme le souligne avec force Menouar Alem, l'ambassadeur du Royaume auprès de l'UE.
Il n'est pas question, dit-il, que le responsable européen «nous propose des compensations en nous faisant miroiter 100 kg de plus de fraises ou 10 hectolitres de plus d'huile d'olive, c'est totalement exclu!»
Les consultations s'avèrent particulièrement délicates. Du côté européen, tout sera fait pour rassurer les négociateurs marocains, en veillant, notamment, à ce que les «préoccupations justifiées du Maroc» soient «pleinement prises en compte», comme l'avait déclaré, le 14 avril, Roger Waite, porte-parole du Commissaire européen en charge de l'Agriculture et du développement durable.
La Commission se défend, d'ailleurs, de vouloir entraver les exportations des fruits et légumes en provenance des pays tiers, dont le Maroc, mais les nouvelles dispositions visent, selon les responsables européens, à «clarifier» un régime «fortement décrié par des pays membres», et ayant «fait l'objet depuis longtemps de plusieurs critiques faisant craindre qu'il ne soit pas correctement appliqué».
Les nouvelles règles «ne changeront rien pour les quotas préférentiels». Les modifications ne concernent que «les volumes réalisés au-delà des contingents», tempère le commissaire européen.
Ces déclarations suffiront–elles à apaiser la partie marocaine? Rien n'est moins sûr. La tension créée par la décision européenne de modifier le régime des prix d'accès des fruits et légumes au marché européen déclencha un véritable tollé.
En premier lieu chez les premiers intéressés que sont les producteurs de fruits et légumes. Tellement ulcérés que les associations qui les représentent ont manifesté leur colère, le mardi 15 avril, devant le siège de la délégation de l'Union européenne à Rabat.
Une question lancinante
De même, tellement forte, la décision a été ressentie comme une véritable onde de choc par le gouvernement Benkirane. Prise de court par «une démarche aussi étonnante qu'incompréhensible de la part d'un partenaire historique qu'est l'Union européenne», comme le souligne à juste titre Aziz Akhennouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, la partie marocaine n'a pas tardé à chercher rapidement des solutions pour préserver les acquis contractuels du Maroc et maintenir les flux des exportations de fruits et légumes.
Convoquant, dans l'urgence, Rupert Joy, ambassadeur de l'UE à Rabat, Abdelilah Benkirane n'a pas hésité, en premier, à exprimer «la profonde préoccupation du gouvernement quant à l'impact négatif des nouvelles dispositions modifiant les mécanismes du prix d'entrée».
L'adoption de ce nouveau mécanisme est d'autant plus grave qu'elle a été décidée de manière unilatérale et ignore totalement les dispositions de l'accord d'association liant le Royaume à l'Union européenne. Sans oublier que l'article 20 dudit accord impose à la partie qui souhaite modifier sa réglementation d'en informer à l'avance le Comité d'association. Oubli prémédité de la part des responsables européens ou malentendu total entre les deux parties en négociation?
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Seddik M. 18 Avril 2014
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