Dimanche, les citoyens de la Crimée ont très majoritairement choisi de se rattacher à la Russie plutôt que de rester en Ukraine. Ce vote a déclenché des sanctions de la part des pays européens et des Etats-Unis, qu’il est difficile de ne pas trouver scandaleuses.
Haro sur la démocratie ?
En effet, il faut constater ici que le choix effectué par les habitants de la Crimée, s’il est aussi sans doute le fruit d’un contexte spécifique, est d’une clarté démocratique rarement atteinte. La participation a atteint le chiffre élevé de 83%, malgré les appels au boycott des opposants au rattachement à la Russie, qui ne se sont pas comptés de manière très flatteuse de la sorte. Et plus de 96% des bulletins exprimés soutiennent la sortie de l’Ukraine et l’intégration dans le giron russe. Mieux, il semble que les élections se soient passées d’une manière non critiquable d’un point de vue démocratique.
Devant un choix aussi clairement exprimé par une immense majorité de la population de la Crimée, les critiques deviennent extrêmement suspectes, surtout quand elles viennent de personnes dont le passé n’est pas impeccable d’un point de vue démocratique (élections de 2000 aux Etats-Unis, traité de Lisbonne suivant le « non » des français au TCE en 2005, les irrégularités massives lors des élections pour la tête des deux principaux partis de la vie politique française…etc). Sanctionner un résultat démocratique ne représente-t-il pas implicitement une remise en cause de la démocratie ?
Relents impérialistes…
Il y a quelques mois, j’avais fait un papier dénonçant le traitement de la crise ukrainienne en soulignant le biais massif en faveur des partisans d’un éloignement de la Russie et d’un rapprochement avec l’UE. Le compte-rendu du référendum et des conséquences semble malheureusement poursuivre dans cette bien mauvaise lignée. Quel culot de la part des Etats-Unis de sanctionner le choix démocratique des citoyens de la Crimée après avoir envahi l’Afghanistan et l’Irak d’une toute mauvaise foi et avoir offert un pitoyable spectacle en novembre 2000 avec l’élection de Georges Bush !
En fait, ce qui apparaît, c’est que les Etats-Unis et les pays européens raisonnent bêtement et basiquement en fonction de leurs intérêts. L’opposition sans nuance à Vladimir Poutine semble rendre superficiel et léger, ou même totalement ignorant des règles basiques du droit, comme le note Jacques Sapir dans le très bon papier qu’il a consacré sur son blog à ce sujet. La seule chose que nous devrions pousser selon lui serait un véritable gouvernement d’union nationale à la tête de l’Ukraine (rassemblant partisans de la Russie et partisans de l’Europe) et non le soutien à une équipe très contestable.
L’épisode du référendum en Crimée a été calamiteux dans le traitement de l’information. Combien d’oublis de l’histoire ou quel mépris du droit ou de la démocratie auront été faits uniquement pour défendre une vision basiquement et superficiellement partisane du monde ?
Par Laurent Pinsolle
Agoravox 23/03/2014
Haro sur la démocratie ?
En effet, il faut constater ici que le choix effectué par les habitants de la Crimée, s’il est aussi sans doute le fruit d’un contexte spécifique, est d’une clarté démocratique rarement atteinte. La participation a atteint le chiffre élevé de 83%, malgré les appels au boycott des opposants au rattachement à la Russie, qui ne se sont pas comptés de manière très flatteuse de la sorte. Et plus de 96% des bulletins exprimés soutiennent la sortie de l’Ukraine et l’intégration dans le giron russe. Mieux, il semble que les élections se soient passées d’une manière non critiquable d’un point de vue démocratique.
Devant un choix aussi clairement exprimé par une immense majorité de la population de la Crimée, les critiques deviennent extrêmement suspectes, surtout quand elles viennent de personnes dont le passé n’est pas impeccable d’un point de vue démocratique (élections de 2000 aux Etats-Unis, traité de Lisbonne suivant le « non » des français au TCE en 2005, les irrégularités massives lors des élections pour la tête des deux principaux partis de la vie politique française…etc). Sanctionner un résultat démocratique ne représente-t-il pas implicitement une remise en cause de la démocratie ?
Relents impérialistes…
Il y a quelques mois, j’avais fait un papier dénonçant le traitement de la crise ukrainienne en soulignant le biais massif en faveur des partisans d’un éloignement de la Russie et d’un rapprochement avec l’UE. Le compte-rendu du référendum et des conséquences semble malheureusement poursuivre dans cette bien mauvaise lignée. Quel culot de la part des Etats-Unis de sanctionner le choix démocratique des citoyens de la Crimée après avoir envahi l’Afghanistan et l’Irak d’une toute mauvaise foi et avoir offert un pitoyable spectacle en novembre 2000 avec l’élection de Georges Bush !
En fait, ce qui apparaît, c’est que les Etats-Unis et les pays européens raisonnent bêtement et basiquement en fonction de leurs intérêts. L’opposition sans nuance à Vladimir Poutine semble rendre superficiel et léger, ou même totalement ignorant des règles basiques du droit, comme le note Jacques Sapir dans le très bon papier qu’il a consacré sur son blog à ce sujet. La seule chose que nous devrions pousser selon lui serait un véritable gouvernement d’union nationale à la tête de l’Ukraine (rassemblant partisans de la Russie et partisans de l’Europe) et non le soutien à une équipe très contestable.
L’épisode du référendum en Crimée a été calamiteux dans le traitement de l’information. Combien d’oublis de l’histoire ou quel mépris du droit ou de la démocratie auront été faits uniquement pour défendre une vision basiquement et superficiellement partisane du monde ?
Par Laurent Pinsolle
Agoravox 23/03/2014
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