
En effet, trois centrales syndicales, à savoir L’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), ont décidé d’investir la rue pour dénoncer les dernières décisions prises par le gouvernement concernant le régime des retraites, la rupture du dialogue social et la décompensation des produits pétroliers. Les trois centrales syndicales les plus importantes du royaume ont décidé cette action lors d’une réunion des secrétaires généraux, tenue vendredi à Casablanca, afin de dénoncer le « blocage » du dialogue social et « l’atermoiement » du gouvernement à résoudre les problèmes des travailleurs et des salariés. Les syndicalistes présents à la réunion ont insisté sur la nécessité de consolider la coopération et la coordination
« pour faire face aux atteintes des droits des travailleurs sous le gouvernement actuel». Sur l’un des dossiers les plus brûlants, à savoir celui de la retraite, les trois centrales considèrent que le projet de réforme discuté au sein du gouvernement ne peut pas passer. A ce sujet, un dirigeant de la FDT dira que « ce projet est basé sur plus de cotisations des travailleurs, avec une durée de travail encore plus allongée, pour finalement avoir une pension de retraite revue à la baisse… ». A cet effet, les trois syndicats avaient décidé, en janvier, de constituer un front commun et de coordonner leurs actions, notamment l’adoption d’une position unitaire contre le projet de réforme des régimes de retraite du gouvernement le qualifiant d’«unilatéral». Le chef de lExécutif, Abdelilah Benkiran, qui dirige la coalition au gouvernement conduite par le parti islamiste PJD, avait évoqué en janvier 2013 l’idée d’une réforme du régime des retraites préconisant, notamment une prolongation de l’âge de mise à la retraite des fonctionnaires affiliés à la Caisse marocaine des retraites (CMR), déficitaire depuis la fin 2012. La CMR serait dans l’incapacité de payer les pensions de ses retraités à partir de 2021 si aucune mesure n’est prise d’ici là, avait-il déclaré. Pour sa part, le directeur de la CMR (réservée aux fonctionnaires du secteur public), Mohamed el Alaoui Abdellaoui, le coût financier du retard dans la mise en place de la réforme du régime des retraites au Maroc est évalué à près de 20 milliards de dirhams (environ 1,8 milliard d’euros), pour chaque année au-delà de 2012. Cette manifestation a été initiée à cause de « l’absence de véritable volonté » du gouvernement d’engager la négociation collective sur le contenu du mémorandum conjoint de revendications qu’ils avaient présenté en février dernier au chef du gouvernement. Ce qui fait dire à Farouk Chahir, l’un des animateurs de la direction de l’UMT, que « l’Union marocaine du travail a toujours opté en premier lieu pour le dialogue et a toujours proposé des solutions négociées aux problèmes posés. Encore faut-il avoir un interlocuteur prêt au dialogue… Cette réunion de coordination nous permet de voir plus clair et d’élaborer des stratégies de lutte conséquentes.» Par ailleurs, la coalition des trois centrales syndicales n’exclut pas d’organiser d’autres actions si Benkiran persiste dans sa méthode de « passer en force », menace Miloudi Moukharik, patron de l’UMT, qui estime que « tous les ingrédients d’une surchauffe sociale sont réunis ».n
reporters.dz
Commentaire