La diplomatie hexagonale au service de l’étranger
Fabius/Hollande fauteurs de guerre
Quelle est la condition sine qua non de toute diplomatie ? Défendre des intérêts. Mais quels intérêts ? En posant cette question, et en y répondant, l’on aura une idée – même approximative – de ce qu’est la diplomatie hexagonale à l’heure actuelle. Première sous-question, le Gouvernement défend-t-il les intérêts de la France et des Français ? Il le dit, mais le fait-il ? Rien n’est moins sûr. La France a perdu par exemple le marché automobile iranien – six cents mille véhicules l’an entre Peugeot et Renault - ceci pour complaire à ses partenaires industriels d’outre-atlantique et se conformer aux lois américaines relatives au blocus économique de l’Iran. Il ne s’agissait donc pas d’une simple question entre groupes et personnes privés, mais bien d’une affaire d’État. D’ailleurs la perte d’un tel marché industriel dans le contexte de crise qui est le nôtre, en France, en Europe et dans le monde, regarde éminemment l’État et rien censément ne se peut ni se fait sans son aval… si tant est que l’État existât encore.

Autre exemple, plus grave et plus significatif s’il en est : le capotage des négociations de Genève relatives à un accord sur le programme nucléaire iranien. Inutile d’atermoyer ou de tenter de noyer le poisson, nul n’ignore que les singulières exigences de M. Fabius fixant par décret ce que doit être la lecture autorisée de l’histoire – ont décidé du report au 20 novembre des négociations, alors que l’accord était prêt à être signé le 10 à l’issue de la cession du groupe Cinq+Un
Quelle mouche a donc piqué Fabius ?
Question extrêmement naïve. Le quotidien vespéral du milliardaire homosexuel de gauche, Pierre Bergé, « Le Monde » en date du lundi 11 novembre, nous fournit une esquisse d’explication justificative : « La France n’en est pas à son premier accès de fermeté sur ce dossier nucléaire. Depuis le milieu des années 2000, sa ligne est constante, par-delà les changements à l’Élysée ». Affirmation lapidaire qui mériterait un examen attentif et minutieux quant à la continuité de la politique évoquée, et pour ce qui est de « l’accès de fermeté », il ne peut que nous laisser perplexe ! Poursuivons notre lecture : « Cette fois, c’est la diplomatie de François Hollande qui prend à revers celle de Barack Obama. Deux mois après l’hiatus [sic] franco-américain sur la Syrie, cela n’a rien d’anodin ». Ici l’anonyme éditorialiste, s’emploie à donner le beau rôle au président et à son « porte serviette ». Comme si la conduite d’une politique internationale porteuse de paix ou de guerre était un objet de concurrence entre alliés du même camp.

Il est vrai que la réécriture des faits et des événements en fonction des besoins va bon train, surtout de nos jours grâce aux moyens démultipliés par les médias de lessivage des cerveaux et de conditionnement de l’opinion… M. Hollande s’était en effet, au soir du 31 août 2013, retrouvé Gros-Jean comme devant. Il ne s’agissait donc pas d’un échange de balles sur un court de tennis. Le roi matamore de l’Élysée, pourfendeur de tyran, s’était tout à trac retrouvé nu comme un ver. Le voilà maintenant rhabillé de neuf, nimbé de la gloire d’une diplomatie d’exception garante de la paix et de la morale universelle, ceci par la vertu de la verve laudatrice d’un plumitif de service !
La France dans le camp « maximaliste »
« La France, obstacle à une négociation ? Lecture simpliste. Elle campe, bien plutôt, un rôle de gardienne des règles de non-prolifération des armes nucléaires. Elle semble taxer l’équipe Obama de précipitation. Elle est persuadée qu’avant de desserrer l’étau économique qui a conduit l’Iran à la table des négociations, des garanties durables doivent entraver la capacité de cet État à fabriquer l’arme atomique ». Apprécions tout particulièrement cet « entraver la capacité de cet État à fabriquer… » ! Un lecteur inattentif, mal informé ou convenablement désinformé comprendra qu’il s’agit d’une « capacité » active, immédiatement opérationnelle, or rien de cela n’est établi ni ne viendrait confirmer ce qui n’est pour l’heure qu’un procès d’intention. En revanche pas un mot sur cet État agressif, « dominateur et sûr de lui » réputé titulaire de deux à trois cents têtes nucléaires sans pour autant avoir jamais ratifié le TNP au contraire de l’Iran, et dont certaines personnalités locales en envisagent très froidement l’utilisation contre Téhéran ou contre certaines capitales européennes .
« La France se méfie d’un « jeu de dupes », selon l’expression de M. Fabius. Elle détient une carte maîtresse : impossible de lever des sanctions importantes sans unanimité européenne. Prévenir un scénario militaire contre l’Iran, estime-t-on à Paris, passe par une approche intransigeante. C’est une position de conviction, mais qui présente un risque d’isolement » .
