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Municipales : le Front national au centre du jeu

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  • Municipales : le Front national au centre du jeu

    Le parti de Marine Le Pen réalise une percée dans toutes ses villes cibles (Saint-Gilles, Perpignan, Forbach, Béziers, Fréjus). Et remporte la mairie d'Hénin-Beaumont.

    Il s’attendait à empoisonner UMP et PS en les forçant à entonner leurs refrains du «ni-ni» ou du «front républicain». Tous les résultats tombés dimanche soir dépassent de très loin les espérances du Front national pour le premier tour des élections municipales. Un cauchemar pour ses adversaires plus que jamais contraints de se positionner pour le second tour.

    SYNTHÈSE

    Des candidats FN en tête, souvent très largement, dans toutes ses villes cibles (Saint-Gilles, Perpignan, Forbach, Béziers, Fréjus) et même une victoire inédite : la mairie d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, gagnée dès le premier tour par le très implanté Steeve Briois. Ce soir, le parti d’extrême droite savoure. Sur TF1, sa patronne Marine Le Pen a applaudi dès 20 heures ce «cru exceptionnel» et célébré «la fin de la bipolarisation de la vie politique».

    Le FN devrait pouvoir se maintenir en triangulaire dans plus d’une centaine de villes, dépassant son score précédent de 1995 où il s’était qualifié au second dans 119 villes de plus de 30 000 habitants.



    «IL FAUT QU’IL Y AIT UN FRONT RÉPUBLICAIN TRÈS CLAIREMENT»

    Sans hésitation, la gauche réaffirme dès ce soir son engagement pour le front républicain, dans la droite ligne des propos de Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre avait appelé jeudi à «tout faire» pour qu’il n’y ait «aucun» maire FN. Quasiment dans les mêmes termes, le premier secrétaire Harlem Désir demande, ce dimanche soir, que tout soit fait pour «qu’aucune ville ne soit dirigée par le Front national». Le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, affiche la même ligne: «Il faut qu’il y ait un front républicain, très clairement».

    Mais sur le terrain, les candidats de gauche arrivés troisième sont-ils disposés à appliquer les consignes de leurs états-majors dans le cas d’une triangulaire avec le FN, se privant ainsi de tout conseiller municipal pendant six ans? C’est le cas notamment à Béziers (Hérault) où Robert Ménard, le candidat soutenu par le FN s’impose en tête, suivi de l'UMP Elie Aboud puis du candidat d'union de la gauche, Jean-Michel Du Plaa. Ménard croit savoir qu’il «n’y aura pas de front républicain» contre lui, soulignant tous les «points communs» entre lui et son «challenger (PS-EELV-PRG) et par ailleurs ami».

    Le secrétaire général de l’UDI, le centriste Yves Jégo, demande à juger sur pièces: «La question qui va se poser est l’attitude du PS. M. Ayrault va-t-il mettre en adéquation ses propos en retirant les candidats PS arrivés en troisième position?», s’interroge le centriste.

    «MARRE DE CE FRONT DES COPAINS»
    La droite campe, de son côté, sur son fameux «ni-ni» (ni FN ni PS), ligne que l’UMP avait théorisée entre les deux tours des cantonales de 2011. L’ex-Premier ministre François Fillon l’a résumé pour son camp: «aucun désistement» et «aucune alliance». Nul doute que des voix discordantes se feront entendre dans la semaine. A l’UDI, Rama Yade plaide déjà pour un front républicain mais sous conditions: «Je m’abstiendrai si le candidat de la gauche apparaît comme ayant été condamné par la justice pour des faits de corruption», pose la vice-présidente de la fédération centriste. Le tweet posté ce soir par Alain Juppé augure du casse-tête qui se profile à l’UMP: «Il n’y a aucune compatibilité entre les idées du FN et les nôtres»...

    Si Placé condamne l’inflexible «ni-ni» de l’UMP, y voyant un choix qui va permettre au FN de ravir des mairies dans une semaine, le vice-président du Front national, Florian Philippot, renvoie dos à dos ses adversaires: «L’UMP et le PS déjà ici ou là essaient déjà de se mettre d’accord […] Les électeurs ne suivront pas, parce qu’ils en ont marre de ce front des copains, qui est tout sauf un front républicain». Une attaque classique de «l’UMPS» qui a, semble-t-il, fait un tabac ce dimanche

    libération fr
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