Et même un risque non signalé pour la France, celui, la patience de ses alliés et partenaires étant épuisée, de se voir un jour ou l’autre débarquée de son siège permanent au Conseil de Sécurité. Après tout la Nation indienne peut aujourd’hui prétendre au rang de superpuissance derrière les É-U et la Chine, devant le Japon, la Russie et le Brésil. Mais d’une telle rétrogradation dans l’ordre planétaire, M. Fabius n’a cure. Sans doute s’est-il persuadé que dans la sphère occidentale, seuls deux États, les É-U et la France sont en mesure de conduire de véritables politiques étrangères. Des politiques ayant quelques poids ou quelque incidence sur le cours des événements. Certes l’idée n’est pas dénuée de tout fondement : Londres se trouve dans le sillage de Washington qui l’a doté de son arsenal nucléaire, aussi la France seule en Europe dispose-t-elle encore d’une capacité résiduelle de projection de puissance en sus de ses vecteurs nucléaires. On l’a vu cette capacité à l’ouvrage l’autre année en Libye et voici peu au Mali. Toutes opérations qui cependant eurent été inenvisageables sans un fort soutien logistique américain.
Le Quai entre prétention et hybris
Quels intérêts poursuit finalement Laurent Fabius ? Car est-il de l’intérêt de la France de s’opposer à tous ses allies européens et américain pour satisfaire Netanyahou et les Séoudiens ? Un élément de réponse nous est donné par M. Fabius lui-même, lequel fait apparemment preuve d’une ambition dévorante non exactement pour lui-même mais au service d’une cause qu’il incarne sui generis… nul besoin d’instructions émanant de Tel-Aviv ou de Riyad pour endosser un messianisme géopolitique que l’on retrouve sans ambiguïté dans des déclarations réitérées, pour ne pas dire ressassées depuis des années et qui se ramassent en quatre mots : « il faut détruire l’Iran »… avec ou sans ce nouvel Aman auquel le président Ahmadinejad était assimilé. Et dans ce but, détruire les entités politiques qui le soutiennent, en l’occurrence la Syrie et le Parti de Dieu libanais, le Hezbollah, enfin l’Irak devenu chiite par la grâce des deux Bush… cette terre d’entre les Fleuves qui n’en finit pas de saigner sous les bombes des takfiristes wahhabites. Au-delà les réminiscences bibliques pour aussi décoratives soient-elles, il s’agit de poursuivre la destruction systématique de tout ce qui se situe à la périphérie d’Eretz Israël et fait obstacle à sa puissance voire à son expansion du Nil à l’Euphrate. À cela les semeurs de chaos s’emploient avec une infernale âpreté.
Fabius/Hollande fauteurs de guerre
Quelle est la condition sine qua non de toute diplomatie ? Défendre des intérêts. Mais quels intérêts ? En posant cette question, et en y répondant, l’on aura une idée – même approximative – de ce qu’est la diplomatie hexagonale à l’heure actuelle. Première sous-question, le Gouvernement défend-t-il les intérêts de la France et des Français ? Il le dit, mais le fait-il ? Rien n’est moins sûr. La France a perdu par exemple le marché automobile iranien – six cents mille véhicules l’an entre Peugeot et Renault - ceci pour complaire à ses partenaires industriels d’outre-atlantique et se conformer aux lois américaines relatives au blocus économique de l’Iran. Il ne s’agissait donc pas d’une simple question entre groupes et personnes privés, mais bien d’une affaire d’État. D’ailleurs la perte d’un tel marché industriel dans le contexte de crise qui est le nôtre, en France, en Europe et dans le monde, regarde éminemment l’État et rien censément ne se peut ni se fait sans son aval… si tant est que l’État existât encore.

Autre exemple, plus grave et plus significatif s’il en est : le capotage des négociations de Genève relatives à un accord sur le programme nucléaire iranien. Inutile d’atermoyer ou de tenter de noyer le poisson, nul n’ignore que les singulières exigences de M. Fabius fixant par décret ce que doit être la lecture autorisée de l’histoire – ont décidé du report au 20 novembre des négociations, alors que l’accord était prêt à être signé le 10 à l’issue de la cession du groupe Cinq+Un
Quelle mouche a donc piqué Fabius ?
Question extrêmement naïve. Le quotidien vespéral du milliardaire homosexuel de gauche, Pierre Bergé, « Le Monde » en date du lundi 11 novembre, nous fournit une esquisse d’explication justificative : « La France n’en est pas à son premier accès de fermeté sur ce dossier nucléaire. Depuis le milieu des années 2000, sa ligne est constante, par-delà les changements à l’Élysée ». Affirmation lapidaire qui mériterait un examen attentif et minutieux quant à la continuité de la politique évoquée, et pour ce qui est de « l’accès de fermeté », il ne peut que nous laisser perplexe ! Poursuivons notre lecture : « Cette fois, c’est la diplomatie de François Hollande qui prend à revers celle de Barack Obama. Deux mois après l’hiatus [sic] franco-américain sur la Syrie, cela n’a rien d’anodin ». Ici l’anonyme éditorialiste, s’emploie à donner le beau rôle au président et à son « porte serviette ». Comme si la conduite d’une politique internationale porteuse de paix ou de guerre était un objet de concurrence entre alliés du même camp.

Il est vrai que la réécriture des faits et des événements en fonction des besoins va bon train, surtout de nos jours grâce aux moyens démultipliés par les médias de lessivage des cerveaux et de conditionnement de l’opinion… M. Hollande s’était en effet, au soir du 31 août 2013, retrouvé Gros-Jean comme devant. Il ne s’agissait donc pas d’un échange de balles sur un court de tennis. Le roi matamore de l’Élysée, pourfendeur de tyran, s’était tout à trac retrouvé nu comme un ver. Le voilà maintenant rhabillé de neuf, nimbé de la gloire d’une diplomatie d’exception garante de la paix et de la morale universelle, ceci par la vertu de la verve laudatrice d’un plumitif de service !
La France dans le camp « maximaliste »
« La France, obstacle à une négociation ? Lecture simpliste. Elle campe, bien plutôt, un rôle de gardienne des règles de non-prolifération des armes nucléaires. Elle semble taxer l’équipe Obama de précipitation. Elle est persuadée qu’avant de desserrer l’étau économique qui a conduit l’Iran à la table des négociations, des garanties durables doivent entraver la capacité de cet État à fabriquer l’arme atomique ». Apprécions tout particulièrement cet « entraver la capacité de cet État à fabriquer… » ! Un lecteur inattentif, mal informé ou convenablement désinformé comprendra qu’il s’agit d’une « capacité » active, immédiatement opérationnelle, or rien de cela n’est établi ni ne viendrait confirmer ce qui n’est pour l’heure qu’un procès d’intention. En revanche pas un mot sur cet État agressif, « dominateur et sûr de lui » réputé titulaire de deux à trois cents têtes nucléaires sans pour autant avoir jamais ratifié le TNP au contraire de l’Iran, et dont certaines personnalités locales en envisagent très froidement l’utilisation contre Téhéran ou contre certaines capitales européennes .
« La France se méfie d’un « jeu de dupes », selon l’expression de M. Fabius. Elle détient une carte maîtresse : impossible de lever des sanctions importantes sans unanimité européenne. Prévenir un scénario militaire contre l’Iran, estime-t-on à Paris, passe par une approche intransigeante. C’est une position de conviction, mais qui présente un risque d’isolement » .
Et même un risque non signalé pour la France, celui, la patience de ses alliés et partenaires étant épuisée, de se voir un jour ou l’autre débarquée de son siège permanent au Conseil de Sécurité. Après tout la Nation indienne peut aujourd’hui prétendre au rang de superpuissance derrière les É-U et la Chine, devant le Japon, la Russie et le Brésil. Mais d’une telle rétrogradation dans l’ordre planétaire, M. Fabius n’a cure. Sans doute s’est-il persuadé que dans la sphère occidentale, seuls deux États, les É-U et la France sont en mesure de conduire de véritables politiques étrangères. Des politiques ayant quelques poids ou quelque incidence sur le cours des événements. Certes l’idée n’est pas dénuée de tout fondement : Londres se trouve dans le sillage de Washington qui l’a doté de son arsenal nucléaire, aussi la France seule en Europe dispose-t-elle encore d’une capacité résiduelle de projection de puissance en sus de ses vecteurs nucléaires. On l’a vu cette capacité à l’ouvrage l’autre année en Libye et voici peu au Mali. Toutes opérations qui cependant eurent été inenvisageables sans un fort soutien logistique américain.
Le Quai entre prétention et hybris
Quels intérêts poursuit finalement Laurent Fabius ? Car est-il de l’intérêt de la France de s’opposer à tous ses allies européens et américain pour satisfaire Netanyahou et les Séoudiens ? Un élément de réponse nous est donné par M. Fabius lui-même, lequel fait apparemment preuve d’une ambition dévorante non exactement pour lui-même mais au service d’une cause qu’il incarne sui generis… nul besoin d’instructions émanant de Tel-Aviv ou de Riyad pour endosser un messianisme géopolitique que l’on retrouve sans ambiguïté dans des déclarations réitérées, pour ne pas dire ressassées depuis des années et qui se ramassent en quatre mots : « il faut détruire l’Iran »… avec ou sans ce nouvel Aman auquel le président Ahmadinejad était assimilé. Et dans ce but, détruire les entités politiques qui le soutiennent, en l’occurrence la Syrie et le Parti de Dieu libanais, le Hezbollah, enfin l’Irak devenu chiite par la grâce des deux Bush… cette terre d’entre les Fleuves qui n’en finit pas de saigner sous les bombes des takfiristes wahhabites. Au-delà les réminiscences bibliques pour aussi décoratives soient-elles, il s’agit de poursuivre la destruction systématique de tout ce qui se situe à la périphérie d’Eretz Israël et fait obstacle à sa puissance voire à son expansion du Nil à l’Euphrate. À cela les semeurs de chaos s’emploient avec une infernale âpreté.
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